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Mis en place en novembre 2018, le site de déplacés internes de Eliya, situé à 16km de Kalemie, abrite 765 personnes en majorité des femmes et filles composant 297 ménages dont 70% des familles sont tenues par des femmes cheffes de ménages car les maris sont sans emploi après avoir fui les attaques sporadiques liés aux conflits intercommunautaires dans leurs territoires.

Les femmes s’activent de différentes manières pour subvenir aux besoins primaires de leurs familles. Certaines font des petits commerces, d’autres par contre, offrent leurs services comme ouvrières dans les champs.

A travers son partenariat avec UNFPA et le financement du Bureau de l’Assistance Humanitaire de l’USAID (BHA), l’Association pour la Promotion et l’Eveil de la Femme (APEF) appuie les interventions de renforcement de mécanismes de coordination de la protection contre les abus et exploitation sexuels dans un programme de réinsertion socio-économique. Ceci à travers la formation en compétences techniques et le développement des activités génératrices de revenus pour leur permettre de devenir autonomes et se protéger contre les risques d’abus et exploitation sexuelle.

Mireille KYUNGU, 32 ans et mère de 3 enfants, installée dans le site de Eliya dans le Tanganyika, est l’une des bénéficiaires de ce programme.

Ma famille et moi, avions quitté le territoire de  Kabulo après avoir  tout perdu».

A Kabulo, Mireille vendait de l’huile de palme et cultivait ses champs avec son mari, avant qu’ils ne soient contraints d’abandonner leur village et se retrouver dépourvus dans un site des déplacés internes à plus de 50Km.

Compte tenu de sa vulnérabilité, elle avait été sélectionnée pour bénéficier de la formation en coupe-couture grâce au soutien financier de BHA. Après 6 mois de formation, elle a reçu une machine à coudre et des intrants de couture. Elle a aussitôt ouvert un atelier de couture qui compte parmi les clients, même les personnes vivant en dehors du site des déplacés.

 Notre couturière nous facilite beaucoup. L’avoir dans ce site est un grand avantage. Elle est très compréhensive, très modérée, elle tient beaucoup compte du niveau économique de chacun pour donner le prix de la couture. Elle est disponible à tout moment et permanente pour ses clients », témoigne Elisabeth KASHINDI, une cliente de Mireille.

 


La maison de Mireille en construction

Grâce à ses revenus, Mireille assure la scolarité de ses 3 enfants qui n’avaient pas fréquenté l’école l’année antérieure par manque de moyen financier. Par ses économies, elle a pu se procurer d’un terrain pour cultiver et paye le service de ceux qui travaillent dans son champ.

Cette machine à coudre est la source du relèvement et de la stabilité de notre famille. Avant de l’avoir, ma femme allait travailler dans les champs pour notre survie. Je remercie infiniment UNFPA et ses partenaires. J’encourage toutes les femmes à valoriser l’aide qu’elles reçoivent » s’exprime André KISOKE l’époux de Mireille avant d’ajouter

 Bientôt, nous allons quitter le camp  pour nous installer dans notre maison construite grâce au travail de ma femme. »


Mireille Kyungu avec sa cliente

Grâce à la formation reçue et sa détermination à se rendre de plus en plus utile, Mireille incarne les qualités d’une bonne formatrice, qui se traduisent par son savoir, ses attitudes et ses aptitudes, profil ayant présidé à la sa sélection parmi les formatrices en métiers par les agences OIM et HCR dans les sites des déplacés. Elle devra désormais transmettre ses compétences à d’autres femmes et filles qui souhaitent apprendre la coupe-couture pour leur autonomisation. Mireille fait partie de 20 femmes déplacées internes de Kalemie et Nyunzu qui ont été formées en métiers pendant 6 mois dans différentes filières dont la saponification, la coupe-couture et la pâtisserie.

Le Fonds des Nations Unies pour la Population, soutient les efforts du gouvernement de la RDC dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et programmes qui visent l’autonomisation des femmes et des filles. UNFPA renforce l'autonomisation des femmes à travers la formation sur le leadership féminin, la mise en réseau des femmes dans les associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) et les mutuelles de solidarité (MUSO) pour leur permettre de se soutenir mutuellement dans les activités d'autonomisation tout en impliquant les associations féminines dans le suivi et l'encadrement des femmes.