Deux ans après son lancement, le projet d’Amélioration de la résilience du système de santé sexuelle et reproductive pour les femmes et filles du Kasaï, Kasaï Central et Sankuru a apporté un changement substantiel dans les vies des communautés de l’espace grand Kasaï, grâce à l’offre et l’utilisation des services de santé sexuelle et reproductive de qualité mais aussi la prise en charge et la prévention des cas de violences sexuelles et basées sur le genre. Le comité de pilotage de ce projet financé par le Canada et exécuté par UNFPA et ONUFemme, a été présidé à Tshikapa par le vice-gouverneur de la province de Kasaï, S.E Gaston Nkole Tshimuanga, en présence du Représentant-adjoint de UNFPA, Mr Keneth Ehouzou et de la Représentante-adjointe de l'Onu femmes, Mme Catherine Odimba.
Contexte d’implantation du projet
Le projet d’Amélioration de la résilience du système de santé sexuelle et reproductive pour les femmes et filles du Grand Kasaï se veut une réponse aux besoinx d’accès aux services de santé reproductive détériorés à la suite de la crise humanitaire causée par le conflit armé de Kamuina Nsapu en 2016. Une situation qui a fragilisé le système de santé et dépourvu les structures hospitalières de leurs capacités de prise en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés y compris les jeunes et les adolescents. C’est dans ce contexte que le Canada, principal bailleur de ce projet, a financé pour trois ans soit de 2021 à 2023 et à hauteur de cinq millions de dollars canadien (5 000 0000 CAD) ce projet destiné à pallier les conséquences désastreuses occasionnées par ce conflit. Des centaines de milliers de personnes avaient fui leurs territoires en quête de survie. Les femmes enceintes et les enfants n’ayant ainsi pas suffisamment de structures leur permettant d'accéder aux soins et aux services essentiels de santé, perdaient la vie; des viols commis par milliers sur des femmes et des filles n’étaient pas pris en charge à temps.
La réponse de UNFPA pour assurer les droits de la santé sexuelle et reproductive des femmes
UNFPA et ses partenaires dans les trois provinces de l’espace Kasaï, à savoir le Kasaï, le Kasaï-Central et le Sankuru accompagnent les communautés pour que la situation de la mère, du nouveau-né ainsi que les jeunes s’améliore.
Keneth Ezouhou, Représentant adjoint de UNFPA, a salué les efforts déployés par le gouvernement à travers son implication et son accompagnement dans l'exécution du projet mais également a relevé l’engagement de tous les partenaires de mise en œuvre qui n’ont ménagé aucun effort pour que les résultats soient visibles. Il a ajouté que
Pour UNFPA, ce projet conjoint démontre la force des Agences UN en agissant en tant que ONE UN et en même temps, favorise l’accès aux services de santé sexuelle de reproduction dans le but d’augmenter la demande et l’utilisation des services de santé maternelle ».
Avec 5 maternités réhabilitées au sein des hôpitaux généraux de référence de Kanzala au Kasaï, la maternité de Lukonga au Kasaï-Central, et trois maternités à Lodja, à Kole et à Lusambo dans le Sankuru, le projet a permis de réaliser 101 811 accouchements assistés par un personnel qualifié.
A Lodja, dans la maternité réhabilitée et équipée par UNFPA, un jeune couple qui venait d’avoir un nouveau bébé a déclaré
le choix d’avoir notre enfant dans cette maternité a été en grande partie conduit par la réhabilitation de la maternité et ensuite, le service offert par le personnel ».
Pour Catherine Odimba, représentante adjointe de ONU Femmes, la collaboration entre les deux agences sœurs est une aubaine pour créer un environnement propice à l’accès des femmes aux services de santé sexuelle mais également à jouir de leur droit reproductif. ONU Femmes accompagne la communauté dans le domaine de la santé afin que les besoins des femmes soient pris en compte.
UNFPA milite pour qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie grâce à l’amélioration de la santé maternelle et l’équité dans l’accès et l’utilisation des services destinés aux femmes enceintes. C’est pour cette raison que vingt-quatre prestataires de dix (10) Hôpitaux généraux de référence de Sankuru et douze autres au Kasaï-Central ont bénéficié d’une formation sur la pratique des échographies obstétricales et gynécologiques de base afin de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle. Un lot de plus de vingt appareils d'échographies est distribué et réparti dans 24 HGR dans le Sankuru et le Kasaï-Central en partenariat avec le Projet de Santé Intégré de l’USAID (PROSANI) sur le financement Canadien.
Le Vice-gouverneur a.i du Kasaï, Mr Gaston Nkole Tshimuanga a profité de la réunion du comité de pilotage pour faire un plaidoyer en vue d'étendre les interventions du projet dans 3 autres zones de santé du Kasaï (Bulape , Kakenge et Kamwesha) et 3 hôpitaux généraux de ces zones de santé non prise en compte dans le projet de développement des 145 territoires initiés par le gouvernement.
Quelques résultats clés
Les résultats présentés au cours de la réunion du comité de pilotage présentent une réelle progression en ce qui concerne l’amélioration de la santé maternelle.
Le projet a entre autres permis de:
- Renforcer les capacités de 200 sage-femmes en préparation et réponse lors des crises humanitaires,
- Mettre en place 3 Centres intégrés des services multisectoriels pour la prise en charge holistique des cas de VBG
- Réhabiliter et équiper 3 Instituts Supérieurs des Techniques Médicales (ISTM)
- Renforcer les capacités de 163 chefs traditionnels de la province du Kasaï Central identifiés comme acteurs de la Promotion des normes et des pratiques d’égalité du genre ;
- Former 296 femmes et filles leaders sur le leadership et le plaidoyer.
Un motif de satisfaction pour le Ministre provincial de la Santé du Sankuru, Dr Tony Otema Otshudi. Pour lui, ces résultats font la fierté des provinces qui participent à ce projet. Il a salué l’appui des partenaires au gouvernement qui est une opportunité de sensibiliser la population d’utiliser les services de lutte contre les VBG mis à leur disposition.
Au-delà des réalisations significatives enregistrées, des défis importants restent à relever pour l’atteinte des objectifs du projet, notamment l'accessibilité géographique difficile dans certaines zones comme la province du Sankuru en vue d'apporter les services voulus pour les femmes et les filles.
Pour garantir la pérennité de ce projet après sa clôture, une commission comprenant tous les acteurs de mise en œuvre a été mise sur pied afin de préparer l’éventuelle phase 2 du projet.