2 maternités réhabilitées, 3 cliniques mobiles opérationnelles implantées dans les sites des déplacés, plus de 1 235 décès maternels évités (cas de complications obstétricales prises en charge), 3 805 accouchements assistés par un personnel médical qualifié, au moins 3 805 nouveau-nés bénéficiant des soins essentiels à l’accouchement, plus de 4 126 personnes utilisant les méthodes modernes de planification familiale, près de 5 000 femmes et filles vulnérables ayant bénéficié des kits de dignité et 2 210 femmes et filles survivantes des violences sexuelles ayant eu accès à des services holistiques et multisectoriels (médicaux, psychosociaux, juridiques et de réinsertion) de qualité, plus de 182 prestataires de soins renforcés en capacités, plus de 20 tonnes de kits de la santé de reproduction déployés ».
Tel est le bilan des interventions humanitaires appuyées par UNFPA, l’agence lead des Nations Unies sur la santé de la reproduction, qui est engagée dans la réponse à la crise humanitaire à l’Est de la RDC, un an depuis la résurgence du conflit en mars 2022.
Une crise humanitaire qui a privé à un moment ou à un autre, plus de 800 000 personnes d'une assistance vitale selon l’Aperçu des besoins et le Plan de Réponse humanitaire (HRP) pour 2023. Ces personnes déplacées, en majorité les femmes, les filles et les enfants des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo principalement, ont été obligées de fuir leurs villages vers des zones plus sécurisées aux alentours de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu.
Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a apporté une intervention urgente et rapide, aussi bien en fonds propres qu’avec les ressources mobilisées auprès de ses partenaires financiers (Fonds Humanitaire de la RDC, CERF (Rapid Response) Gouvernement Japonais), afin d’assister les personnes vulnérables en leur offrant des services gratuits de santé sexuelle et reproductive et une prise en charge de qualité aux survivantes des violences basées sur le genre VBG dès le premier mois de la crise en mars 2022.
L’intervention de UNFPA accompagne les efforts du gouvernement congolais d’une part et de la communauté humanitaire d’autre part, à travers la mise en œuvre des projets par des partenaires, notamment la Division Provinciale de la Santé (DPS) du Nord-Kivu, ICAHD International, Hope in Action, SOFEPADI, HEAL Africa, Action Aid, TPO, ainsi que la Caritas Développement de Goma (CADEGO).
Un dispositif minimum pour répondre aux besoins urgents
Depuis le début de la crise, UNFPA a mis en place un dispositif minimum d’urgence (DMU) en santé sexuelle et reproductive pour la fourniture de services sectoriels complets en situation d’urgence humanitaire. Il y a également les kits de dignité et d'accouchement individuel, la fourniture des matériels et équipements médicaux et d’autres produits de santé de la reproduction intégrés conformément aux normes et directives du Programme National Santé de la Reproduction (PNSR) en RDC. A cet effet, plus de 20 tonnes des kits de la santé de la reproduction ont été données aux formations sanitaires et aux cliniques mobiles installées dans les sites de Populations Déplacées Internes (PDIs).
Le but de cette intervention d’urgence étant de contribuer à la réduction de la surmortalité gnérale et la surmorbidité maternelles et néonatales en particulier, de prévenir et répondre aux besoins des survivantes de VBG, de prévenir la transmission du VIH/SIDA et des autres infections sexuellement transmissibles, de prévenir les grossesses non désirées et d’assurer l’intégration de services complets de la santé sexuelle et reproductive dans les soins de santé primaire ; et ce, au moyen d’une bonne coordination et collaboration entre différents acteurs humanitaires et parties prenantes sur le terrain.
En termes de réponse humanitaire, 10. 000 personnes ciblées et affectées par la crise ont été assistées dans un premier temps grâce au financement Emergency Fund de UNFPA, de mars à septembre 2022 à travers un appui à 5 formations sanitaires et l’Hôpital Général de Référence (HGR) de Rwanguba, en subventions et formations des prestataires de soins, des assistantes psychosociales et relais communautaires. Des services gratuits de soins de santé et de prise en charge holistique des cas de violences basées sur le genre et violences sexuelles ont été offerts gratuitement aux déplacés, aux retournés et aux communautés d’accueil dans les zones de santé de Rutshuru et de Rwanguba.
Par la suite, UNFPA a mobilisé d’autres financements et lancé en septembre 2022 deux nouveaux projets en faveur des 136 340 personnes déplacées grâce au financement du Fonds Humanitaire de la RDC et CERF (Rapid Response). Ces personnes déplacées, en majorités des femmes enceintes étaient dans le besoin de l’assistance en santé de la reproduction, étant donné que la majorité de structures sanitaires du territoire de Rutshuru affectées par la crise, étaient détruites ou débordées de suite de la présence des nombreux déplacés et n’avaient pas de capacités pour répondre aux besoins urgents en santé de la reproduction, moins encore à assurer la prise en charge holistique des cas de violences basées sur le genre.
