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Dans le site des déplacés de Bulengo, une séance de sensibilisation sur la protection contre les abus et exploitation sexuelle (PSEA) est organisée par les membres du mécanisme de gestion des plaintes. Nadine Bahati et son équipe travaillent d'arrache-pied pour sensibiliser les communautés déplacées, les jeunes et les adolescents sur leurs droits en leur fournissant des informations nécessaires sur le mode de signalements des cas de viol, exploitations et abus sexuels.

 

C’est au cours de cette sensibilisation des masses que Nadine va rencontrer Sabina (nom d’emprunt), victime d’abus sexuels dans le territoire de Masisi. Cette jeune fille de 23 ans s’est confiée aux sensibilisateurs pour trouver de l’aide.

Après la sensibilisation, Sabina est venue me voir et m'a expliqué qu’elle a été victime d’abus sexuels et n’a jamais eu le courage de le dire à quelqu'un. Je viens de l’orienter  vers l’espace sûr pour une thérapie individuelle avant d’aller à la clinique mobile pour des examens et soins appropriés » a indiqué Nadine.

Actuellement, la RDC compte environs  6.7 millions de personnes déplacées internes, dans un contexte où le pays fait également face  à de graves inondations et à une recrudescence d’épidémies de rougeole et de choléra, qui ont exacerbé la vulnérabilité des populations meurtries après  plus de trois décennies de conflits armés. Cette crise a augmenté les risques des femmes et des filles face aux violences basées sur le genre, abus et exploitations sexuelles dans les zones affectées par les mouvements de population ou les catastrophes naturelles.

 

Malgré les efforts de renforcement de la protection contre les exploitations et abus sexuels dans la réponse humanitaire, la dégradation de la situation sécuritaire a entraîné une augmentation des risques des VBG, exploitations et abus sexuels dans les zones affectées par les mouvements des populations.

 

Grâce au financement du Fonds humanitaire de la RDC, UNFPA renforce depuis septembre 2023, les mécanismes de coordination de la protection contre les exploitations et abus sexuels dans les provinces de Maï-Ndombe, Nord-Kivu, Ituri et Tanganyika. L’objectif étant de réduire les risques d’exploitations et abus sexuels en milieu humanitaire et s'assurer que les personnes les plus susceptibles d'être affectées par ce fléau soient en mesure de signaler ces actes et de trouver de l’aide.


Une victime d’EAS se confiant à un membre du CBCM au camp des personnes déplacées de Bulengo

 

Engagement communautaire

Depuis 2021, le réseau PSEA appuie la mise en place des mécanismes communautaires de gestion des plaintes dans les zones affectées par les crises humanitaires au Nord-Kivu, Ituri, Sud-Kivu et Tanganyika. En 2022, le réseau a élaboré les cartographies des comités de gestion des plaintes (CBCM) dans ces provinces. UNFPA appuie la mise à jour de ces cartographies en vue d’améliorer les voies de signalement des plaintes des exploitations et abus sexuels mais aussi les mesures de protection des populations vulnérables contre les abus.