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Cette année, nous bénéficions des cours d’éducation à la vie qui  abordent  également des notions sur la santé sexuelle et reproductive, l’hygiène corporelle et les questions de violences basées sur le Genre (VBG). Si j’avais bénéficié de ces enseignements, il y a quelques années, j’aurais su que je devrais vite me présenter à l’hôpital après le viol dont j’ai été victime à l’âge de 15 ans », déclare  

Ngoma (Nom d’emprunt), élève dans une des écoles appuyées par le Fonds des Nations Unies pour la Population à Matadi.

Dans cette école spécialisée pour sourds et muets au Kongo Central, les élèves bénéficient des enseignements intégrés d’éducation sexuelle complète ; un programme mis en place par le ministère national de l’enseignement primaire et professionnel, grâce à l’appui de UNFPA, avec les Fonds de la Norvège. Ces enseignements portent notamment sur la santé sexuelle et reproductive, les soins corporels, l’hygiène en période menstruelle ; associés aux questions de Violences basées sur le genre et la prise en charge holistique des victimes et survivants de viol, etc.

J’ai été victime d’un viol  par un groupe de garçons qui m’ont prise en embuscade sur la route. Ils m’ont trainée dans un coin isolé et ont abusé de moi. Ces derniers ont profité de mon handicap (surdité) pour commettre leur forfait, jusqu’à me rendre mère alors que je n’étais pas du tout préparée à le devenir aussi tôt. Mon enfant est avec mes parents dans une autre ville. Moi, j’habite chez une parente. Je suis revenue après l’accouchement, pour poursuivre et terminer mon cursus scolaire, malgré ce que j’ai connu. »,

raconte Ngoma en langage de signes, pendant qu’un APS (assistant psychosocial) interprète juste à côté.

Grâce aux connaissances acquises sur  le circuit de dénonciation et la prise en charge de cas de VBG, cette adolescente a pris l’engagement de ne plus se taire et de partager les connaissances acquises avec ses pairs; en particulier celles qui ne sont pas inscrites à son école. D’où son plaidoyer pour que les sensibilisations s’étendent au niveau des quartiers les plus reculés de Matadi, pour faire connaitre le numéro vert, le 49 55 55 ais aussi les mécanismes de gestion de plaintes.

Renforcement des capacités du corps enseignant et dotation des matériels didactiques

Les enseignants du complexe scolaire Espérance pour sourds font partie de ceux qui ont été formés sur l’éducation sexuelle complète, pour le compte de la province du Kongo Central. Ces sessions des formations organisées par l’EPST avec l’appui de UNFPA grâce au financement de la Norvège, ont ciblé 30 encadreurs de Kinshasa et Kongo Central ; dans le but de ne laisser personne derrière.

Certaines personnes malintentionnées profitent de leur état pour les maltraiter, les exploiter et abuser d’eux », indique l’abbé Jean-Jacques Diafuka, préfet de l’école Espérance pour Sourds qui salue l’appui de UNFPA et du gouvernement norvégien pour outiller en connaissance et équiper en matériels suffisants les enseignants ; de sorte que ces derniers, à leur tour, transmettent ces notions qui redonnent l’espoir et la considération aux adolescents et jeunes sourds. Ceci vient contribuer à renforcer leur dignité et bien-être.

Nous sommes très émus par cet appui combien considérable. A ce jour, non seulement nos enseignants ont été formés, mais nous avons également reçu de UNFPA et de la Norvège, une centaine de manuels sur la santé sexuelle et reproductive ; des guides pour enseignants ; des livrets sur l’hygiène corporelle et des kits de gestion de menstruation », a ajouté le préfet.

Par ailleurs, l’Abbé préfet plaide pour la formation du personnel judiciaire et de la police, pour accompagner la prise en charge des sourds-muets qui sont parfois victimes de viols et des VBG. Il a également plaidé pour que les interventions  soient étendues aux garçons sourds muets qui sont aussi vulnérables.

Appui du projet auprès des adolescents et jeunes vulnérables

Grâce aux fonds norvégiens, UNFPA a contribué à l’intégration du programme national de l’éducation sexuelle complète dans l’enseignement spécialisé (sourds muets, aveugles, …). C’est le cas de l’école Espérance pour Sourds à Matadi. Il convient également  de mentionner  les sensibilisations et offres des services sur la santé sexuelle et reproductive adaptés aux adolescents et jeunes ; les sensibilisations sur les notions liées aux VBG et l’intégration de l’éducation sexuelle complète dans la formation professionnelle de courte durée (9 mois max) et la promotion de l’entreprenariat féminin.

Selon le rapport annuel sur l’état de la population mondiale 2021 publié par l’UNFPA, en RDC, le taux de fécondité total moyen est élevé. Il est de 6,2 enfants par femme à l’échelle nationale, et, dans de nombreuses provinces, il atteint 10 enfants par femme. Ce taux est plus important chez les adolescentes soit, 109 naissances pour 1 000 jeunes filles. La fécondité des adolescentes contribue significativement à la morbidité et à la mortalité maternelles, aux cas de fistules obstétricales et à d’autres affections gynécologiques durables. C’est ainsi que UNFPA et ses partenaires multiplient les interventions pour promouvoir et faciliter l’accès des adolescents et jeunes aux services et informations sur la santé sexuelle et reproductive.