Les échanges de bonnes pratiques entre pays du Sud est une stratégie pour faire avancer l’agenda du développement. Le Tchad et la République Démocratique du Congo (RDC) viennent d’en donner la preuve, par l’entremise du Fonds de Nations Unies pour la Population (UNFPA) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en décidant de renforcer leur coopération à travers le partage de connaissances dans les domaines de la prévention et de la prise en charge des VBG.
Une délégation tchadienne de haut niveau à Kinshasa
La Ministre tchadienne de la femme et de la protection de la petite enfance, Madame Amina Priscille Longoh a dirigé en personne à Kinshasa, une forte délégation de son pays pour un partage d’expérience sur la prévention et la prise en charge des VBG. Le Tchad est un pays qui comme la RDC connait une forte prévalence de VBG. Cette visite de 10 jours a été une belle opportunité pour les cadres des Ministères du Genre, de la Famille, les acteurs de la société civiles et des spécialistes de l’UNFPA et du PNUD issus des deux pays de partager leurs expériences en matière de prévention et de réponse aux violences basées sur le genre aussi bien dans le contexte de crise humanitaire que de développement. La délégation tchadienne a partagé avec la partie congolaise son expérience dans la prévention et la prise en charge des VBG. Elle a par ailleurs pu prendre connaissance de ce qui se fait en RDC, un pays qui a une longue expérience de lutte contre les VBG.
Rencontre des personnalités
Pour bien comprendre la situation des VBG en RDC, elle rencontrera tour à tour les personnalités suivantes : la Ministre de la Justice Garde des Sceaux, le Ministre de la santé publique, hygiène et prévention et la Ministre du Genre, Famille et Enfant.
A sa sortie de la rencontre avec la Ministre Genre Famille et enfant de la RDC, Madame Longoh exprimera ses impressions en ces termes
Toute ma gratitude à ma sœur aînée Madame Ndaya Luseba Gisèle, Ministre du genre de la RDC pour l'accueil très chaleureux et les échanges très fructueux. Des synergies d'actions ont été trouvées »
et Madame Ndaya Luseba Gisèle, Ministre du genre, famille et Enfant en RDC
Elle a également eu une séance de travail avec la Première Dame de la RDC, Madame Denise Nyakeru Tshisekedi dont la Fondation est fortement impliquée dans la lutte contre les VBG.
A l’issue de son audience avec Madame Tshisekedi, la Ministre Longoh a déclaré que :
La Première Dame nous a présenté son programme « PlusFortes » qui offre une prise en charge holistique aux femmes victimes de violences. Les échanges ont été fructueux et le renforcement de la coopération pour l'atteinte des objectifs communs était à l'ordre du jour. »
Sur le terrain, partage de connaissance …
Après la visite du Centre intégré de services multisectoriels de Kintambo, Madame DEBA MBAYTOLUME, Directrice générale adjoint de la femme et de l’équité de soin au ministère de la femme, de la famille et de la protection de l’enfance au TCHAD estime que :
Les VBG prennent de l’ampleur au TCHAD, c’est vrai que les réponses apportées sont efficaces certes, mais nous sommes vraiment venus nous inspirer du cas de la RDC. Ce matin, la visite nous a permis de voir comment le CISM a commencé, comment le personnel est engagé à la protection de la femme. Nous avons vu qu’il y a une prise en charge holistique, psychosociale, juridique et médicale, qui est un paquet qu’on offre aux survivantes. Ceci est une expérience très enrichissante que nous avons eu grâce à nos partenaires du PNUD et de l’UNFPA. »
Quant à Madame FATIMA LAMANA, secrétaire générale de l’ONG Voix de la femme, visiblement satisfaite, elle dira :
on a beaucoup appris, on a échangé, on a découvert, on a participé, on s’est outillé pour améliorer les procédures que nous avons déjà sur place, nous avons vu que le centre était très bien structuré : accueil, prise en charge médicale, prise en charge juridique et psychosocial et pour finir il y a un cadre pour que les femmes puissent intégrer la société et participer normalement à la société sans stigmatisation, sans traumatisme et avoir aussi des activités génératrices de revenus pour qu’elles puissent se réinsérer dans la société ».
Le Tchad et la RDC sont deux pays qui font face à des crises humanitaires qui entrainent une augmentation des violences basées sur le genre. Cette visite de partage de connaissances basée sur le principe de la Coopération Sud-Sud qui a été organisée par UNFPA et le PNUD en partenariat avec les deux Gouvernements a été très riche en terme de partage de connaissance entre acteurs. Les tchadiens ont pu toucher du doigt les réalités du Congo et sont repartis avec de nouvelles idées. Les échanges ont en outre permis de tirer des leçons des expériences des deux pays pour améliorer les interventions. Enfin, les acteurs de la lutte contre les VBG du Tchad et de la RDC ont noué des contacts qui permettront de poursuivre le partage d’expérience.
Au vu des résultats obtenus, cette stratégie de Coopération Sud-Sud mérite d’être poursuivie afin de permettre aux pays qui ont des défis communs de mutualiser leur savoir et savoir-faire au profit des populations.
Siaka TRAORE
Communication Specialist
