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Sandra Nkuba est mère de 3 enfants. Abandonnée par son mari à Rubaya (dans un carré minier) après un viol collectif dont elle a été victime en décembre 2021, elle mène actuellement un parcours de vie exceptionnel à Kaniro et fait preuve d’une résilience qui s’incarne par son implication dans de nombreux projets personnels et collaboratifs. Cette survivante de 22 ans habite désormais chez ses parents à Kaniro, dans le territoire de Masisi en province du Nord-Kivu.

 

Après avoir bénéficié de la prise en charge médicale et psychosociale gratuite au Centre de Santé Kaniro, ainsi que la réinsertion socioéconomique grâce à l’appui de UNFPA et son partenaire Hope In Action, elle a acheté un champ et cultive des pommes de terre à Mugara afin de subvenir à ses besoins et celles de ses trois enfants.

 

Cette détermination hors norme de Sandra Nkuba est  le fruit du travail du Fonds des Nations Unies pour la Population dans la mise en œuvre de la réponse aux violences basées sur le genre en province du Nord-Kivu grâce au financement du Fonds Humanitaire de la RDC.

 

Se faire une vie de femme, malgré tout

 

Se reconstituer après un viol n’a jamais été facile pour beaucoup de victimes de violences sexuelles selon Mme Louise Bandu Bataana l’assistante psychosociale qui avait accueilli Sandra au Centre de Santé de Kaniro. Pour elle,

la plupart des femmes souffrent en silence à cause de la honte et la peur des préjugés dans nos villages et sont souvent traumatisées ». Et de poursuivre, « Le fait que Sandra soit orientée ici au centre de santé, est un grand pas parce que nous l’avons soigné, nous l’avons encadré et même accompagné à se réintégrer dans la société » a-t-elle ajouté.

 


Sandra Nkuba, une survivante de Kaniro, entrain de balayer leur parcelle

Grâce à UNFPA, Sandra a bénéficié en février 2022 d’une formation en activités génératrices de revenus (AGR) à l’issue de laquelle une enveloppe de 200$ lui a été remise pour sa réinsertion socio-économique. De son argent, elle a acheté un champ, cultive des pommes de terre et vend les récoltes pour subvenir aux besoins de sa famille et se fait une vie de femme malgré tout.

 

Mes parents avaient un champ à Mugara où je suis née et m’ont appris à cultiver. Avec mon argent de réinsertion j’ai acheté un champ et des semences de pomme de terre pour cultiver. Trois mois après j’ai récolté et vendu mes produits et l’argent m’a servi à payer les études pour mes enfants et subvenir à d’autres besoins de la famille » a indiqué Sandra.

 

Au-delà d’avoir un champ de pommes de terre, Sandra pratique le petit commerce de lait et fait partie d’un groupe d’entraide mutuel composée de 25 femmes dénommé en Kiswahili « Wa mama tusonge mbele » qui signifie en français « chères mamans allons de l’avant » dans son village. Chaque membre du groupe, contribue chaque semaine avec un montant de 2500 et 5000 francs congolais soit 1.5 à 2.5 dollars américains et le montant collecté est remis à la fin du mois au membre du groupe dont l’activité a du mal à progresser.

 

Notons que 2 340 cas de violence basée sur le genre ont été prise en charge grâce au projet, y compris les survivantes de violence sexuelle parmi lesquelles 135 femmes et filles dont fait partie Sandra. Elles ont reçu un kit de réinsertion socio-économique dans les zones de santé de Pinga, Masisi, Buabo et Nyiragongo au Nord-Kivu. L’objectif pour UNFPA est de mettre fin aux violences sexuelles et celles basées sur le genre ainsi que toutes autres pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines et le mariage d'enfants.

 

Un partenariat pour mettre fin aux violences basées sur le genre en RDC

 

Le Fonds des Nations unies pour la Population travaille avec ses partenaires et propose une prise en charge holistique des cas de viol en RDC et plus particulièrement dans la province du Nord-Kivu. Il fait valoir le droit de chaque femme et chaque fille à une vie sans mauvais traitements ni violence.

 

En République Démocratique du Congo UNFPA travaille en partenariat avec le gouvernement congolais, des organisations du Système des Nations Unies, réseaux et mouvements féministes de femmes et de jeunes, des organisations de la société civile, des instituts universitaires et de recherche et d'autres partenaires pour soutenir les interventions visant à mettre fin à la violence contre les femmes, notamment par le biais de programmes de prévention et de prise en charge. Il travaille également pour la création d’un environnement propice à l’abandon des VBG.

 

Signalons que UNFPA organise les 3 et 4 novembre 2022 à Lubumbashi un Forum national de haut niveau regroupant les leaders traditionnels et religieux des 26 provinces du pays, afin de les engager davantage dans la lutte contre les violences basées sur le genre.