Bénédicte est une jeune fille de 15 ans, pleine d’espoir que nous avons rencontré à sa sortie de la Maison de la femme appuyée par UNFPA dans la ville de Mbandaka.
Cet espoir cache mal toute la souffrance qu’elle a traversée lorsqu’elle se met à nous raconter une « tranche horrible de sa vie ». Le visage plein d’espoir que nous avons vu au début des échanges disparait progressivement pour donner la place à celui portant beaucoup d’amertume, lorsqu’elle se met à parler de cette période ou elle a été enlevée, séquestrée, torturée et violée.
Un samedi soir, vers 18 heures, pendant que je me rendais dans une cabine téléphonique pour récupérer ma batterie que j’avais laissé à la charge, deux jeunes garçons venaient devant mois sur une moto, soudain ils m’ont mis un tissu sur le visage et je m’étais endormie, à mon réveil je ne savais pas où j’étais, très faible, pas de sous vêtement, du sang sur mes cuisses. Il y a un garçon avec une machette qui me dis de ne pas crier sinon il va me tuer ». Tels sont les mots entrecoupés de sanglots que Bénédicte nous rapporte.
Je suis tombé malade et le garçon me donnait beaucoup de comprimés, rien ne marchait, il s’est arrangé avec ses amis pour me jeter sur mon avenue. Vers 22 heures, une femme voisine m’a reconnu et elle m’a conduit chez ma grand- mère.
Au cours de cette épreuve douloureuse qui a duré environ un mois, Bénédicte est tombée enceinte. Cette situation inacceptable est malheureusement vécue en silence par d’autres filles de cette localité. Grace à l’appui de UNFPA et de ses partenaires, Bénédicte a été immédiatement prise en charge sur le plan sanitaire, psychologique et juridique. A la clinique Bongisa libota de l’ABEF, un partenaire de l’UNFPA, une assistance médicale a été apporté à Bénédicte. Grace au travail fait par la Coordination VBG de la Division provinciale du Genre, Famille et Enfant. Bénédicte a bénéficié d’un accompagnement psychologique et juridique. Les agresseurs ont été mis aux arrêts.
Aujourd’hui je me sens bien car j’ai été soignée et mes agresseurs ont été arrêtés. Je peux circuler en sécurité. Merci aux gens de bonne volonté, je n’ai pas payé de l’argent, grâce à vous je peux sourire et reprendre ma vie en main. »
A la fin des échanges, on note une lueur d’espoir sur le visage de la jeune fille qui est en pleine reconstruction de sa vie avec l’accompagnement des acteurs de lutte contre les VBG.
La prise en charge holistique dont a bénéficié Bénédicte lui a permis d’entamer sa reconstruction. Aujourd’hui elle voit la vie avec beaucoup d’espoir car elle souhaite reprendre la route de l’école à la rentrée prochaine pour devenir couturière et se donner les moyens de prendre soin de sa fille qui est née à la suite du viol.
Le fonds des nations unies pour la population (UNFPA) accompagne le Gouvernement congolais et les acteurs du développement pour assurer la promotion du respect des droits des femmes et des filles. Son principal objectif est d’arriver à zéro Violences Basées sur le Genre (VBG).
Siaka TRAORE
Junior Mayindu