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Les 26 provinces de la RDC couvertes par les chirurgiens opérateurs de la fistule obstétricale

Les 26 provinces de la RDC couvertes par les chirurgiens opérateurs de la fistule obstétricale

Actualités

Les 26 provinces de la RDC couvertes par les chirurgiens opérateurs de la fistule obstétricale

calendar_today 25 Mars 2025

Visite d'une femme opérée de la fistule obstétricale à l'hôpital Saint Joseph
Visite d'une femme opérée de la fistule obstétricale à l'hôpital Saint Joseph

Les 26 Provinces de la RDC sont désormais dotées des prestataires qualifiés en réparation de la fistule obstétricale, grâce à la récente formation des prestataires des provinces de Kwango, Kwilu et Kongo Central.

Onze prestataires de santé viennent d’achever une formation en réparation de la fistule obstétricale au Centre d’Excellence pour la réparation de la fistule obstétricale à l’hôpital Saint Joseph de Kinshasa. Pendant 3 mois, médecins, infirmiers et anesthésistes ont bénéficié d’un encadrement spécialisé des experts en chirurgie réparatrice de la fistule obstétricale avec l’accompagnement technique de UNFPA grâce au financement de la France.

Il s’agit d’un grand pas franchi dans la campagne pour l’élimination de la fistule obstétricale en RDC, et plus particulièrement dans ces 3 provinces où il n’y avait pas encore des prestataires qualifiés dans les établissements des soins de santé étatique pour la prise en charge de la fistule obstétricale. Le pays s’est engagé à éliminer la fistule obstétricale en vue de redonner un sourire à nos mères, femmes, sœurs et filles qui souffrent de cette maladie » explique Dr Alice Ndjoka, Directrice Adjointe au Programme National de la Santé de la Reproduction lors de la cérémonie de clôture de la formation.

Une lutte qui demande encore plus d’engagement

L'apparition d'une fistule obstétricale est directement liée à l'une des principales causes de mortalité maternelle à savoir, un travail difficile et prolongé lors de l'accouchement et en absence de soins obstétricaux adéquats. 

Les femmes qui présentent une fistule obstétricale souffrent d'une incontinence permanente, ressentent de la honte et font l'objet d'une discrimination sociale et parfois même de rejet de la part des membres de leurs communautés qui les qualifient de victimes de « mauvais sort ». En raison de ces stigmatisations et du manque d’accès aux soins spécialisés, beaucoup de femmes restent isolées, ignorant qu’un traitement est possible.

C’est pour briser la souffrance due au silence et à l’exclusion que la RDC, avec le soutien de ses partenaires, investit dans la formation de prestataires capables de réparer la fistule obstétricale et de redonner espoir aux survivantes.

Laurie Munongo est une guérie de la fistule obstétricale. Son témoignage est teinté d’émotions

 J’ai souffert de la fistule pendant 25 ans ! C'était 25 ans des souffrances indescriptibles. J’avais 21 ans et j’étais enceinte et c’est au champ que j’ai commencé le travail. J’ai été conduite dans un centre de santé de fortune mais ça s’est mal passé. Pendant des années, “mes besoins” sortaient par un même orifice. J’ai été abandonnée à moi-même, jusqu’au jour où j’ai appris qu’on pouvait me soigner ici à Saint Joseph » relate-t-elle froidement.

Le silence, les tabous, et discrimination sont entre autres les obstacles auxquels il faut faire face en RDC commente Dr Dolores Nembunzu, médecin responsable de la « fistula clinic », l’unité dédiée à la réparation chirurgicale de la fistule à l’hôpital Saint Joseph et formatrice en réparation de la fistule obstétricale. 

Dr Dolotès précise que la fistule est évitable et guérissable mais à cause des obstacles, les femmes et filles souffrant de cette maladie sont considérées comme « impures » et sont mises au ban de la société. Elles s’isolent et souffrent en silence, sans aucun espoir, ni dignité.

Un engagement renouvelé pour l’horizon 2030

La formation des 11 prestataires de Kwango, Kwilu et Kongo Central s’inscrit dans le cadre de la campagne d’élimination de la fistule obstétricale à l’horizon 2030.

Photo de famille avec l'attachée de coopération à l'ambassade de France, le Représentant de UNFPA, l'équipe Saint Joseph et les participants à la formation
Photo de famille avec l'attachée de coopération à l'ambassade de France, le Représentant de UNFPA, l'équipe Saint Joseph et les participants à la formation

Dans la concrétisation de son adhésion à la campagne mondiale, le Gouvernement de la RDC en partenariat avec UNFPA avait lancé sa campagne pour l’élimination de la fistule obstétricale en 2006. Dès lors le pays a déployé beaucoup d’efforts avec ses partenaires pour avancer vers l’élimination de la fistule obstétricale et le soutien aux survivantes à travers les trois axes d’intervention de la Stratégie Nationale d'Élimination de la fistule obstétricale à savoir : la prévention, le traitement et la réintégration socio-économique des femmes guéries.

UNFPA va poursuivre son appui en particulier dans la poursuite de la campagne pour l’élimination de la fistule obstétricale. Il n'y aura pas de développement durable tant que des milliers de femmes et filles vivent dans l’exclusion et le non-respect de la dignité humaine » a souligné Mady Biaye, Représentant Résident de UNFPA en RDC.

Un engagement soutenu par la France qui a financé la formation des prestataires. Elisa Blin, attachée de coopération à l'ambassade de France, a indiqué

Nous considérons qu'il est inacceptable que quelque chose d'évitable ne soit pas pris en charge aujourd'hui. C'est pourquoi l'ambassade de France, à travers ses contributions à UNFPA, a soutenu cette formation des prestataires de santé pour la lutte contre la fistule obstétricale ».

En RDC, l’incidence de la fistule obstétricale est de 5000 à 7000 cas par an. Raison pour laquelle, UNFPA en tant qu’agence des Nations-Unies spécialisée en santé de la reproduction,  appuie le Ministère de la Santé afin d’éradiquer de cette maladie.