Dans l’Est de la République démocratique du Congo, les conflits armés et les déplacements massifs continuent d’exposer des milliers de femmes et de filles à un risque accru de violences basées sur le genre (VBG) ainsi qu’à l’exploitation sexuelle. Grâce à une allocation d’urgence de 1,5 million de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations-Unies (CERF), UNFPA et ses partenaires mettent en œuvre une réponse multisectorielle dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu affectées par la crise humanitaire. Dans le Sud-Kivu, ce nouveau projet a été lancé le 19 mai 2025 à Minova.
À Minova, les communautés se mobilisent autour de la protection des survivantes
Mis en oeuvre au Sud-Kivu et Nord-Kivu par l’ONG HEAL Africa, le projet cible essentiellement les personnes marginalisées notamment, les populations déplacées et celles se trouvant dans les zones en conflit et difficilement accessibles. À Minova par exemple, des prestataires cliniques, autorités locales et leaders communautaires ont été impliqués dans l’exécution de la réponse aux VBG en vue de garantir l’appropriation locale.
Pour le seul mois d’avril, environs 650 cas de viol ont été enregistrés dans notre zone de santé. Le projet va beaucoup aidé dans la prise en charge de ces cas. Ceci témoigne de l’importance et de l’opportunité de ce projet dans cette zone », déclare Patrice Byamungu, Administrateur Gestionnaire de la zone de santé de Minova.
Dix structures de santé dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu seront approvisionnées en kits de traitement du viol, Kits de prise en charge des IST et d’assistance à l’accouchement, tandis que les prestataires seront formés aux protocoles de prise en charge clinique du viol et à la gestion des cas.
Le projet intègre également un appui à la réinsertion socioéconomique en faveur des survivantes des VBG, à travers des transferts monétaires inconditionnels pour initier des activités génératrices de revenus. À Minova, ces appuis représentent un espoir pour les femmes ayant survécu aux violences.
J’exhorte les prestataires à gérer les kits de soins en toute transparence, parce que j’en ferai le suivi moi-même », a affirmé Justin Kamanda, chef du groupement de Buzi, témoignant de la redevabilité de sa communauté vis-à-vis du projet.
Une approche coordonnée et fondée sur les droits
L’intervention s’appuie sur la mise en place des mécanismes communautaires de gestion des plaintes (CBCM) en ce qui concerne les violences sexuelles et l’exploitation, abus et harcèlement sexuels, ainsi que la vulgarisation de la ligne verte 495555, accessible aux victimes pour signaler les cas d’abus. Ces actions sont menées dans le respect des standards implémentés par UNFPA en matière de protection, de confidentialité et de non-discrimination, conformément à l’approche inclusive « Ne laisser personne de côté ».
Le projet CERF constitue une réponse vitale dans un contexte de vulnérabilité extrême. Mais les besoins restent immenses.
Mettre fin aux violences sexuelles dans les situations de crise n’est pas seulement une question de sécurité, c’est un impératif de justice, de santé et de dignité », a rappelé Heal Africa lors du lancement officiel du projet à Minova.
Avec ses partenaires, UNFPA continue d’appeler à une mobilisation renforcée pour garantir à chaque survivante le droit de guérir, de se reconstruire et de vivre dans la dignité. Grâce au financement du CERF et à l’engagement des partenaires comme HEAL Africa, chaque femme survivante peut trouver un chemin vers la guérison, la sécurité et l’autonomie.