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Je suis une femme épanouie, grâce aux services de planification familiale »

Elle n’a jamais considéré sa condition physique comme une faiblesse ; moins encore une excuse face aux défis que la vie courante a placés sur son parcours. Elle le témoigne avec le large sourire d’une mère comblée par ses 3 enfants. L'aîné de 20 ans est déjà à l’université. La deuxième de 18 ans devrait suivre le pas de son frère d’ici la fin de l’année. Et la petite cadette, 5 mois, profite encore des soins et de l’attention de sa tendre mère.

Elle, c’est Mamie MENO KUVUNA. Native de la province du Kongo-Central, cette dame de 38 ans utilise les méthodes contraceptives depuis une dizaine d’années.  C’est grâce à une amie, qu’elle a entendu parler des services de planification familiale. Au début, elle devait se rendre aux centres de santé pour se faire administrer une méthode contraceptive.

Ce n’était pas chose facile pour moi de me déplacer de chez moi ici jusqu’au centre de santé. Mais comme j’étais vraiment déterminée à bien gérer ma sexualité, je me débrouillais pour recevoir ma piqûre du contraceptif. Ma famille et mes amis m’ont beaucoup aidée pour y parvenir » ; nous confie Mamie Meno dans le salon de sa maison, située dans la périphérie de la commune de Matadi au quartier ville-haute.

 16 ans, après naissance de ma fille, je voulais encore concevoir. N’est-ce pas que j’en ai le droit !? Après tout, c’est mon corps ! », nous avoue-t-elle avec assurance avant de poursuivre : « Contrairement à ce que racontent certaines personnes, personnellement je n’ai pas connu de difficulté pour tomber de nouveau enceinte quand j’ai arrêté la prise de la contraception. Comme vous pouvez le voir, ma fille vient d’avoir 5 mois. Et elle est en parfaite santé ».


Mamie MENO KUVUNA et son bébé

Après la naissance de sa fille, Mamie était convaincue de poursuivre les méthodes contraceptives.

Un jour, une jeune étudiante de l’institut des techniques médicales de Kinkanda est arrivée jusqu’ici, à la maison pour nous parler (ma deuxième fille et moi) de la planification familiale. J’étais encore enceinte de 6 ou 7 mois. Elle nous a parlé de différentes offres dont le SAYANA, les préservatifs, les colliers du cycle et autres. Et nous nous sommes convenues qu’elle passerait après mon accouchement, pour me faire une injection. C’est ce qui a été fait ici même à la maison, il y a de cela 2 mois. Et tous les 3 mois, je vais renouveler » ; raconte Mamie.

Elle se réjouit de recevoir les services à la maison, sans s’inquiéter des moyens de déplacement et surtout sans avoir à déranger ses proches pour la conduire vers un centre de santé.

En effet, Mamie s’est retrouvée handicapée à l’âge de 6 ans. Toutes les démarches entreprises par ses parents pour son traitement ont été d’un faible résultat. Toutefois, son état n’a jamais constitué un motif pour s’apitoyer sur son sort. Grâce aux sœurs religieuses du couvent de Matadi JO ACTHALASANI, elle a suivi une formation en coupe et couture. Activité qui lui permet de subvenir aux besoins de sa petite famille.

Les fruits du partenariat UNFPA-TULANE

Au cours de l’année 2021 et des 6 premiers mois de l’année 2022, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) à travers son partenaire TULANE, a mis à la disposition des zones de santé des contraceptifs d’une valeur de plus de 2,1 millions de dollars américains.

Ces intrants sont offerts gratuitement aux communautés, à travers la coordination provinciale du Programme National de Santé de Reproduction (PNSR) et du bureau provincial de l’enseignement des sciences de santé. Dans la zone de santé de Matadi, où nous avons rencontré Mamie Meno, les agents de distribution à base communautaire (DBC) à profil médical parcourent des rues, pour non seulement sensibiliser sur l’utilisation des services de planification familiale ; mais aussi donner l’accès aux contraceptifs de leur choix aux jeunes filles et femmes en âge de procréer. Cette approche tient compte des personnes à mobilité limitée, en vue de ne laisser personne de côté.

Grâce au bénévolat de ces DBC à profil médical, les personnes vivant avec handicap reçoivent des conseils et des orientations à domicile. Elles reçoivent les contraceptifs selon leur choix, pour améliorer leur santé sexuelle et reproductive et limiter sensiblement le nombre des grossesses non désirées.