Hortence Kombe vit dans le quartier Plazza en périphérie de la ville de Kinshasa dans la commune de la N’sele. Dans ce milieu, plusieurs adolescents et jeunes, particulièrement des filles, sont victimes d’une sexualité précoce à cause du manque d’éducation et promiscuité.
Agée de 15 ans alors j’étais encore écolière, j’ai cédé aux nombreuses avances de mon petit ami qui tournait autour de moi, je me sentais désirée et comme je n’étais pas informée j’ai eu un rapport sexuel non protégé avec lui, et je suis tombée enceinte. Je ne m’y attendais pas car je ne connaissais pas les conséquences de cet acte. J’ai été obligée d’abandonner mes études à cause de la grossesse je n’étais plus capable de poursuive un cursus scolaire normal ». Explique-t-elle.
Actuellement âgée de 18 ans, Hortence Kombe fait partie des apprenantes encadrées par la fondation Grâce à Ma Mère (GRAME) pour l’apprentissage professionnel. Elle a choisi l’esthétique comme filière. Assises dans la cours du centre de formation GRAME, les jeunes filles accompagnées par une formatrice la matière du jour concerne la tresse des cheveux :
Nous avons ici des jeunes filles qui n’ont pas accès à un cursus scolaire normal. La plupart d’elles ont décroché à cause des grossesses précoces, d’autres sont issues de famille défavorisées ou des orphelines qui n’ont pas des moyens pour poursuivre leurs études. Nous les accompagnons afin qu’elles soient utiles à la société et qu’elles prennent leur destin en mains » explique Kola Hortense, formatrice du centre.
Allier la pratique professionnelle à l’éducation sexuelle
Les jeunes filles encadrées à la fondation GRAME dans le site de la N’sele, reçoivent une formation gratuite et pratique en esthétique et décoration événementielle. Cette formation est couplée aux séances de sensibilisation sur l’éducation à la santé sexuelle et reproductive avec l’appui de UNFPA pour permettre aux apprenantes de développer leurs capacités de production sans être perturbées par les grossesses non désirées. Cette formation leur permet notamment d’avoir les informations nécessaires sur la santé reproductive et de faire librement le choix sur leurs maternités.
Il y a beaucoup d’informations que nous recevons durant les sensibilisations. Par exemple, les coaches nous ont parlé de la menstruation. Elles nous ont expliqué les différentes manifestations et la conduite à tenir durant cette période. Aujourd’hui nous avons appris comment prévenir les infections sexuellement transmissibles, comment se protéger pour éviter une grossesse non désirée » rapporte Clémence Tabasenge une autre apprenante.
Ruth Yile Tankoy est une des coaches en santé sexuelle reproductive au sein d’une ONG partenaire au programme.
On ne le dira jamais assez, mais l’accès à une bonne information sur la santé sexuelle n’est pas donné à toutes les filles, surtout quand elles n’ont pas eu la chance d’étudier et qu’elles se sentent misent de côté. Elles tombent dans l’éducation diffuse sur la sexualité qui les expose à des dangers comme les infections sexuellement transmissibles, les grossesses précoces ou même le VIH ».
Aider des filles déscolarisées à réaliser leur rêve
Mon rêve ce qu’après cette formation je me sente utile à la société car avant je me sentais négligée. Dès que je finis, grâce à Dieu, j’aimerais ouvrir mon propre salon de coiffure afin d’être indépendante. Je remercie beaucoup UNFPA car désormais, à travers cette formation je sais contrôler mon corps, et je n’aurais plus jamais une grossesse non désirée » affirme Hortense Kombe.
Pour UNFPA, toutes les filles méritent d’avoir accès aux informations et services qui tiennent compte de leur dignité. C’est pourquoi, l’organisation s’emploie à renforcer les capacités économiques des adolescentes et des jeunes filles déscolarisées afin de les mettre à l’abris de toutes formes d’abus et exploitation et leurs permettre de jouir des leurs droits à la santé, à la dignité et au bien-être.
Près d'un demi-millier d'adolescentes déscolarisées de la ville de Kinshasa bénéficie de l’accompagnement de ce programme appuyé par UNFPA sur financement de la NORVÈGE et assuré notamment par la Fondation Grâce à ma mère (GRAME) et le Cadre de Récupération pour l’encadrement et l'Épanouissement Intégral des jeunes (CREEIJ).