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Je n’avais jamais essayé aucune méthode de planification familiale mais, maintenant qu’il m’est arrivé de tomber enceinte dans le camp, je suis obligée de planifier les naissances, vu les conditions difficiles dans lesquelles nous vivons ici à Kanyaruchinya » explique Aline HAMULI, après une opération chirurgicale de la fistule obstétricale.

Aline est une femme déplacée de Kibumba, âgée de 28 ans, mariée et mère de 4 enfants dont 3 filles et 1 garçon. Il y a plus d’une année, Aline et sa famille ont fui la guerre à Kibumba et se sont installées dans le site des personnes déplacées de Kanyaruchinya en territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu.

En dépit des difficultés que sa famille a traversé pendant la fuite de Kibumba et des conditions de vie difficiles dans le site des déplacés, Aline est tombée enceinte et ce fut pour elle, une grossesse non désirée car elle n’avait pas accès aux méthodes de planification familiale dans le camp des déplacés. Cependant, quelques jours après la naissance de son bébé, une situation anormale lui est arrivée.

Une fistule obstétricale qui change le cours d’une vie

Après la sortie de la maternité, Aline a commencé à ressentir des douleurs au bas ventre. Cette douleur s’accentuait au fur et à mesure qu’elle se reconstituait. Un matin, pendant sa toilette intime, elle  remarque que les selles et les urines sortaient au même moment  et de manière involontaire. Ce fut le début de  la fistule obstétricale.

J’ai toujours mis au monde normalement sans complication ; mais après la naissance de mon dernier enfant, j’ai failli mourir. Les selles et les urines sortaient par le canal vaginal. Cela m’a surpris et j’ai tellement paniqué que je me demandais si cela a-t-il déjà arrivé à quelqu’un d’autre car, pour moi, c’est du jamais vu et jamais entendu ». a déclaré Aline.

 


Aline Hamuli dans son lit de l'hôpital général de Munigi après une opération chirurgicale de la fistule obstétricale

Comme les douleurs s’accentuaient, Aline décide  d’en parler à son mari. A sa grande surprise, le mari a été insouciant, et lui a dit qu’un cas pareil est anormal et insupportable et qu’il ne pouvait en aucun moment continuer à rester avec une telle femme.

Après plusieurs jours de douleurs atroces, de rejet et d’isolement, Aline s’est confié à une amie du camp pour des conseils. Malheureusement encore, la femme lui a dit que ce serait probablement de la sorcellerie. Dans cette impasse, Aline va tomber sur des informations qui vont la conduire à ce qu’elle appellera le « salut ».

Mon salut est arrivé le jour où, par coût de grâce, j’ai entendu des relais communautaires passer dans notre bloc en train de sensibiliser les femmes qui souffrent de maladies simples ou complexes qui présentent des complications. Ils disaient que la prise en charge serait assurée à l’hôpital général de Munigi par l’ONG Caritas Goma ».

 Aline chercha plus d’informations auprès des relais communautaires qi lui expliquèrent que la prise en charge  était gratuite pour les cas de fistule obstétricale. Grâce à ces informations, Aline sera orientée à l’hôpital général de Munigi où elle a bénéficié gratuitement de la chirurgie.

Santé physique et mentale retrouvée


Aline Hamuli avec son bébé en main remerciant la Caritas, UNFPA et le Japon pour lui avoir sauvé la vie

 

Mon mari me rend visite presque chaque demi-heure, et cela me soulage davantage. Je lance un appel à toute femme qui éprouve une maladie pareille de s’annoncer librement pour bénéficier des soins appropriés car, plusieurs se cachent par honte et continuent à souffrir » a-t-elle lancé.

Aline comme des nombreuses autres femmes n'ont pas hésité d'exprimer leur gratitude après avoir retrouvé leur santé physique et mentale suite à l'opération chirurgicale de la fistule obstétricale dont elles ont bénéficié gratuitement. En plus, elles ont reçu d’un kit de dignité et d’un paquet de réinsertion socioéconomique pour leur permettre de bien subvenir aux besoins de leurs ménages pendant le déplacement.

Au total, 21 femmes parmi lesquelles Aline HAMULI ont bénéficié d’une opération chirurgicale et sont totalement guéries de la fistule obstétricale. Elles sont réinsérées et autonomes avec l’appui financier du Gouvernement du Japon dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Les jeunes et les femmes pour la paix grâce à l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive et aux interventions contre la violence basée sur le genre ».


 [BK1]Où et pendant quelle période ???