La violence basée sur le genre (VBG) constitue l’un des principaux problèmes de protection auxquels sont confrontées les personnes, les familles et les communautés touchées par les crises humanitaires à répétition dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Le Fonds des Nations Unies pour la Population, UNFPA, fait de la lutte contre les violences basées sur le genre son cheval de bataille dans son Programme de coopération avec la RDC afin de réduire les risques, promouvoir la résilience des populations et aider les communautés au relèvement à travers la prise en charge holistique des victimes de VBG.
En 2021, l’inter cluster national (ICN) de la RDC s’est doté d’un groupe de travail thématiques (GTT) en vue de renforcer la prise en compte des thématiques transversales dans le plan de réponse humanitaire (HRP) et notamment l’inclusion du handicap, la réduction des risques de VBG et Exploitation et Abus Sexuel (EAS), l’AAP(Accountability to Affected Populations) qui veut dire en français Responsabilité à l'égard des populations affectées/ redevabilité, le genre et l’âge, la protection transversale et le « do no harm ». Sur cette base, une feuille de route GTT a été élaborée, pour soutenir les Clusters/GT à opérationnaliser cet objectif spécifique sur les thématiques transversales.
C’est pourquoi le Sous Cluster VBG Nord-Kivu avec le lead de UNFPA a organisé le 17 août à Goma une formation sur les Violences Basées sur le Genre à l’intention de 30 acteurs travaillant dans le domaine des Articles Ménagers Essentiels (AME) en vue de les accompagner et les appuyer dans la prise en compte des thématiques transversales comme les VBG dans toutes les activités des projets, afin d’assurer l’efficacité et la qualité des interventions humanitaires au Nord-Kivu.
L’objectif de cette formation est d’aider les acteurs humanitaires du secteur de l’AME à intégrer la thématique VBG afin de coordonner, planifier, mettre en œuvre, suivre et évaluer les mesures essentielles de prévention et d’atténuation des risques des violences basées sur le genre dans les interventions AME a indiqué la Coordinatrice du sous-cluster VBG au Nord-Kivu Mme Esmeralda ALABRE.
A l’issue de la formation, les participants ont estimé avoir beaucoup appris sur les VBG dans tout ce qu’ils ont l'habitude de faire avec les hommes et les femmes sur le terrain et qui était encore jusque-là mal orienté. Madame Huguette Bahati, chargée de protection et santé femme à la Croix-Rouge-RDC au Nord-Kivu a donné ses impressions.
Nous venons d’apprendre beaucoup de choses que nous ignorions encore sur les VBG,… Avec la thématique VBG, nous apprenons que c’est l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. La VBG n’est pas seulement une affaire de femmes, c’est aussi une affaire des hommes et nous pouvons tous être victimes des violences. D’où la nécessité d’avoir cette thématique dans nos interventions en AME qui va nous permettre de réduire les risques ”.
Pour sa part, le Lieutenant Michel Déao, point focal de l’armée du Salut Nord-Kivu a estimé qu’il est important de tenir compte des inégalités entre les hommes et les femmes dans les interventions humanitaires.
En tant que point focal, je vais m'assurer que mes collaborateurs soient informés aussi des notions des VBG et en tiennent compte lors de nos interventions afin de réduire les risques liés aux VBG et d'accroître la capacité en termes des ressources humaines sur les notions des VBG “.
Ne laisser personne de côté
Depuis 2020, la communauté humanitaire de la RDC s’est engagée dans une programmation basée sur l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme et de la fille. Depuis lors, une feuille de route a été conçue pour répondre aux besoins dans le contexte de protection transversale et de redevabilité envers les personnes affectées, la prévention aux exploitations et abus sexuels (PSEA), l'inclusion, la prévention et la réduction des risques de VBG dans l’action humanitaire. Dans ce cadre, le groupe de coordination inter-cluster et les clusters reçoivent un accompagnement pour intégrer la programmation basée sur l'égalité des sexes dans les processus d'évaluation des besoins, d'analyse, de planification et de suivi.
Par conséquent, tous les acteurs intervenant en République Démocratique du Congo dans le cadre d’une situation de crises humanitaires ont le devoir de protéger les personnes vulnérables aux crises humanitaires en ne laissant personne de côté, y compris contre la violence basée sur le genre. Cette protection des victimes demande une collaboration intersectorielle en vue de contribuer à assurer le développement à long terme.
Signalons que les groupes de travail thématiques (GTT) font partie des mécanismes de coordination de l'égalité entre les sexes dont le GT AME est membre à part entière et concerné par la feuille de route pour la programmation basée sur l’égalité des sexes et qui a mis l’accent sur la violence basée sur le genre dans cette formation organisée par le Sous Cluster VBG Nord-Kivu.