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Le sous cluster Violences Basées sur le Genre (SC VBG) et l’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la Population en République Démocratique du Congo (RDC) tirent la sonnette d’alarme sur les risques d’une aggravation des Violences Basées sur le Genre (VBG) favorisés par la nouvelle crise humanitaire qui s’est installée dans l’Est du pays suite à l’éruption volcanique du 22 mai 2021.

Goma, 18 juin 2021. Selon les indicateurs du sous-groupe de travail sur le VBG (GBV Sub-Cluster), on note une augmentation du taux de prévalence des VBG du fait des difficultés auxquelles sont confrontées les populations pour leur survie notamment, l’insuffisance d’abris, la faiblesse de protection pendant la recherche de l’eau, du bois de chauffage ou des denrées alimentaires dans les environs du parc de la Virunga où par ailleurs opèrent encore des groupes armés.  La recrudescence des viols sur les mineurs est observée sur les sites de déplacés, dans les abris temporaires, au sein des familles d’accueil et dans les ruelles des quartiers sinistrés. On note par ailleurs la recrudescence des violences perpétrées par le partenaire intime en milieu domestique dû à la perte des revenus au sein des ménages.

Avant le début de la crise, le Sous cluster VBG (SC VBG) au Nord Kivu enregistrait en moyenne entre 02 à 03 cas de VBG par mois dans les structures sanitaires affectées. Au cours des 20 premiers jours qui ont suivi l’éruption volcanique, 68 cas de VBG ont été rapportés par les 14 structures sanitaires des zones de santé de Kirotshe, Saké, Rutshuru, Kiwanja, Goma, keyshero, Karisimbi, Bujovu-Baraka-Virunga soutenues par les acteurs de la réponse du SC VBG.  Soit une moyenne de près de 05 cas par structure. Près de 81% des cas sont des viols rapportés et pris en charge.

 

Les survivants sont en majorité des femmes, filles et enfants, personnes déplacées en famille d’accueil et pour d’autres les incidents de viol ont eu lieu pendant les mouvements de population. Dans les sites accueillant temporairement les personnes déplacées, le sexe pour la survie a connu une ampleur qui met à rude épreuve la capacité de gestion et de prise en charge des autorités locales et des organisations humanitaires.

 

Des évaluations faites par le sous cluster VBG, la Division Provinciale du Genre et le Programme National de Santé de Reproduction (PNSR) dans les zones de retour de Nyiragongo et de Karisimbi ont aussi été réalisées et les données sont en cours de traitement. Mais, le secteur de Nyiragongo comportait des menaces pour la survie de la population à cause de la proximité du parc de Virunga, sanctuaire et bastion pour les coupeurs de route et les divers groupes armés opérant dans cette zone frontalière entre la RDC et la république voisine du Rwanda. En réponse à cette nouvelle dimension que prend les effets de cette catastrophe naturelle, l’UNFPA et le sous cluster VBG ont apporté une réponse. C’est ainsi que plus de 5,5 tonnes de kits de santé sexuelle et reproductive y compris des kits post-viol ont été données au Gouvernement pour le compte de l’hôpital de Keyshero à Goma et les autres centres de santé affectés dans le Nord-Kivu. En outre, ces kits contribuent à la couverture en santé sexuelle et reproductive des structures sanitaires situées à proximité des zones d’accueil dans la province du Sud Kivu. L’UNFPA a également assuré la distribution des kits de dignité aux femmes dans les zones de santé de Nyiragongo, Goma et Kirotshe.

Quant au Sous-Cluster VBG et ses partenaires, ils s’assurent déjà :

  • Le réapprovisionnement en kits post viol des zones de santé de Goma, de Nyiragongo et de Kirotshe ;
  • La distribution de kits de dignité dans les zones de santé de Kirotshe et de Nyiragongo, aux femmes, filles survivantes de VBG, enceintes et en âge de procréer ;
  • La prise en charge médicale et le soutien psychosocial aux survivantes de VBG et personnes affectées dans les zones de santé de Rutshuru, Kirotshe, Karisimbi et Nyiragongo ;  
  • La mise en œuvre des activités de prévention et de mitigation des risques de VBG et d’Exploitation et Abus Sexuels (EAS) dans les zones de Kirotshe, Rusthuru et de Nyiragongo.

Des membres du Sous-cluster VBG ont planifié des appuis dans la zone de Kanyarutshinya et de Karisimbi et Nyiragongo et se sont positionnés pour renforcer la réponse en matière de VBG et de protection contre les abus et exploitation sexuels. Pour des besoins de coordination, UNFPA et le Sous-Cluster VBG ont formulé des orientations claires et préconisent :

  • Le renforcement des activités de vulgarisation du circuit de référencement dans les communautés à travers les structures communautaires ;
  • L’aménagement d’espaces confidentiels, sûrs et exclusifs des femmes/filles et dédiés à la prise en charge des survivants de VBG ;
  • L’appui aux structures de santé pour l’intégration de la prise en charge psychosociale et en santé mentale des survivants des VBG et des personnes affectées par l’éruption volcanique ;
  • Le renforcement de capacités des prestataires sur les VBG et la gestion clinique de cas de viol, leur briefing et signatures de code de bonne conduite sur les EAS, mais également sur le fonctionnement des Mécanismes Communautaires de Gestion des Plaintes (CBCM) ;
  • Le réapprovisionnement des structures sanitaires en kits post viol dans les zones de santé de Nyiragongo, et de Karisimbi ;
  • Enfin, l’UNFPA et le SC VBG appuyé par le cluster Protection, plaident auprès des autorités nationales, pour un renforcement de la sécurité au tour du parc de Virunga ;
  • Le Sous cluster recommande la multiplication des bornes fontaines pour éviter aux femmes de s’exposer à des risques d’agressions répétées et au cluster sécurité alimentaire, la prise en charge des ménages pour réduire les risques de viol pendant la recherche du bois de chauffe et des denrées alimentaires dans le parc de Virunga ;
  • Le SC VBG, recommande une évaluation multisectorielle/enquête ménage auprès du cluster protection /Logement Terre et Propriété, en synergie avec le SC GBV, pour cerner la situation des déplacés et sinistrées en famille d’accueil et formuler des recommandations fortes afin de réduire les risques de EAS/VBG auxquelles sont exposées les femmes et les enfants.

Conformément à son mandat, UNFPA, planifie des interventions centrées sur la restauration de la dignité humaine en matière de la santé de la reproduction et de protection sociale, avec un accent particulier sur la protection des femmes et des jeunes filles vulnérables.

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Pour plus d’information, contacter :

 

Anita Akumiahn GBV Team Leader and GBV national sub-cluster Coordinator

Tel : +243820003002, Email : akumiah@unfpa.org

 

Dr. Polycarpe Takou, Coordonateur Action Humanitaire UNFPA-DRC

Tél:+243 810604424; Email : takou@unfa.org

 

Presse et Media :

Théophane Patinvoh, Spécialiste Communication, UNFPA RDC,

Tél: +243817288060; Email :  patinvoh@unfpa.org

 

 

 

 

 

 

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