Face à cette situation humanitaire persistante, UNFPA a adapté sa réponse au contexte lié à l’accès parfois limité aux zones d’intervention, aux mouvements massifs des populations et à la vulnérabilité des déplacées, en mobilisant plus de 5,2 millions de dollars américains afin de répondre aux besoins les plus urgents et contribuer ainsi à l’amélioration de l’accès des personnes déplacées et autres vulnérables aux services de qualité en santé sexuelle et reproductive et à la prise en charge holistique des survivantes de violences basées sur le genre ainsi qu’à la prévention de l’exploitation et abus sexuels. Cela a été possible grâce aux financements Emergency Fund de UNFPA, celui du Fonds Humanitaire de la RDC, du CERF (Rapid Response) ainsi que celui du Gouvernement Japonais.
Des cliniques mobiles en appui aux formations sanitaires locales au Nord-Kivu
Déplacée de Sake, Noëlla SARAH, 25 ans, a donné naissance à des jumeaux à la clinique mobile de Bulengo dans la zone de santé de Goma grâce à l’appui de UNFPA. Souriante et contente, elle a remercié UNFPA pour avoir rendu possible la venue au monde de ses deux mignons bébés (fille et garçon) dans un contexte sécuritaire incertain au Nord-Kivu.
Je ne savais pas s’il y avait des gens qui aident les femmes à accoucher sur ce site. Je viens d’accoucher sans problème et sans payer les frais. Que Dieu bénisse UNFPA et les sages-femmes » s’est-elle exprimée.
UNFPA a ainsi appuyé la Zone de Santé de Goma et Nyiragongo à travers CARITAS Développement de Goma (CADEGO) dans l'installation et la mise en œuvre des activités de trois cliniques mobiles dans les sites des déplacés internes (notamment à Kanyaruchinya / Bujari, à Bulengo / Lac Vert et à Rusayo), des sites ayant accueilli plus des déplacés et présentant d'énormes besoins et gaps en santé de la reproduction et prise en charge des violences basées sur le genre selon le constat fait par les acteurs humanitaires sous la coordination de OCHA-Nord Kivu.
Dans la zone de santé de Nyiragongo par exemple, les populations déplacées arrivent du jour au lendemain et les besoins en santé sexuelle et reproductive restent énormes selon le médecin chef de zone de santé.
Nous avons accueilli une population que nous n'avions pas planifiée et c’est un grand besoin et des défis de plus qui se sont ajoutés » a indiqué Dr Thierry TURANO, avant d’ajouter
Nous remercions UNFPA pour sa flexibilité à délocaliser ses interventions selon les besoins et l’urgence de la zone de santé de Nyiragongo, du site initial de Bushagara vers celui de Rusayo où nous sommes présentement pour le lancement de cette nouvelle clinique mobile » a-t-il conclu.
Pour sa part, Mr Kambale Jean-Baptiste, point focal santé de la reproduction à la zone de santé de Nyiragongo, a indiqué que plusieurs problèmes de santé de la reproduction ont été résolus grâce au partenariat entre la zone de santé et la Caritas de Goma avec l’appui technique de UNFPA.
Grâce à notre partenaire CARITAS, nous avons reçu un paquet important de prise en charge médicale et plusieurs prestataires et relais communautaires ont été formés avec l’appui technique de UNFPA. Aucun décès maternel n’a été enregistré depuis le début de cette année 2023 ». a t-il souligné.
Bien que les besoins en santé sexuelle et reproductive ne cessent d'accroître au regard de l’aggravation de la crise M23, toutes ces interventions de UNFPA ont allégé directement et indirectement la souffrance de plus de 43 003 personnes affectées par la crise. Elles bénéficient directement ou indirectement de services gratuits, des fournitures et d'informations intégrés et vitaux en matière de santé sexuelle et reproductive.
Il faut ajouter que la maternité du Centre de Santé de MABUNGO à Rutshuru et celle de l’Hôpital Général d’Urgence de Nyiragongo, délocalisée à Munigi (y compris sa salle d’opération) ont été réhabilitées.
Dans la crise humanitaire à l’Est de la République Démocratique du Congo en général, et avec la résurgence de la Crise M23 au Nord-Kivu en particulier, UNFPA continue de soutenir les efforts du gouvernement congolais dans l’offre gratuite de services de santé sexuelle et reproductive et soins holistiques aux survivants des violences basées sur le genre (VBG). Les équipes sont toujours disponibles et actives sur terrain aux côtés des populations vulnérables, affectées par toutes ces crises de l’Est pour leur apporter assistance.
Grâce à la mise en place des cliniques mobiles et maternité d’urgence, disons-le, UNFPA œuvre pour réaliser les 3 résultats transformateurs, dont zéro décès maternels évitables en assurant les consultations prénatales, les complications obstétricales, les accouchements imminents ; zéro besoin non satisfait en planification familiale et zéro VBG à travers la prise en charge des IST-VIH/SIDA et le référencement des cas graves des populations affectées.
Bien que ces interventions soient un pas vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), plusieurs besoins en santé de la reproduction et violences basées sur le genre demeurent encore non satisfaits et les efforts pour la mobilisation des ressources additionnelles méritent d’être fournis afin de combler les gaps les plus émergents liés à cette nouvelle crise M23 à l’Est de la RD Congo.
