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L'investissement dans l'autonomisation socio-économique des jeunes filles est une voie sûre vers la prévention et l’élimination de toute sorte de violence basée sur le genre afin d’espérer à l'éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive.

Blandine, est cette jeune femme venant d’une famille modeste de la commune de la Ruashi, dans la province du Haut-Katanga, celle-ci n’a pas eu l’opportunité de terminer le cycle normal des humanités secondaire, elle a abandonné le cours et passée 2 ans dans l’oisiveté avant d’apprendre qu’il existe une école technique qui recoit le financement de UNFPA et où l’on apprend gratuitement aux filles les techniques de coupe-couture et l’esthétique.

Nous l’avions rencontré chez elle, où, elle a aménagé, dans sa parcelle, un coin pour marier la théorie apprise au centre à la pratique. Celle-ci se dit satisfaite car, grâce à ce métier, elle se sent autonome et épanouie.

Poursuivre son rêve pour changer de vie

 Je me sentais tellement inutile dans la vie. Il m’est arrivé un moment où je devais marcher pieds nus par manque de sandale, je pensais que la seule issue était le mariage mais, compte tenue de ma situation, je ne pouvais pas attirer un garçon, j’étais pitoyable » raconte Blandine.

Après son inscription au centre Kitumaini, un centre de formation et d’apprentissage professionnel pour les jeunes filles en dehors du circuit scolaire formel, appuyé par UNFPA grâce au soutien financier de la Suède. Blandine était enthousiaste à parfaire sa formation en vue de réaliser ses ambitions.

J’étais tellement excitée à l’idée d’avoir une maison de couture que ma formation s’est vite passée. » nous confit-elle.

Selon la sœur Madeleine, directrice du centre Kitumaini, Blandine était parmi les apprenantes qui se sont distinguées de manière remarquable durant la formation. Après 3 mois d’apprentissage, elle était déjà capable de s’exercer à la coupe, alors que certaines de ses condisciples mettaient au moins 6 mois pour y arriver.

Au terme de sa formation, Blandine a formé 3 autres couturières et a ouvert un atelier de couture et de formation pour l’apprentissage du métier. Elle organise des séances de formation sur l’état à l’intention d’autres filles du quartier. Elle a une équipe de 3 couturières qui ont été formées par elle-même. Elle pense que cette formation l’a fait renaître de nouveau et son atelier l'a valorisée jusqu’à avoir un mari de son choix. Elle s’est officiellement mariée et a un enfant.

J’ai commencé par me louer un local pour un petit atelier où je me sens à mon aise pour réaliser mon rêve et répondre à ma passion » et de poursuivre « A peine quelques mois plus tard, J’ai rencontré mon mari que voici. C’est l’homme de mes rêves que je me suis choisi. Je n’ai pas appris simplement la coupe-couture à Kitumaini, j’ai également appris beaucoup sur la vie, la biologie de mon corps et beaucoup d’autres choses » s’exalte Blandine.

« LE CONTOURNEMENT DES DEFIS »

Je me suis lancée dans un domaine où il est parfois difficile de répondre à 100% à la satisfaction des clients. Ils  nous taxent parfois de menteurs et de moins sérieux. Pour changer cette image, j’ai réfléchi à un plan. En ma qualité de débutante, il fallait que je sois capable de repartir mon temps en tant que femme de ménage et couturière ambitieuse ».

Elle a choisi d’ouvrir l’atelier non loin de sa maison pour lui permettre  de gagner en temps. Pas besoin de parcourir de longues distances pour atteindre son lieu de travail. Elle tient un cahier dans lequel elle note tous ses programmes journaliers pour l’atelier et la maison. Les rendez-vous très sensibles comme la couture des habits de cérémonie, elle les note en stylo rouge, d’autres en stylo bleu mais ceci ne lui permet pas de privilégier une commande par rapport à une autre.

L’Initiative KITUMAINI en swahili, veut dire en français « espoir » est un programme multisectoriel innovant destiné à donner aux adolescentes les moyens de rester le plus longtemps possible à l’école et à celles qui ne sont pas à l’école, d’apprendre un métier. Elle compte trois piliers à savoir une éducation sexuelle complète, un développement des compétences de vie courante et des services de santé de la reproduction adaptés à leurs besoins.  Elle est financée par plusieurs partenaires dont le Canada, Koika, la Suède et DFID, etc. Ce programme est mis en œuvre depuis 2018 à Kinshasa, Goma et Lubumbashi.