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Le Parlement Communautaire : Une voie de résilience pour la jeunesse

Le Parlement Communautaire : Une voie de résilience pour la jeunesse

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Le Parlement Communautaire : Une voie de résilience pour la jeunesse

calendar_today 16 Novembre 2023

Causerie avec Richard 20 ans et Philippe de Caritas sur son évolution
Causerie avec Richard 20 ans et Philippe de Caritas sur son évolution

À 14 ans, alors que je sortais de ma formation en coupe et couture, j’ai été enlevée et séquestrée par un motard pendant trois jours », confie Sylvie (Nom d’emprunt).

 

Aujourd'hui, Sylvie a 17 ans. Comme elle, plusieurs adolescents participant au Parlement Communautaire des Enfants ont été victimes d'une forme de violence. Pour beaucoup d'entre eux, être entouré de personnes ayant vécu des situations similaires permet de libérer la parole.

 

Le Parlement communautaire réunit des filles et des garçons âgés de 12 à 24 ans. Il a été lancé à l’initiative de Madame Bernadette Ngalula, coordinatrice de la Dynamique Femme pour le Développement Intégral (DFDI) . Pour l’initiatrice, ce parlement permet aux jeunes d'acquérir des connaissances sur le développement personnel, les violences basées sur le genre, et sur l’importance de la scolarisation.

 

Le choix d'offrir aux jeunes un cadre spécifique s'inscrit clairement dans le mandat que poursuit le Fonds des Nations Unies pour la Population,  UNFPA, celui de contribuer à l'accroissement du potentiel des jeunes à travers des formations pratiques.

 

Après cet incident, j’avais perdu du poids. Je n’arrivais plus à me considérer comme étant normale, je me trouvais sale. En y arrivant, j’ai été valorisée et j’y ai trouvé ma place. Durant tout le temps qu’a duré ma séquestration, j’ai été violée. Le troisième jour, il avait oublié de fermer la porte de sa maison à clé. J’en ai profité pour m'échapper. »

 

La prise en charge psychologique aide les victimes à s’en sortir

 

L’accompagnement psychologique d’une victime inclut un ensemble de mesures ou de dispositifs mis en place pour aider la victime à surmonter les difficultés et problèmes qu’elle connaît sur les plans psychologique et social.

 

Mes parents m’ont conduite au centre “Zubu Weto” (notre maison en tshiluba), un espace destiné aux filles qui encadre  près de 200 jeunes. De là, j’ai été amenée à l’hôpital pour une prise en charge médicale et psychologique. Aujourd’hui, je poursuis mes études en coupe et couture et je suis au niveau du secondaire. En parler aujourd’hui n’a plus d’emprise sur moi et j’interpelle les autres filles à être vigilantes », conclut Sylvie.

Une fois Sylvie hors du danger, elle a pu indiquer à ses parents le domicile de son agresseur, hélas ce dernier avait déjà pris fuite, il n’a jamais été retrouvé. Cette fuite a compromis l’action en justice pour que le bourreau puisse répondre de ses actes.

 

D’autres victimes qui font partie de ce groupe ont été témoins de l’assassinat de leurs parents lors de la crise de Kamuina Nsapu. Tel est le cas de Richard Kaniki , 20 ans(nom d’emprunt), et Jenny Mbuyi(nom d’emprunt), 16 ans, qui se sont tous deux retrouvés responsables de foyer après la perte de leurs parents, s’occupant de leurs frères et sœurs.

 

Richard a suivi une formation en mécanique et aujourd’hui, il vend des crédits téléphoniques afin de réunir suffisamment d’argent pour poursuivre ses études. Il nous a confié qu'au Parlement, il a surtout appris à respecter les filles en soignant notamment son langage.

 

Nous savons que nous pouvons nous confier auprès d’une personne de confiance qui est dans le Centre. Ensuite, il y a des boîtes à plainte placées dans des endroits stratégiques où les personnes qui savent écrire peuvent y déposer un courrier expliquant les faits ». conclut Sylvain après nous avoir relaté son histoire. 

L’ONG DFDI bénéficie de l’appui technique de Caritas-Kananga, partenaire de mise en œuvre de UNFPA sur les sensibilisations à la protection contre l'exploitation, les abus et harcèlements sexuels dans le domaine de la santé, avec un financement conjoint du gouvernement et de la Banque Mondiale. Aujourd’hui, ces jeunes et enfants parlementaires ont non seulement su libérer leur parole mais surtout ont appris à demander de l’aide en utilisant les différentes voies de signalement mis à leurs dispositions. Ils sont également capables de sensibiliser les autres enfants au sein de communauté afin de les prévenir contre l’exploitation et les abus sexuels.