Avec l’afflux des personnes déplacées fuyant les affrontements armés dans la province du Nord-Kivu et ses environs depuis le début de la crise humanitaire en mars 2022, plusieurs structures sanitaires enregistrent une forte fréquentation particulièrement des femmes enceintes et allaitantes. Cependant, la majorité de ces structures manquent des capacités matériels nécessaires pour assurer la bonne qualité des soins aux femmes enceintes et nouveau-nés.
Fort de ce constat et dans le but d’atteindre l’un de ses objectifs transformateurs, celui d’éliminer les décès maternels évitables, UNFPA a réhabilité une maternité au sein des structures sanitaires de référence. Depuis le début de l’année, ces maternités ont enregistré un nombre élevé d’accouchements assurés par le personnel qualifié grâce aux services et équipements de qualité mis en place. En territoire de Masisi, le centre de santé de Bweremana a enregistré 570 accouchements sécurisés; le centre hospitalier Notre Dame d’Afrique dans la zone de santé de Karisimbi en a enregistré 888 et le centre de santé de référence de Kiziba dans la zone de santé de Nyiragongo qui a enregistré 2450 accouchements.
Ces maternités ont été réhabilitées et équipées avec du matériels pour offrir des services de santé maternelle de qualité aux mères et des nouveaux nés. Ceci grâce au soutien financier du gouvernement japonais, dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Les jeunes et les femmes pour la paix grâce à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive et aux interventions contre la violence basée sur le genre » mis en œuvre par la Caritas Développement de Goma.
Une prise en charge médicale améliorée
Au-delà des accouchements dirigés en toute sécurité, ces trois maternités assurent les consultations prénatales à l'aide des échographes portables et des services de planification familiale offerts par des sage-femmes formées qui améliorent considérablement la prise en charge médicale. Environs 1000 femmes ont bénéficié d’une consultation prénatale au centre hospitalier Notre Dame d’Afrique, 3743 femmes au Centre de référence de Kiziba et 740 femmes au Centre de Santé Bweremana en 2023.
Docteur Nadine Mwanaweka, Médecin Directeur du Centre de référence de Kiziba, a souligné que la qualité des soins offerts à la mère et à l’enfant s’est améliorée car, selon elle, on observe une forte fréquentation des femmes enceintes au centre. Aussi, le Centre a augmenté ses capacités de 150 à 350 accouchements par mois depuis mars 2024.
Pour sa part, la sœur Adèle Nshobole, Gestionnaire du centre hospitalier Notre Dame d’Afrique, a indiqué que la structure sanitaire est beaucoup plus fréquentée après sa réhabilitation et le nombre d’accouchement a augmenté.
Depuis la réhabilitation de notre maternité et l’acquisition des équipements et matériels nécessaires, le nombre d’accouchement a augmenté de 50 à 70 par mois, aussi les soins de santé maternels se sont améliorés. »
Remise des maternités aux bénéficiaires
Lors de la cérémonie de remise officiellement des trois bâtiments réhabilités, l’Abbé Richard Muhindo, Directeur de la Caritas Goma, a rappelé que 15191 femmes ont accouché gratuitement dans 15 établissements appuyés dans le cadre du projet financé par le Japon, 6 sages-femmes ont été recrutées, formées et déployées dans les 15 aires de santé, 2563 femmes enceintes ont bénéficié des services d’échographie numérique lors de leurs consultations prénatales, 3 espaces sûrs ont été mis en place et des subventions ont été assurées dans ces formations sanitaires. Des actions pour lesquelles l’Abbé Richard Muhindo remercie UNFPA et son donateur, le Japon.
La coordonnatrice des programmes du bureau décentralisé de UNFPA Goma, Mme Tolotra Andriamanana, a remercié les parties prenantes du projet et a rappelé les objectifs pour lesquels UNFPA a accompagné et appuyé la réhabilitation et l’équipement de ces trois maternités susmentionnées. Il s’agit de mettre fin aux décès maternels évitables, mettre fin aux besoins non satisfaits en matière de planification familiale et mettre fin aux violences basées sur le genre et des pratiques néfastes.