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Stratégie nationale pour la fistule obstétricale

Stratégie nationale pour la fistule obstétricale

Stratégie nationale pour la fistule obstétricale

En 2003, le Fonds de Nations Unies pour la Population (UNFPA) et ses partenaires ont lancé la campagne mondiale de l’élimination des fistules qui affectent de nombreuses femmes et filles à travers le monde. La RDC s’est impliquée dans cette campagne d’élimination des fistules depuis 2005. Une enquête faite en 2006, en appui au Programme National de la Santé de la Reproduction a montré l’existence des fistules à prédominance d’origine obstétricale (69,3%) avec un faible pourcentage de fistule post violence sexuelle (16%). Selon l’Enquête Démographique de la Santé (EDS) 2007, le nombre de femmes porteuses de fistule est estimé à plus de 42.000 cas qui ne sont pas traitées, l’incidence de la fistule reste inconnue, mais l’accès aux services de soins obstétricaux d’urgence étant très difficile, l’incidence pourrait être, par conséquent, aussi élevée que deux pour mille accouchements. Depuis 2006, le pays bénéficie des activités de réparation chirurgicale de la fistule réalisées dans les différentes provinces avec l’appui de UNFPA et des ONG internationales et nationales. Les Gynécologues et Obstétriciens, les Urologues et autres spécialistes du domaine avaient offert au cours de quinzaines campagnes de réparation, des soins appropriés à plusieurs dizaines milliers des femmes identifiées. Cet appui a porté sur la formation des prestataires (chirurgiens, infirmiers, assistants sociaux, relais communautaires), l’approvisionnement en matériels et médicaments et aussi à la subvention des soins et à la réinsertion socio-économique de certaines femmes guéries de la fistule. Certaines formations sanitaires, comme l’Hôpital Saint Joseph à Kinshasa et l’Hôpital Général de Panzi à Bukavu, ont intégré la réparation gratuite de la fistule dans leur programme chirurgical de routine. Une stratégie nationale de lutte contre les fistules uro-génitales en RDC fut élaborée en 2006 pour une période de 3 ans ; stratégie basée essentiellement sur le financement extérieur, mise en œuvre avec des résultats mitigés. 

Axes Prioritaires

  1.  Prévention de la Fistule Obstétricale et Renforcement de l’accès aux Services SONU 

Pendant que la chirurgie réduit le nombre des cas de fistules, il est impérieux d’accélérer la mise en œuvre des mesures préventives pour réduire la survenue de cette invalidité et sa récidive. La prévention primaire va mettre un accent sur les questions liées aux facteurs socio-culturels (nutrition, accouchement à domicile etc…), à l’égalité de genre, à l’éducation des filles, aux mariages précoces, aux lois et politiques qui font obstacles à l’utilisation des services de santé de la reproduction. En plus, il est nécessaire que les grossesses soient désirées, planifiées et s’assurer que l’utilisation de services de santé maternelle de qualité y compris la planification familiale, l’accouchement par un personnel qualifié et les soins obstétricaux et néonatals d’urgences soient disponibles et accessibles. Pour toute femme enceinte, il faut s’assurer qu’elle, ses membres de famille et les communautés aient des informations sur les services de suivi prénatal et les signes de danger pendant la grossesse, y compris le travail prolongé. Un accent particulier sera mis sur les résolutions de « 3 retards» qui sont :  retard dans la décision de recourir aux soins à cause de facteurs liés à la communauté ou à cause de facteurs socioculturels, du fait de l’ignorance de la nécessité de soins ou des signes précoces de complication ; retard à accéder au centre de santé, dû éventuellement à des problèmes de transport, de distance ou de coût ;  retard à recevoir les soins adéquats au centre de santé, parce que les ressources (personnel, équipement, etc.) peuvent ne pas être disponibles, ou parce que les soins fournis sont inadéquats, voire la cause même des complications.

Pour diminuer le risque de survenue de la fistule obstétricale, il est aussi impérieux d’améliorer la santé de la Stratégie Nationale d’Elimination de la fistule obstétricale 24 femme par la résolution de 4 trop «: maternité trop précoce, trop rapprochée, trop nombreuse et trop tardive. Concernant la prévention secondaire et tertiaire au niveau des formations sanitaires, toutes les sages-femmes et autres prestataires de soins travaillant dans les maternités doivent être formés pour la réalisation adéquate des Consultation Prénatale (CPN) recentrées, l’utilisation régulière et correcte du partogramme, la reconnaissance des facteurs de risque de la survenue de la fistule obstétricale chez la femme enceinte et autres complications, offrir les  soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU) ou transférer selon le cas. Que les femmes ayant eu un travail prolongé et à risque de fistule bénéficient d’une sonde urinaire. Tous ces efforts peuvent réduire la survenue de nouveaux cas de fistule.

  1.  Renforcement des Capacités du Système de santé pour la prise en charge médico-chirurgicale de qualité des femmes porteuses de fistule obstétricale 

La prise en charge des femmes porteuses de FO doit s’intégrer dans les activités des HGR ce qui renforcera les mesures préventives au niveau de ces FOSA. L’épineux problème de transport des malades et leur prise en charge sociale pendant le traitement, doit inciter à la décentralisation de sites de réparation. Pour une offre de soins de qualité à ces femmes, le plateau technique de ces HGR doit être amélioré et les intrants disponibles. La gestion des cas incurables doit se faire avec les communautés pour réduire la stigmatisation et marginalisation des victimes. La création d’un Centre de PEC de référence de niveau tertiaire National est importante pour les cas très complexes et pourra servir pour la formation des équipes de réparation.

  1.  Renforcer à la Réinsertion Socio-Economique et Scolaire des Filles et des Femmes Porteuse de fistule obstétrique

Toutes les femmes porteuses de fistule obstétricale n’ont pas besoin d’être réinsérées mais les activités de réinsertion doivent être correctement menées pour celles qui en bénéficieront en tenant compte des réalités de chaque milieu. Pour la réussite et la durabilité de ces activités, les familles et les communautés d’origines doivent s’impliquer et apporter leurs contributions.

  1. Renforcement des Ressources Humaines

 La répartition de ressources humaines compétentes en santé est inégale dans les différentes provinces, d’où l’impérieuse nécessité de former une masse critique des prestataires capables d’offrir des soins obstétricaux et néonatals d’urgence pour la prévention de la FO mais aussi des équipes compétentes (chirurgiens, anesthésistes, infirmiers, sages-femmes, physiothérapeutes, assistants sociaux….) pour une prise en charge adéquate des femmes porteuses de fistule obstétricale.