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Les exploitations et abus sexuels (EAS) sont des actes éthiquement inacceptables par le personnel travaillant pour apporter l’aide humanitaire. Afin de mieux protéger les populations vulnérables, spécialement les femmes et les enfants, le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan avait promulgué en 2003 une circulaire intitulée « Dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels en 2003 (ST/SGB/2003/13) ». Ces dispositions définissent les règles qui réaffirment les obligations générales qui incombent à tous le personnel humanitaire au respect des principes de la PEAS. Depuis lors, tous les membres de la communauté humanitaire ont la responsabilité de s’assurer de la protection contre les actes d’exploitation et d’abus sexuels des personnes qu’ils viennent en aide faute de quoi c’est la politique de la tolérance zéro qui s’applique vis-à-vis de ces personnes, y compris les partenaires de mise en œuvre.

 

En République Démocratique du Congo, UNFPA et ses partenaires s’engagent et adhèrent aux principes fondamentaux concernant la prévention de l’exploitation et des abus sexuels énoncés par le Secrétaire général des Nations Unies et interviennent dans la réponse aux différentes crises humanitaires enregistrées. Au Nord-Kivu par exemple, plusieurs crises ont été enregistrées notamment EBOLA et les crises liées à la pandémie de COVID-19, l’éruption du volcan Nyiragongo et plus récemment la crise de la rébellion du M23 qui continuent à rendre vulnérable les populations déplacées et retournées ainsi que les communautés d'accueil.

 

Malgré les dispositions prises par UNFPA et ses partenaires pour prévenir et appuyer la réponse aux exploitations et abus sexuels à travers le pays, des cas ont été enregistrés ces derniers mois. Dans ce système si complexe et où la population est déjà très vulnérable, il convient de renforcer les capacités des Organisations locales à mieux s’attaquer à ces actes éthiquement inacceptables.

 

Implication des leaders communautaires dans la prévention des exploitations et abus sexuels

 


Photo de famille à la fin de la formation des leaders communautaires et autorités locales à Kanyaruchinya

 

Pour faire face au cycle infernal de l’exploitation et abus sexuels (EAS), les autorités locales et leaders des organisations à base communautaire se sont avérés être des mécanismes efficaces en RDC. C’est dans ce cadre que l’organisation Hope in action avec l’appui technique de UNFPA a organisé une série des formations sur la Prévention contre les Exploitations et Abus Sexuels (PEAS) dans la province du Nord Kivu. Du 14 au 15 juillet 2022, 17 leaders communautaires du territoire de Nyiragongo ont été formés sur la PSEA et la mise en place des mécanismes de plaintes à l'échelle communautaire (CBCM) à Kanyaruchinya dans la Zone de santé de Nyiragongo grâce au financement de la Suède.

 

L'objectif principal est de renforcer les connaissances des leaders communautaires et autorités locales de Nyiragongo sur les normes de conduite des Nations Unies pour la protection contre l'exploitation et les abus sexuels. Ce renforcement contribuera à l’éveil des consciences pour lutter contre l'exploitation et les abus sexuels.

 

Selon le facilitateur de cette formation, Mr Bonfils CHERUGA, Coordinateur PSEA de UNFPA Sud-Kivu, cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en place des mécanismes de protection des bénéficiaires de l’assistance humanitaire contre les EAS, qui sont victimes des conséquences directes et indirectes des multiples crises humanitaires enregistrées au Nord-Kivu notamment la crise EBOLA, celle liée à la pandémie de COVID-19 et à l’éruption du volcan Nyiragongo ainsi que la récente crise du Mouvement du 23 mars (M23). Une suite logique d’une série de formations entamée en avril dernier par la coordination du réseau PSEA national.

 

A l’issue de la formation disons-le, des outils de sensibilisation notamment des différentes affiches et flyers ont été mis à la disposition des participants et  le numéro vert (495555) pour des appels téléphoniques gratuits a été vulgarisé. Ce numéro permet de demander de l’aide en cas de situation d’exploitation et abus sexuel.

 

Parmi les participants, le chef de bureau de la commune rurale de Kibumba, Mr Pongo Kizanda Bismas, représentant le Bourgmestre de la commune, se dit satisfait au sortir de la formation.

 

Je suis personnellement satisfait parce que plusieurs structures sont représentées ici et informées de comment un humanitaire doit se comporter. Et donc, nous allons sensibiliser la population à ne pas tomber dans les pièges de ceux qui veulent marchander le sexe et les biens, parce qu’un humanitaire est interdit de faire le troc de sexe contre les biens et la population doit en être informée et dénoncer tout comportement tendant à influencer un trafic d’influence à travers le numéro vert qui est le 495555 ”.

 

Dans son mot de clôture de cette activité, l’Administrateur a.i du territoire de Nyiragongo a appelé les participants à respecter chacun en ce qui le concerne les engagements pris en termes de plan d’action lors de l'atelier.

Nous arrivons en fait à la fin de cet atelier de deux jours, ce qui a été important pour nous, c’est le plan d’action, quand chacun ou chaque secteur a dit ce qu’il doit faire pour lutter contre les exploitations et abus sexuels dans notre territoire. Chacun en ce qui le concerne, chacun dans son rayon d’action”.

Le Colonel Malosa Mboma JM a lancé un plaidoyer auprès de l’organisateur Hope In Action pour un accompagnement afin de leur permettre de mettre en œuvre leur plan d’action. L'Administrateur ai de Nyiragongo a conclu ce qui suit

Je voudrais dire à UNFPA que c’est une bonne chose de nous donner des capacités mais si vous pouvez continuer à nous écouter attentivement pour nous appuyer ça serait encore une très bonne chose”.


L’Administrateur a.i du territoire de Nyiragongo, le Colonel Malosa Mboma lors de la formation à Kanyaruchinya

Notons que la commune de Kibumba, le territoire de Nyiragongo, la société civile, les structures sanitaires, la jeunesse et les associations féminines du territoire de Nyiragongo ont été représentés à ces assises de deux jours.