La crise dans la République Démocratique du Congo (RDC) est l’une des situations humanitaires les plus complexes au monde. 

Le pays reste le théâtre d’éruptions sporadiques de violences depuis près de 30 ans. Des milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers et luttent maintenant pour leur survie. 

Selon les dernières données, datant du 30 novembre 2023, plus de 9,9 millions de personnes sont en situation de déplacement, dont 525 000 réfugiés, 6,46 millions de personnes déplacées internes (PDI), ce qui place le pays au second rang juste derrière le Soudan faisant de la RDC l’une des crises liées au déplacement la plus grave au monde.

Parallèlement, dans la province voisine du Nord-Kivu, une résurgence dramatique des attaques des groupes armés a commencé en mars 2022, provoquant la fuite de plus de milliers de personnes. Près de 120 000 personnes ont fui vers la périphérie de la capitale provinciale de Goma, mais demeurent dans une détresse désespérée. Au total, 1 524 306 millions de personnes sont déplacées dans cette province déchirée par le conflit.

Sur le plan sanitaire, le pays est touché par plusieurs épidémies, notamment de choléra, rougeole, paludisme et variole du singe. Concernant l’épidémie de choléra, la RDC a été en 2023 le premier bassin de transmission en Afrique de l’ouest et centrale avec plus de 50 000 cas suspects et 470 décès, soit 82% de tous les cas notifiés. Il s’agit de la pire situation dans le pays depuis 2017, largement due à l’introduction et la propagation de la maladie dans les sites de personnes déplacées au Nord-Kivu. Plus de 60% des cas suspects sont des enfants.

Les aléas climatiques engendrent des catastrophes qui continuent de toucher durement les populations vulnérables. Environ 2,1 millions de personnes ont été affectées par les inondations pluviales et fluviales qui ont touché 18 provinces du pays, y compris la ville de Kinshasa entre novembre 2023 et janvier 2024. Ces inondations ont détruit ou endommagé des infrastructures (98 000 maisons, 1 530 écoles, 267 structures de santé) et causé la mort de 300 personnes.

Les populations affectées ont vu leurs besoins sexuels et reproductifs augmenter bien que la plupart n'aient pas accès à la contraception moderne, et certaines femmes enceintes ont eu des complications susceptibles de leur coûter la vie pendant la grossesse et l'accouchement, et/ou ont été exposés à la violence ou à l'exploitation sexuelle, ainsi qu’aux infections à VIH ou ne peuvent pas satisfaire leurs besoins d'hygiène de base.

UNFPA sur la première ligne

En tant qu’acteur important de la communauté humanitaire, les interventions de UNFPA visent à répondre aux besoins de santé reproductive des populations touchées et à protéger la dignité des femmes et des filles, tout en soutenant la production, l'utilisation et la diffusion des données démographiques de qualité sur la dynamique des populations, le genre et la santé sexuelle et reproductive.

• Prendre en charge la santé reproductive, protéger la dignité des femmes et des filles

UNFPA, l'agence spécialisée en santé reproductive, est un membre à part entière de IASC, ainsi que d'autres agences des Nations Unies. Dans le cadre de ses réponses à la crise humanitaire en RDC, UNFPA joue un rôle majeur dans la fourniture des produits et services de nature à protéger la santé en matière de reproduction des populations affectées.

• Lutter contre la surmortalité et sur morbidité maternelles et néonatales

En temps de crise, le risque de mortalité maternelle et néonatale est encore plus élevé. Des interventions urgentes peuvent faire la différence entre la vie et la mort pour les femmes enceintes et les nouveau-nés. UNFPA est aussi en charge du groupe de travail sur la santé sexuelle et de la reproduction en appui au Ministère de la Santé publique, hygiène et prévention de la RDC afin de renforcer la coordination des interventions dans ce domaine.

• Prévenir les violences basées sur le genre et offrir des services de qualité aux survivants

En situation de crise, l'exposition à la violence augmente et la violence sexuelle en particulier tend à accroitre pendant une situation d'urgence humanitaire, affectant de manière disproportionnée les femmes et les adolescents des deux sexes. En cas de conflit, le viol est souvent utilisé comme arme de guerre, et les mariages précoces se sont accrus dans plusieurs zones en crise

En partenariat avec le gouvernement, les ONGs nationales et internationales, les agences des Nations Unies et autres partenaires humanitaires, UNFPA intervient dans la coordination des interventions, dans la prévention des violences sexuelles et dans l’offre des soins médicaux et services de prise en charge holistique des survivantes incluant l’appui psychosocial et psychologique ainsi que la réinsertion socio-économique.

• Réduire la transmission du VIH

Les situations d’urgence aggravent le risque d’exposition au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles. UNFPA assure la mise en œuvre et le suivi des programmes de prévention visant à réduire la transmission des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et du VIH dans les situations de crise humanitaire. A cet égard, UNFPA rend disponible gratuitement les préservatifs masculins et féminins tant dans les formations sanitaires que dans les communautés, ainsi que le matériel de dépistage et forme les agents sanitaires à les utiliser, fournit des produits et matériels pour le respect des précautions standards de lutte contre le VIH dans les formations sanitaires et met à disposition les produits et l’équipement nécessaires aux transfusions sécurisées. UNFPA fournit également les médicaments et la formation nécessaires pour assurer la prise en charge médicale des survivants des violences sexuelles (prophylaxie post-exposition au VIH, contraception d’urgence et traitement présomptif des IST) ; en plus d’apporter son concours à la prévention et au traitement des IST. 

• Garantir l’accès des adolescents et jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive dans des situations de crise humanitaire

Les adolescents et les jeunes sont parmi les plus exposés aux conséquences de la crise et très peu d'approches sont généralement appliquées pour s'assurer qu'ils ne sont pas oubliés. En RDC, UNFPA a mis l'accent sur les jeunes en tant que premiers intervenants et agents du changement, en les impliquant dans la planification de l'intervention, dans la communication entre pairs sur la santé sexuelle et reproductive ou sur la distribution de kits de dignité (UNSCR 2250).

Rendre disponible les kits d'urgence de santé reproductive 

Etant entendu que pas de produits, pas de services aux victimes et pas de respect des droits, UNFPA est le gardien des kits d'urgence de santé reproductive, qui assurent des soins médicaux vitaux pour les survivants(e)s du viol.