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L’assistance humanitaire est gratuite. Si quelqu’un vous demande de l’argent ou tout autre faveur sexuelle pour vous enregistrer, appelez gratuitement le 495555 pour dénoncer » a insisté Alphonsine lors d’une sensibilisation de masse à Nyamukubi.

Après la catastrophe humanitaire de Kalehe à la suite des inondations survenues dans la nuit du 4 au 5 mai 2023, le gouvernement provincial du Sud-Kivu a mobilisé les populations locales et les partenaires humanitaires pour apporter assistance aux victimes. A la suite de ce drame qui a causé la mort d’environ 471 personnes et plus de 4000 disparus, plusieurs acteurs humanitaires impliqués dans la réponse aux urgences humanitaires dont UNFPA, continuent d’apporter leurs contributions pour soulager la peine des populations affectées.

 

Une lutte menée avec les communautés

 

Nyanjira Magadju Alphonsine habite Chibanda Lwako, localité d’Ishovu dans le groupement de Mbinga Sud, en territoire de Kalehe au Sud-Kivu. La soixantaine révolue et veuve depuis 14 ans, cette activiste des Droits Humains et mère de six enfants, avait bénéficié en avril 2023 d’une formation sur les violences basées sur le genre, la prévention à l’exploitation, abus et harcèlement sexuels, organisée par l’ONG Urgence Médicale Internationale (UMI) à Kalehe avec l’appui technique de UNFPA grâce au financement de l’USAID à travers le Bureau de l’Assistance Humanitaire (BHA). Grâce à cette formation, Alphonsine sensibilise sa communauté sur les questions de VBG/EAS/HS.

 

Nous avons rencontré Alphonsine à Nyamukubi devant une foule immense en train d’expliquer les risques humanitaires.

 

 


Les populations sinistrées des inondations de Kalehe dans une séance de sensibilisation

« Je sensibilise aujourd’hui sur l’exploitation, abus et harcèlement sexuel, parce que j’ai été formée. En tant que telle, j’ai le devoir de partager les informations reçues pour prévenir les risques liés à l’EAS et HS dans ma communauté » s’est-elle exprimé.

 

Les droits et la dignité humaine au centre des efforts de UNFPA

 

Depuis avril 2022, UNFPA met en œuvre le projet  qui vise à « Renforcer les systèmes de prévention de l’exploitation et des abus sexuels » à travers notamment es appuis à la coordination PSEA afin de réduire le risque des exploitations et abus sexuels et d'y répondre efficacement.

Au Sud-Kivu et au Maniema, grâce au financement de l’USAID à travers le Bureau  des  Affaires Humanitaire (BHA), la coordination du réseau PSEA a joué un grand rôle dans la mise en œuvre des activités de prévention (sensibilisation de la communauté bénéficiaire de l’aide humanitaire et des acteurs humanitaires, mise en place des mécanismes de gestion de plainte), de coordination à travers des réunions mensuelles du réseau PSEA et dans la réponse principalement dans le référencement des victimes vers les services de prise en charge.

 

Il va s’en dire qu’actuellement le réseau PSEA à travers l’ONG UMI grâce à l’appui de UNFPA, a déjà formé plus de 200 agents de différentes organisations membres du groupe de travail PSEA Sud-Kivu et Maniema, parmi eux 20 sont déjà à mesure d’appuyer les réseaux comme formateurs en cas de besoins et les autres continuent à faire d’abord la restitution programmatiques dans leurs propres organisations. Plusieurs autres organisations et associations ont bénéficié des formations et renforcements des capacités en PSEA dont l’organisation à base communautaire Accompagnons les Jeunes pour la Paix et le Développement (ACJPD) à laquelle appartient Magadju Alphonsine.


Une séance de sensibilisation sur l’exploitation et abus sexuels en prélude d’une assistance humanitaire à Nyamukubi

Ces activités ont suscité un engagement des acteurs et membres du réseau PSEA y compris les organisations à base communautaires, à renforcer le système de prévention de l'exploitation, abus et harcèlement sexuels commis lors des interventions humanitaires.

 

Pour terminer son message, Alphonsine a informé la population sur les mécanismes de dénonciation qui existent parmi lesquels le numéro vert 49 55 55 et les boîtes à suggestion pour dénoncer tout cas d’exploitation, abus et harcèlement sexuel.

Restez vigilants. Pour ceux qui n’ont pas de téléphones, des boîtes à suggestion ont été mises à notre disposition. Et si vous ne savez pas écrire, alertez les points focaux membres des comités de gestion des plaintes ou faites-vous accompagner par vos enfants  ou une connaissance pour dénoncer tout cas d’EAS » a conclu Magadju Alphonsine.

En tant qu'agence chef de file dans la lutte contre les exploitations et abus sexuels, UNFPA joue un rôle essentiel dans la prévention, la réponse, la coordination et l'engagement communautaire face aux questions des exploitations, des abus et harcèlements sexuels (EAS/HS) en RDC.