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A travers le projet solutions durables, trois agences des Nations Unies (UNHCR, UNFPA et FAO) se sont mis ensemble pour apporter un soutien à la consolidation de la paix dans le Tanganyika. Ce projet solutions durables adresse les causes structurelles du conflit au Tanganyika par la mise en œuvre de stratégies durables en faveur des personnes déplacées et retournées Twas et Bantous. Dans ce cadre, chaque agence apporte une contribution en lien avec sa valeur ajoutée pour accompagner les acteurs locaux. C’est ainsi que UNFPA, intervient dans la santé maternelle et la participation des jeunes, UNHCR dans la construction d’infrastructures et la FAO dans le domaine de l’agriculture et la sécurité alimentaire.


Une accouchée à la maternité de Miketo


L'école primaire de Miketo

La situation de la paix dans le Tanganyika

Dans la province du Tanganyika, les relations entre les Twas et les Bantous, demeurent tendues. Les tensions et violences entre les deux communautés qui ont éclatées en 2017, persistent dans certains territoires malgré les efforts pour une cohabitation pacifique. Cette situation tire en grande partie sa source du manque d’opportunités économiques durables, du manque d’accès aux moyens de subsistance, des barrières à l’égalité des droits des Twas, du faible accès à la terre, et aux services sociaux de base tels que la santé, l’éducation et la protection. Cela a abouti en 2017 à des conflits qui ont provoqué un afflux massif de plus de 557 000 déplacés internes. Pour apporter une réponse appropriée, trois agences des nations unies, UNHCR, UNFPA et la FAO, soutenues par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la Paix (UN peace bulding fund) ont décidé de mutualiser leurs efforts.

 

La synergie des trois agences des Nations Unies pour la paix

Face à l’ampleur de la tâche pour la consolidation de la paix entre Twa et Bantous dans le Tanganyika, les trois agences membres du consortium se sont réparti les rôles. Le UNHCR, l’agence leader du consortium, a pour rôle de coordonner les activités afin que les objectifs soient atteints. Selon Mamadou Cissokho, Chef de la sous délégation de UNHCR Tanganyika,

dans le cadre de ce consortium, le HCR s’est beaucoup plus occupé à la construction des services sociaux de base, c’est pour cela que nous avons construit l’école de Moba, nous avons réhabilité le centre de santé de Moba, nous avons construit l’école de Miketo, nous avons construit le centre de santé de Miketo, nous avons également construit les centres des jeunes et des maisons des femmes. Donc beaucoup plus de constructions, en s’assurant que les aspects de protection qui sont transversales, sont respectés ».


Mamadou Cissokho, Chef de la sous délégation de UNHCR Tanganyika

Pour Dr. MAYATEZULUA SALANGA, le Coordonnateur de la zone Sud-Est de UNFPA,

dans le cadre de ce projet, l’UNFPA a d'abord renforcé l’implication des jeunes et des femmes à travers les clubs de solidarités et de paix ainsi que les baraza qui sont les acquis du premier projet PBF pilote Tusikilizane qui veut dire entendons-nous. Les capacités de ces femmes ont été renforcées en alphabétisation fonctionnelle pour faciliter leur participation active dans les baraza. Nous avons équipé les maternités de Miketo à Kalemie et celle de Kala à Moba ainsi que le centre de jeunes et la maison de la femme à Moba, Car les femmes accouchaient dans de très mauvaises conditions. Il n’y avait pas de maternité surtout à Miketo où Les femmes twa accouchaient dans la brousse avec beaucoup de risque de décès maternels. »


Dr. MAYATEZULUA SALANGA, le Coordonnateur de la zone Sud-Est de UNFPA, Tanganyika

Enfin pour Yeo Seydou, chef de bureau FAO Tanganyika,

la FAO dans le projet Solutions durables, intervient dans le domaine de la nourriture, notre porte d’entrée se sont les clubs dimitra. Les clubs dimitra, c’est les clubs d’écoute, 20 à 25 personnes se mettent ensemble et dans le cas précis, les twa et les bantous se mettent ensemble pour discuter des difficultés, des problèmes du village, entre autre la question de la cohésion sociale. La FAO a distribué des semences, d’arachide, de maïs et de manioc pour que ces personnes-là puissent faire des champs collectifs où ils travaillent tout pratiquement deux fois par semaines, les twa, les bantous viennent travailler ensemble ».


Yeo Seydou, chef de bureau FAO Tanganyika

La paix en marche dans le Tanganyika

 

Les changements sont notables dans la cohabitation pacifique entre Tua et Bantou dans le territoire de Kalemie. A en croire le Gouverneur de la province du Tanganyika, S.E.M. Mony Samba Kayabala,  

la situation a réellement changé. Ce que nous avons vu dans le village Miketo en est une preuve, une effectivité d’une vie commune entre deux communautés qui étaient en conflit jadis, les enfants qui étudient dans une même école sans distinction ou d’appartenance tribale, les équipes de football qui sont, mixtes, et toujours sans distinction d’appartenance tribale, c’est pas qu’on a une équipe de twa et de bantous à coté non, c’est deux équipes qui sont composées de ces deux communautés mixtes, dans chacune de ces équipes-là, et même pour la maternité, elle accueil tout le monde, donc que ce soit les twa et les bantous, ils sont soignés à la même enseigne sans distinction. »


Gouverneur de la province du Tanganyika, S.E.M. Mony Samba Kayabala

En effet, le projet « solutions durables » au Tanganyika à travers les trois agences des Nations Unies a attaqué les causes structurelles du conflit par la mise en œuvre d’actions durables en faveur des personnes déplacées et retournées Twas et Bantous. Elle a contribué aussi à rendre opérationnel les mécanismes étatiques et les comités locaux de paix  qui ont favorisé la prise des décisions ou recommandations communautaires en matière de lutte contre les discriminations, l’inégalité sociale et économique, participer à la réinsertion sociale des retournés, et promouvoir le dialogue entre les autorités locales, les organisations de la société civile, le secteur privé, les acteurs humanitaires et de développement, et les autres parties prenantes.

 

Le projet a mis en place un environnement protecteur et propice à la réintégration des personnes déplacées et retournées dans les communautés hôtes et d’origine. Il a également réalisé des reconstruction ou réhabilitation et équipement des infrastructures sociales, améliorant ainsi l’accès équitable à ces infrastructures et aux opportunités économiques et aux moyens de subsistances durables pour les personnes les plus vulnérables, particulièrement les femmes et les jeunes twas et bantous. De plus, à travers des activités de renforcement des capacités techniques des communautés, le projet a offert des opportunités socio-économiques, qui réduisent la vulnérabilité des femmes et jeunes filles des communautés twa et bantous tout en travaillant sur la masculinité positive pour changer les normes sociales.

 

Le choix de UNFPA, FAO et UNHCR de travailler ensemble pour la consolidation de la paix a engrangé beaucoup de résultats positifs dont la pérennisation est nécessaire. Il convient par conséquent de travailler pour mobiliser des ressources complémentaires pour poursuivre cette initiative de consolidation de la paix. UNFPA, soucieux de travailler pour améliorer la vie des populations du Tanganyika est déjà en train de chercher les voies et moyens pour la pérennisation des acquis de ce projet.