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Devenir mère à 20 ans. Interrompre ses études. Se concentrer sur la croissance de son petit garçon. Et plus tard, s’adonner à sa vie de mère au foyer. Quand les ambitions d’enfance prennent un autre tournant.

 

Tout semblait être dessiné pour enterrer le rêve de Cathy : « devenir infirmière ». Mais grâce aux services de planification familiale offerts par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), cette dame de 39 ans est parvenue à changer son histoire.

Une épouse et apprenante

 

Apprenante à l’Institut des techniques Médicales de Kinkanda dans la province du Kongo Central, c’est en dernière année de sa formation en sciences infirmières, que Cathy MENAYAME partage avec nous son histoire.

 

A la fin de la cinquième année de son cycle secondaire, vers les années 2003, Cathy se retrouve enceinte. Pour éviter tout scandale, celui qui deviendra plus tard son mari offrira quelques présents à ses parents, pour officialiser leur union et pouvoir aménager ensemble. Après l’accouchement, faute de moyens financiers conséquents, Cathy va revenir chez ses parents, reprendre le chemin de l’école et obtenir son diplôme d’Etat.

Malgré toute sa bonne volonté d’aller à l’université, elle tombe à nouveau enceinte. A l’accouchement, elle donne naissance aux jumeaux de sexe masculin et féminin. C’était à la fois un honneur et un début d’énormes difficultés pour la survie de cette petite famille, grandissante.  Car le couple a eu au total 5 enfants qui, aujourd’hui, ont effectivement 18 ans, 15 ans, 11 ans et 5 ans.

 

« Nous traversions des périodes très difficiles faute d’argent. Mais avec le peu que ramenait mon mari, j’avais quand même ouvert une petite boutique. Lorsque mon fils cadet a totalisé deux ans, je me suis décidée à poursuivre les études. J’en ai parlé à mon mari qui, sans hésiter, m’a autorisée à prendre l’inscription à l’Institut des Techniques Médicales de Kinkanda, en sciences infirmières », relate-t-elle.

 

C’est à l’ITM Kinkanda que Cathy recevra sa première méthode de planification familiale, un implant de 3 ans, après le screening médical complet selon la procédure. Question d’être rassurée quant à ses craintes d’attraper une autre grossesse et se voir obligée d’interrompre sa formation.

 

J’ai accepté qu’on m'insère un implant. Je tenais absolument à terminer tout le cycle et surtout, à m’adonner à ma petite activité qui du reste s’est sensiblement développée et m’a beaucoup aidée à contribuer tant soit peu à l’épanouissement de mon foyer vu que la situation économique de mon mari seul ne nous permettait plus de subvenir à tous nos besoins », renchérit celle qu’on appelle « maman mapasa », qui signifie mère des jumeaux.

Cathy est à ce jour en dernière année de sa formation en sciences infirmières. Ses enfants et elle sont en parfaite santé. Le temps libre consacré à son commerce a permis qu’elle mette un peu d’argent de côté. Le couple espère emménager bientôt dans leur propre maison dont les travaux de construction sont en phase finale.

 

Un agent de distribution à base communautaire à profil médical

A la différence des agents de distribution à base communautaire (DBC) qui, eux, offrent des méthodes modernes de contraception non cliniques, les DBC à profil médical sont également formés pour administrer les méthodes contraceptives injectables et les implants. Cette stratégie est mise en œuvre dans la province du Kongo central par l’ONG Tulane, un partenaire de l’UNFPA dans le domaine de la promotion de la planification familiale.

C’est avec beaucoup de passion que Cathy MENAYAME porte également sa casquette de DBC à profil médical depuis l’année passée. 

 Je profite des campagnes de sensibilisation pour offrir les méthodes de contraception aux acceptantes. Même ici dans mon quartier, il y a des jeunes filles et femmes qui viennent parfois à la maison, pour recevoir ou renouveler leur produit contraceptif. J’ai toujours des intrants dans mon sac en cas de besoin. Comme vous pouvez le voir, il y a des préservatifs, pilules, colliers du cycle, les injectables et les implants ». Révèle-t-elle.

Pour avoir palpé personnellement les avantages de la contraception, Cathy s’emploie à sensibiliser les autres femmes chaque fois qu’elle en a l’occasion pour l’amélioration de leur santé reproductive et limiter sensiblement le taux des grossesses non désirées.

En dehors des méthodes contraceptives, dans le sac de chaque DBC à profil médical on trouve entre autres, le gilet, le registre, la checklist, les jetons de référencement et les fiches d’identification. Ces jeunes gens sillonnent des quartiers pour administrer des services de planification familiale gratuitement.

Notons que dans la zone de santé de Matadi, une des bénéficiaires des services de planification familiale, l’Institut des Techniques Médicales de Kinkanda livre à la communauté chaque année une moyenne de 40 DBC à profil médical. Des jeunes filles, femmes et jeunes garçons dont l’âge varie entre 17 et 35 ans.

En effet, chaque année, l’appui de UNFPA Supplies à la République Démocratique du Congo est estimé à plus de 5 millions de dollars USD, équivalent à près de 4 millions de couples protégés contre les grossesses en une année. Ces contraceptifs sont mis à la disposition de ses principaux partenaires, à savoir : ABEF, DKT, MSI,Tulane, etc.

 

S’agissant justement de ce dernier partenaire, au cours de l’année 2021 et des 6 premiers mois de l’année 2022, les données révèlent à titre d’illustration que TULANE a reçu de UNFPA des contraceptifs d’une valeur de plus de 2,1 millions de dollars américains. Ces intrants sont offerts gratuitement, selon leur choix, aux acceptantes jeunes filles et femmes en âge de procréer, notamment celles de la province du Kongo Central, à travers la coordination provinciale du Programme National de Santé de Reproduction (PNSR) et du bureau provincial de l’enseignement des sciences de santé.