La République Démocratique du Congo (RDC) compte parmi les pays de l'Afrique Sub-saharienne, dont la charge des décès maternels est la plus élevée. En effet, au moins 4 femmes meurent chaque heure des suites de complications liées à la grossesse ou à l'accouchement ; un drame inacceptable que UNFPA en collaboration avec le gouvernement et d’autres partenaires s’emploient à combattre.
Réhabilité en 2021, la maternité de l’Hôpital Général de Kanzala au Kasaï, a revêtu sa plus belle robe. Dans le but d'améliorer la résilience du système de santé et d'assurer le droit sexuel et reproductif des femmes et des filles de la RDC. L’ONG ADRA partenaire de mise en œuvre de UNFPA a assuré la réfection de locaux avec le financement du Canada.
En effet, à cause de la vétusté de l’établissement et de la faible qualité de service, plusieurs femmes ne fréquentaient plus la maternité de Kanzala, nous confie Mme Kapinga, Directrice adjointe de la maternité de Kanzala. Grâce à cette réhabilitation, poursuit-elle, la maternité comprend désormais des salles privées, une salle de césarienne, des lits et des matelas, des boîtes d’accouchements, etc.
Auparavant, l’infrastructure de la maternité de Kanzala ne favorisait pas la prise en charge holistique, rapide et efficace des femmes enceintes par manque de locaux, d’équipements et de matériels chirurgicaux.
Une seule salle d’opération et un seul coffre des matériels chirurgicaux pour deux voire trois interventions dans la même journée”.
Les interventions chirurgicales se faisaient donc par ordre d’arrivée et non par rapport au risque que peuvent courir la femme enceinte. En cas de deux cas simultanés, attendre était la seule option.
Attendre que l’on finisse la première opération, attendre que l’on flambe les matériels pour les stériliser et ensuite faire une césarienne”, nous confie la directrice Mme Kapinga.
Le temps d’attente est l’une des causes de décès maternel car certaines femmes meurent à cause d’un travail prolongé. Elles risquent notamment une éventuelle rupture utérine qui peut entraîner la souffrance de l’enfant et l’hémorragie de la mère.
Depuis sa réhabilitation en juillet 2021, 226 naissances ont été enregistrées pour le premier semestre 2022 contre 181 au premier semestre 2021. La maternité de Kanzala compte 540 naissances depuis sa réhabilitation jusqu’au mois d’Octobre 2022.
Désormais, la maternité revit et la fréquentation s’est accrue. Les femmes qui y accouchent et celles qui suivent les consultations prénatales (CPN) viennent de partout : C’est le cas de Mbuyi Marie, de Jolie Manionga et de plusieurs autres femmes. Toutes ont choisi d’accoucher à la maternité de Kanzala.
Je suivais mes CPN ailleurs. C’est à force d’entendre mes voisines vanter la maternité de Kanzala que j’ai nourri le désir de venir y accoucher ”, nous confie Mbuyi Marie. Cette primipare âgée de 22 ans et mère de jumeaux, poursuit en nous disant apprécier la propreté de cette maternité ainsi que le dévouement de son personnel.
Et à cause du flux de la fréquentation, la direction de la maternité a été contrainte de réduire le nombre de jours d’hospitalisation tout en maintenant la qualité des soins : Il est passé de 7 à 3 jours. Ainsi, la maternité peut recevoir davantage de femmes et répondre à la demande grandissante.
Mettre fin aux décès maternels évitables
Les facteurs physiques qui sont à la base des décès maternels peuvent être évités en améliorant la résilience du système de santé et en assurant le droit sexuel et reproductif des femmes et des filles.
C’est pour cela que fort de son engagement en tant que partenaire du Gouvernement congolais dans la lutte contre les décès maternels, UNFPA œuvre pour la pérennisation de l’accès aux services sociaux de base et pour le changement des normes sociales. Cela en mettant l’accent sur la réduction de la pauvreté, la baisse de la mortalité maternelle et infantile et l’augmentation de l'espérance de vie.