Vous êtes ici

UNFPA a noué un partenariat avec le Gouvernement de la RDC à travers le Projet d’équité et de renforcement du système éducatif (PERSE) du Ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (MEPST) pour mettre en place un dispositif visant à atténuer les risques d’abus, exploitation et harcèlement sexuel (EAS/HS) en milieu scolaire, ainsi que la prise en charge des survivantes et survivants de EAS/HS en milieu scolaire. Cette prise en charge holistique est à la fois médicale, psychologique, juridique. Elle prend en compte la protection contre le EAS/HS ainsi que la réinsertion.

Le Projet d’équité et de renforcement du système éducatif (PERSE) est une initiative du Gouvernement de la RDC. Lancé en 2021, le PERSE vise à matérialiser la politique de la gratuite de l’enseignement primaire. Financé par la Banque Mondiale, le PERSE cible 7.852.904 élèves dont environ 3.926.452 filles. On estime que 2% de ces filles, soit environ 78 529 personnes, sont à risque de VBG. Il est exécuté dans les 10 provinces, à savoir : l’Ituri, le Kasaï central, le Kasaï Oriental, le Kasaï, le Kwilu, le Kongo Central, Kinshasa, la Lomami, le Nord Kivu et le Sud Kivu. Les activités de communication se réalisent dans les 8 provinces à travers l’affichage, la sensibilisation dans les écoles et dans 10 provinces et la production des émissions.


Affichage à l'école primaire Mont Amba 

Affichage dans les écoles et les administrations scolaires

Pour la première phase du partenariat entre UNFPA et le MEPST de 2021 à 2022, au total, 11 319 écoles publiques dans 8 provinces ont été concernées par les opérations d’affichage de messages de sensibilisation dans les écoles. Depuis le mois de mai 2022, trois partenaires dont Action pour le Rayonnement des Milieux Ecoliers et Estudiantins (ARMEE), Action Humanitaire pour la Santé et Développement Communautaire (AHUSADEC) et Bureau d’Etudes et Evaluations de Projets communautaires (BEEP) ont lancé les opérations d’affichages dans les écoles. Les partenaires avaient également la mission d’afficher dans les administrations scolaires et les structures de prise en charge. Les opérations se sont bien déroulées comme l’explique le Chef de Province Educationnelle, PROVED Kwilu 2, Mr Espérant  Ngotota Mukengeshayi

je fais la sentinelle, je circule pour voir partout...on fait vraiment un effort de garder jalousement ces affiches pour que ça ne puissent pas se perdre ».

Outre les affichages dans les écoles, plus de 500 structures de santé ont bénéficié de cette opération. La sœur Stella du Centre de santé Muzimaria dans la zone de santé de Bunia pense que

c’est une organisation qui est importante parce que le message dans ces affiches a le but de protéger nos enfants. A partir du moment où nous avons cet objectif de protéger les enfants, les filles dans leur milieu scolaire, ça peut être dans d’autres milieux, c’est quelque chose à encourager. Chaque personne doit s’impliquer à son niveau pour pouvoir aider les organisateurs. »


Centre de santé Muzimaria dans la zone de santé de Bunia

Sensibilisation en milieu scolaire

Par ailleurs, les activités de sensibilisation en milieu scolaire se sont déroulées sur les thèmes d’exploitation, abus et harcèlement sexuel. Les partenaires Communauté Méthodiste, SOFEPADI, Inter Action et RACOJ avaient la mission de faire connaitre le numéro vert 495555 dans la communauté éducative ainsi que de communiquer sur les services disponibles à savoir les prises en charge médicale, psychologique, juridique et réinsertion. Pour cette phase, 3900 écoles publiques ont bénéficié de ces séances de sensibilisation ciblant les élèves, enseignants, directeurs des écoles et comité des parents.

Aujourd’hui on vient de nous dire qu’en cas d’abus et exploitation sexuel à l’école que nous pouvons appeler au 495555, un numéro pour demander de l’aide » a déclaré un élève de la 4ème année primaire de l’école Tulonga à Nvuadu, dans la commune de Mvuzi à Matadi, après une séance de sensibilisation organisée dans cette école primaire par un animateur de la Communauté Méthodiste Unie.


Les élèves et enseignants de l’école primaire Matadi Centre sensibilisés

De son côté, la directrice de l’EP Kabinda 3 & 4, Mme Octave Lumbu Nsasa, a également salué cette initiative.

Je suis ravie de voir une équipe pour la sensibilisation concernant l’abus et le harcèlement sexuels. Parce que nous, à l’école primaire, nous avons des enfants qui ont déjà atteint l’âge de 16 et 17 ans dont les corps sont très développés. Je suis contente, parce que les informations que vous venez de donner, vont aider l’enseignant comment éviter que l’enfant puisse être harcelé ».

Chacun compte, des élèves vivant avec handicap aussi concernés

A Bunia, les élèves avec handicap auditif n’ont pas été oubliés. Cette catégorie de personnes vivant avec handicap est également victime de nombreux cas de VBG. Les élèves de l’école primaire Proreso Sourd-muet ont bénéficié de cette séance sur les questions de EAS/HS. Selon l’enseignante Basenge Birungi,

ce projet est bon parce que SOFEPADI n’a pas oublié de sensibiliser les enfants en situation d’handicap dont les sourd-muets. Les enfants ont capté le message et ont compris l’objectif du numéro 495555. Désormais si nous avons ce genre de cas ici à l’école, nous appellerons ce numéro pour solliciter de l’aide ».

Les élèves et enseignants sensibilisés ont été invités à appeler le numéro vert en cas d’EAS/HS pour obtenir de l’aide.


Les élèves et enseignants de l’école primaire Proreso Sourd-muet de Bunia sensibilisés

Les médias communautaires sensibilisent aussi

Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation, il est également prévu des messages radiophoniques sur la ligne verte et les services disponibles pour la prise en charge des VBG/EAS/HS. La campagne se déroule à travers la production de programmes dans des radios communautaires. Ainsi, la Fédération des radios Proximité du Congo (FRPC) travaille avec 44 radios dans 10 provinces et compte réaliser 1 320 émissions.

 

Après les activités de communication, UNFPA a réalisé plusieurs formations au profit des prestataires de santé, psychologiques, les acteurs juridiques et des ONG locales. Les activités de prise en charge viennent de commencer dans les 8 provinces. Des ONGs internationales à savoir World Vision, Magna et Intersos en partenariat avec les ONGs locales vont renforcer l’engagement communautaire et l’information sur les services disponibles pour lutter contre les EAS/HS, dont sont victimes les élèves, enseignants ou les parents d’élèves.