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L’accessibilité des communautés aux services de santé sexuelle et reproductive favorise la réduction des décès maternels, elle apporte entre autres des réponses aux besoins en planification familiale et contribue, par ricochet, à l’amélioration des conditions de vies des populations. La planification familiale en contribuant à la réduction d’un tiers des décès maternels constitue une stratégie importante vers l’atteinte de deux objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 ; à savoir : Pas de pauvreté (ODD1), accès à la bonne santé et au bien – être (ODD 3). Dans un pays en voie de développement et avec une population très jeune tels que la République Démocratique du Congo, la planification familiale devient une stratégie importante pour améliorer la santé, le bien-être des populations.

La planification familiale : une stratégie d’élimination des décès maternels évitables

Le Kasaï est l’une des provinces de la République Démocratique du Congo ayant connue diverses crises humanitaires qui ont rendues beaucoup de femmes vulnérables. En effet ces crises ont entrainé une dégradation du système de santé caractérisée par une insuffisance de services de santé sexuelle et reproductive de qualité.

Selon l’enquête par grappes à indicateurs multiples de 2017 – 2018, 36% de femmes dans la province du Kasaï ont eu une naissance vivante avant 18 ans. Les femmes partent très tôt dans le mariage, elles ont des grossesses trop rapprochées et nombreuses. Certaines d’entre-elles courent des risques élevés de décès au cours de l’accouchement.

Les données de surveillance des décès maternels et riposte du premier semestre allant du janvier au juin 2022 du Programme National de la santé de reproduction de la province du Kasaï, notifient 65 décès maternels enregistrés dans la communauté en dehors des formations sanitaires et 43 décès maternels dans les formations sanitaires soit un total de 108 femmes ayant perdu la vie en espace de 6 mois.

Il est tragique de voir les femmes mourir en voulant donner la vie », explique Docteur Gisèle Pembe, Chargée de la Planification Familiale du Programme National de la santé de reproduction de la province du Kasaï et de souligner :

les prestataires formés vont travailler pour renverser la tendance. Car la planification familiale est la clé principale de l’élimination des décès maternels dans notre province du Kasaï ».


Formation des préstataires

Dans le but d’apporter une réponse aux besoins en santé de la reproduction dans cette partie du pays, le Fonds des Nations Unies pour la Population, UNFPA, dans sa mission qui consiste à construire un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sans danger, et le potentiel de chaque jeune est réalisé a appuyé une formation de renforcement des capacités de 39 prestataires de santé sur la planification familiale dans les zones de santé de Kanzala, Tshikapa et Kalonda – Ouest avec le financement du Canada.

La planification familiale : un levier de développement d’une communauté

Dans un milieu rural, un couple qui planifie les naissances augmente sa productivité et réduit sa pauvreté. La santé reproductive implique la possibilité d’avoir une sexualité responsable. A cet effet, tous les couples et tous les individus ont le droit de décider de façon libre et responsable du nombre et du moment de la naissance de leurs enfants, d’obtenir l’information et les moyens nécessaires pour le faire.

Pour le Docteur Steve Mandala, Médecin Chef de zone de Tshikapa,

La planification familiale impacte même la situation économique du couple et à une répercussion positive dans la communauté. Cet appui de l’UNFPA à travers cette formation des prestataires de santé en planification familiale permet aux zones de santé d’avoir un personnel qualifié et de qualité pour mieux répondre efficacement aux besoins de la communauté »

La planification familiale est l’une des interventions les moins chères, les plus rentables et qui a de l’impact le plus durable sur la santé et l’économie de la communauté.


Docteur Steve Mandala, Médecin Chef de zone de Tshikapa

La planification familiale pour une meilleure santé de la mère et de la jeune fille

Dans sa politique, le Canada accompagne le gouvernement Congolais pour offrir aux femmes et filles un bien – être qui se traduit par l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

Ce renforcement des capacités en planification familiale est une réponse rapide et de proximité aux besoins spécifiques en santé reproductive qui donnera aux femmes et aux filles Kasaïennes les moyens d’atténuer les risques qui entravent leur accès aux services de santé sexuelle et reproductive. Une bonne santé sexuelle améliore la santé physique, émotionnelle de la femme y compris ses rendements dans le domaine économique.

 Cette formation est venue renforcer ma compréhension. J’ai bien compris le rôle et les étapes prioritaires d’un counseling dans l’offre des services. Il est donc essentiel pour nous, prestataires, de connaitre son importance et ses principes » a indiqué Chantal Mampirya une sage-femme qui a participé à cette session et de renchérir : « Une bonne interaction cliente et prestataire permet de fournir des services de haute qualité en matière de PF. Le counseling est une étape prioritaire pour un couple d’obtenir les informations et les moyens nécessaires pour atteindre un meilleur niveau de santé sexuelle et reproductive » conclut – elle.


Les participants à la formation

Cette formation a été organisée dans le cadre du projet d’amélioration de la santé sexuelle et droits reproductifs de la population et en particulier les femmes et les filles, mise en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la population UNFPA et ONU Femmes et ses partenaires.  Il est exécuté dans 9 zones de santé de 3 provinces de la République Démocratique du Congo à savoir les provinces du Sankuru, du Kasaï et le Kasaï – Central.