Vous êtes ici

Un jour j’avais tenté de m’échapper mais cela avait mal tourné, mon bourreau m’avait rattrapé. Il était tellement irrité qu’il a menacé de m’égorger ».

Ce souvenir est de Siyapata Djuma Tantine, « nom d’emprunt ». Cette adolescente de 13 ans qui avait été prise par force par un groupe de miliciens Maï-Maï faisant d’elle une épouse alors qu’elle est encore élève.

Tantine revenait de la brousse où elle avait l’habitude d’aller chercher du bois de chauffage lorsqu'elle a été surprise par des miliciens et qui l’avait emmené au milieu de la forêt. « Après 2h de marche, nous avons atteint leur camp. Pendant tout le parcours, ils se disputaient à qui j’appartiendrai comme épouse ». Arrivés au campement, c’est le chef de la milice qui s’octroie le rôle de mari pour Tantine.

Situé à la limite entre la Province du Maniema et celle du Tanganyika dans le territoire de Kongolo, le village de Katele et ses environs, constituent, depuis l’année 2018, le théâtre des incursions des miliciens  Maï-Maï qui naviguent frauduleusement le fleuve Congo du côté de la Province du Maniema pour mener des opérations dans le coin.

Sur leur passage, ils emportent  des bétails, brulent des maisons, viol et séquestrent les jeunes filles. Cette situation entraîne en même temps une augmentation des besoins humanitaires et nécessite une réponse holistique pour la lutte contre les violences basées sur le Genre.

Prise en charge par l’ONG CENEAS

Pour s’échapper, Tantine avait réussi à mettre en confiance son bourreau qui l’avait un jour autorisé à aller faire la lessive à une rivière à quelques mètres de son lieu de captivité. C’est de là qu’elle avait réussi à s’enfuir. Après le viol, certaines survivantes perdent leur repère et ont des difficultés pour se retourner dans leur communauté par crainte de mépris et de médisance. Certaines se suicident et d’autres parfois passent des moments de confusion et baisse de l’estime de soi ainsi que le sentiment de honte, ce qui était le cas pour Tantine. Elle avait pris la direction du village voisin et est tombée par hasard sur une enseignante qui l’avait conduite chez une Assistante Sociale formée par l’ONG CENEAS en collecte des données et gestion des cas de VBG avec UNFPA.

La survivante a été conduite au centre de santé de Katele appuyé par UNFPA à travers l’ONG CENEAS où elle a bénéficié d’une prise en charge médicale et psychologique.

CENEAS la mise en œuvre du projet ‘’Réponse d'urgence en prévention, prise en charge des Violences Basées sur le Genre (VBG) et protection contre l'exploitation et les abus sexuel" avec le financement de UNFPA à travers les fonds CERF a pris en charge Tantine.

A travers ce projet exécuté dans les zones de santé de Mbulula et Kongolo, UNFPA a doté la zone de santé de Kongolo en kits post viol et kits de dignités. Ainsi, environs, 300 survivantes de VBG ont été prises en charge grâce à ce projet, parmi lesquelles 21 cas de mariages précoces.

Reprise des études

Tantine est revenue dans son village pendant que l’année scolaire touchait à sa fin. L’année suivante, elle s’est inscrite dans une autre école et présentement elle étudie normalement.  Elle se dit fière de reprendre la vie de jeune fille et confiante en un lendemain meilleur.

Avec le calvaire que j’ai enduré dans la brousse, je ne crois pas que quelque chose puisse encore arrêter mes ambitions. Je sais que ma mère soutient mon rêve en me faisant étudier jusqu’à ce que je sois diplômée d’Etat et peut être plus ».

Comme la plupart des communautés locales organisent des séances des assemblées villageoises, Tantine participe à ces réunions chaque week-end avec l’appropriation des chefs des villages. Elle se dit contente car ces occasions lui ont redonné espoir.

 


 [ST1]Est-ce que c’est l’UNFPA qui l’avait formé ? ou financé la formatin ????