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Pour un monde digital inclusif: innovation et technologies pour l’égalité des sexes.

  La réalité sur terrain est telle qu’il apparaît clairement que les filles et les femmes sont faiblement scolarisées dans les disciplines qui leur permettraient d’être performantes dans le monde numérique. Cet  état de chose fait en sorte que l’écart se creuse davantage entre les hommes et les femmes surtout si l’on tient compte aujourd’hui que l’analphabète n’est plus celui qui ne sait ni lire ni écrire mais plutôt l’inculte face aux  technologies de l’information et de la communication »

C’est en ces termes que la Distinguée Première Dame, Mme Denise Nyakeru Tshisekedi s’est adressée aux participants à la conférence de haut niveau, organisée en marge de la Journée Internationale des droits de la femme le 8 Mars à Kolwezi dans la Province du Lualaba. Une conférence qui a réuni des technologues, des innovateurs, des entrepreneurs et des activistes pour l’égalité des sexes, les femmes leaders, les jeunes filles afin de mettre en évidence les défis pour l’amélioration de l’accès surtout des femmes à l’outil numérique.


Mot de la Distinguée Première Dame, Mme Denise Nyakeru Tshisekedi

Pour le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi, organisateurs de la conférence, l’objectif était de sensibiliser les femmes et les jeunes filles sur l’utilisation du numérique, de partager les expériences des femmes sur l’utilisation du numérique pour faire avancer l’agenda de l’égalité de sexe et de mener le plaidoyer pour un environnement favorable à l’accès au digital ainsi que les nouvelles technologies.

La journée du 8 Mars, consacrée traditionnellement aux réflexions sur les victoires et les acquis mais aussi aux revendications pour améliorer la situation de la femme, laisse malheureusement la place à un tableau sombre dans plusieurs parties du monde et notamment en Afrique, au vue d’énormes obstacles auxquels les femmes font face.  Qu’il s’agisse des injustices structurelles, de leur marginalisation, des violences de toute forme, des crises en cascade dont elles sont les principales victimes, ou encore du fait qu’elles soient privées de leur autonomie personnelle et des droits de disposer de leur corps et de leur vie, les femmes ne sont pas encore au bout de leur peine dans un monde qu’elles souhaitent pourtant égalitaire sur tous les plans.


Les participants à la conférence de Lualaba

C’est donc à juste titre que les Nations Unies ont choisi de commémorer l’édition 2023 de la Journée Internationale des droits de la femme sous ce thème pour reconnaître et célébrer la contribution des femmes et des filles dans les avancées des technologies transformatrices à travers l’éducation numérique. Aussi, pour explorer l’impact de l’écart entre les sexes dans l’accès au numérique afin d’insister sur la nécessité de protéger les droits des femmes et des filles dans les espaces numériques en s’attaquant surtout à la violence basée sur le genre en ligne.  

Une opportunité pour le Lualaba

La province du Lualaba, précurseur des discussions autour de l’accès des femmes au numérique en RDC, à travers cette conférence de haut niveau convoquée par la présidente de la fondation Denise Nyakeru Tshisekedi, championne des Nations-Unies en matière de lutte contre les violences basées sur le genre en collaboration avec UNFPA s’est exprimée à travers ses plus hautes autorités. 

C’est un cadre offert aux femmes en vue d’examiner à fond, l’écart persistant entre les sexes en matière d’accès au numérique et qui les empêchent d’exploiter pleinement le potentiel des technologies alors que l’espace numérique offre de nouvelles perspectives pour l’autonomisation économique et sociale », a déclaré S.E Fifi Masuka Saini, Gouverneure de Province.

Des échanges riches et variés


Les panelistes

Conduit par des experts en matière de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre, un panel de discussions  sur l’accès de la femme au numérique pour garantir son autonomisation s’est tenu. Parmi les thèmes discutés il y avait :

  • Les défis liés à l’accès au digital pour les femmes et filles ;
  • Les violences faites aux femmes en ligne ;
  • Les bonnes pratiques sur l’utilisation du digital pour faire avancer l’égalité du genre et la protection des femmes et des filles ;
  • Les avancées législatives notamment la loi sur la réparation des victimes des violences et crimes graves promulguée récemment par le Président de la République.

Mme Mireille Ikoli, spécialiste en genre de UNFPA a au cours de ces échanges, partagé l’expérience de la ligne verte mise en place dans le cadre de l’assistance aux survivantes des VBG durant la pandémie de la Covid-19. Cette bonne pratique a permis aux victimes d’accéder à une prise en charge efficace et aux acteurs de lutte, de mettre un place un système adéquat pour la prise en charge et le référencement des cas vers les structures spécialisées.

Le message de la Directrice Exécutive de UNFPA, Dr Natalia Kanem, transmis à l’assistance par Dr Eugène Kongnyuy, Représentant de UNFPA en RDC, stipule que les femmes et les filles façonnent un avenir égal. Plus elles seront incluses dans la création de technologies, moins elles seront vulnérables et l'ensemble de la société en bénéficiera. Et de poursuivre, que l'intention derrière les nouvelles technologies soit bonne ou mauvaise, lorsqu'une technologie mal conçue rencontre l'inégalité entre les sexes, des dommages peuvent s'en suivre. Cela peut prendre la forme d'abus basés sur l'image, de harcèlement, de discours de la haine, de cyber intimidation, etc.


Mot du Dr Eugène Kongnyuy, Représentant de UNFPA en RDC

Selon l’enquête MICS réalisée en 2018, en République Démocratique du Congo, 5% des femmes utilisent l’internet contre 16% d’hommes. Les hommes sont encore proportionnellement plus nombreux à posséder un téléphone mobile, et ceci quel que soit le milieu de résidence et le niveau de vie du ménage.

Les défis sont certainement énormes mais surmontables. C’est pourquoi, UNFPA réitère son engagement à accompagner le Gouvernement de la RDC à renforcer les capacités des femmes et des filles en vue de s’approprier le digital pour faire avancer l’égalité de genre.