80 travailleurs humanitaires et personnels apparentés de la République Démocratique du Congo sont désormais en possession de leurs Passeports Zéro Tolérance, pour se prévenir de l’Exploitation et des Abus Sexuels. Cet outil les oriente sur les comportements à observer et ou à éviter dans l’exercice de leur travail au sein des communautés bénéficiaires de l’aide humanitaire.
A Kalemie, la remise des passeports a été faite par Nana ESI Yvonne BOHAN, cheffe de bureau ad intérim de OCHA dans le Tanganyika, en présence de la coordination régionale PSEA (Prévention de l’Exploitation et Abus Sexuelle), dirigée par le Fonds des Nations Unies pour la Population. Une remise solennelle à plus de 80 personnes parmi lesquelles : Le personnel du système des Nations Unies, les membres des Organisations non gouvernementales nationales et internationales, les agents de l’Etat, les représentants de la société civile et les ministres du gouvernement provincial du Tanganyika.
Cette séance de sensibilisation et de remise des passeports a permis aux intervenants de mettre en exergue les différentes mentions reprises dans le document, et qui constituent les 19 Visas que chaque utilisateur (personnel, consultant, travailleur et volontaire d'organisations) sous contrat pour la mise en œuvre de projets liés à l'assistance humanitaire devrait prendre en compte pour se prévenir de toute forme d’inconduite sexuelle.
Pour Nana Esi Yvonne BOHAN, cheffe de bureau ad intérim de OCHA Tanganyika, cet outil est un bon guide pour toute personne qui a choisi de travailler auprès des communautés vulnérables.
L’aide humanitaire étant gratuite, aucun personnel des Nations Unies ou des ONG n’a le droit d’exiger des faveurs sexuelles en échange de l’aide humanitaire. Ceci va à l’encontre des principes humanitaires qui prônent que l’assistance humanitaire se fasse de manière équitable, en toute sécurité personnelle et dans le strict respect de la dignité humaine » ; a-t-elle insisté.
Le passeport Zéro Tolérance reprend les grandes lignes du code de conduite des travailleurs humanitaires et de toute personne qui apporte de l’assistance humanitaire. Il met aussi en exergue les dispositions décrites dans le Bulletin du Secrétaire général ST/SGB/2003/13 sur les mesures spéciales de protection contre l’exploitation et les abus sexuels ; des actes inacceptables et strictement interdites à toute personne engagée aux côtés des populations bénéficiaires de l’aide.
L’outil est très pratique, aux dires des utilisateurs. Ils apprécient son contenu et sa taille car facile à glisser dans la poche et à consulter à tout moment :
Cet outil c’est une grande innovation dans la thématique PSEA. Comme par divertissement je vais d’abord bien lire et maîtriser son contenu car j’ai le devoir de m’en servir pour faire la vulgarisation. Je vais donc l’exploiter et en parler à d’autres collègues. Je vais également l’utiliser lors des différentes sensibilisations communautaires ». Obed BYAMUNGU, directeur pays du consortium des jeunes pour le développement intégral CJDI
Pour sa part Francine AKSANTI, de Concern Worldwide au Tanganyika, estime que les participants aux programmes directs ou bénéficiaires ont plein droit à l’aide humanitaire que les bailleurs et humanitaires apportent car ils sont dans le besoin.
L’exploitation et Abus Sexuels sont des maux à bannir dans les interventions. Ce passeport est un support qui apportent un plus dans notre travail. Je me donne le devoir de relayer l’information dans mon environnement pour vulgariser les communautés ».
Dans la province de l’Ituri, sujette à multiples conflits et crises humanitaires ; ce sont les coordonnateurs des différents clusters et groupes de travail de la coordination humanitaire provinciale COHP) qui ont, chacun, reçu son passeport. C’était à l’occasion d’une réunion technique tenue par OCHA à Bunia.
Même activité de sensibilisation organisée à Kananga au Kasaï Central où 32 travailleurs humanitaires sur 150 ont reçu le passeport zéro tolérance. Pour Danny KALALA, Coordinateur cluster Nutrition UNICEF, “ce passeport est une aide-mémoire pour mieux connaître les principes clés du PSEA”.
Depuis le mois de mai 2023, UNFPA a distribué plus de 1.500 passeports Zéro Tolérance aux travailleurs humanitaires et personnels apparentés de Kinshasa, Nord Kivu, Sud Kivu, Ituri, Tanganyika et Kasaï Central. Ceci rentre dans le cadre du projet d’appui et de renforcement de la coordination de la Prévention de l’Exploitation et Abus Sexuels (PSEA), projet financé par le Bureau de l’Assistance Humanitaire de USAID, BHA.