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Se reconstruire après un viol ! L’émouvante histoire de Chantal

Se reconstruire après un viol !  L’émouvante histoire de Chantal

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Se reconstruire après un viol ! L’émouvante histoire de Chantal

calendar_today 21 September 2022

Madame Chantal sur  son lieu de vente de maïs
Madame Chantal sur son lieu de vente de maïs

Avril 2016, le groupe armé Kamuina Nsapu fait son apparition dans le Grand Kasaï. Ces provinces, jusque-là de véritables havres de paix, s’embrasent.  Les affrontements avec les forces de sécurité font plusieurs victimes. Abandonnées à elles-mêmes, des personnes fuient leurs habitations. Parmi elles, Chantal (nom d’emprunt), cette mère de 5 enfants a dû partir de Kananga  pour Tshikapa, à la recherche d’une vie meilleure.

 Je vivais à Tshikapa.  Mon mari était creuseur dans un carré minier.  Il fut tué pendant la révolte des Kamuina Nsapu. J’ai dû attendre près de cinq ans pour revenir dans ma belle-famille Selon notre coutume, tant que je n’étais pas retournée dans ma belle-famille, je ne pouvais faire le deuil de mon époux.

Sa fuite pour Tshikapa ne fut pas de tout repos. Sur le parcours, le camion qui la conduisait est tombé en panne. Le conducteur a mis cinq jours pour le réparer. Pendant ce temps, Chantal et les autres passagers étaient contraints de passer la nuit à la belle étoile. 

Je cherchais un buisson pour me soulager . Tout d’un coup, quatre personnes que je n’ai pu identifier, sont apparues de nulle part. Elles étaient armées.  Brutalement, elles m’ont immobilisée et m’ont violée à tour de rôle».

Chantal Kibonge se sent coupable. Elle s’en veut.  « Si je ne m’étais pas éloignée pour chercher où me soulager, tout cela ne serait certainement pas arrivé », se dit-elle.  Elle a peur d’avoir été contaminée par le VIH/Sida à la suite de ce viol. Sa santé mentale en prend un coup. Elle maigrit.

Quand je suis arrivée à Kananga, ma belle-famille n’a pas voulu de moi. Elle a même rejeté mes enfants. Pour elle, nous constituions une charge. Je ne voulais pas que nous nous retrouvions dans la rue. Nous nous sommes donc réfugiés à l’église. C’est de là que m’est venue l'idée de faire le ménage et les travaux domestiques dans des foyers pour pouvoir nourrir mes enfants » .

Un jour, en suivant la radio, un spot de sensibilisation retint son attention, il s’agissait d’une campagne sur la lutte contre les VBGs , la prise en charge des victimes et les différents services proposés  aux femmes violées.  Rapidement, elle décide d’entrer en contact avec les organisateurs de cette campagne.

Les membres de l’ONG CPO, partenaire de mise en œuvre de UNFPA, sont venus à ma rencontre. Nous avons échangé. Ils m’ont fait comprendre l’importance de la prise en charge. Ensuite, ils m’ont donné des explications sur la procédure à suivre pour en bénéficier. Dans un premier temps, j’ai été admise au centre de santé pour une prise en charge psychologique et médicale. Et pour m’assurer de mon état sérologique, j’ai eu à faire le test VIH qui s’est avéré négatif.  Pour ma réinsertion, j’ai suivi un accompagnement sur les notions de comptabilité, de gestion et  de création d’activité génératrice de revenus »

Grâce à l’appui de UNFPA par le financement de la Suède, Chantal a bénéficié, à travers l’ONG CPO, du soutien psychosocial, la formation de la gestion d'une activité génératrice des revenus (AGR) et d'un accompagnement pour la mise en oeuvre de son AGR. C’est dans ce cadre qu’elle a pu bénéficier de 200.000 FC soit 100 usd pour commencer son activité de vente du maïs. Aujourd’hui, son commerce s’est agrandi.  A ce jour, son capital a triplé.  A elle seule, elle prend en charge ses 5 enfants, paie son loyer ainsi que  la scolarité de ses enfants. Elle arrive donc à subvenir à tous les besoins de sa famille.

Maintenant, je suis heureuse et épanouie dans ma vie, grâce à votre aide, je me sens importante dans ma communauté avec l’activité que je fais. Que Dieu vous bénisse! Conclu-t-elle!

Au Kasaï Central, UNFPA a mis en place des espaces sûr qui apportent un changement durable et positif dans la vie des femmes et filles de Kananga.  Elles se sentent protéger et les survivantes retrouvent espoir et dignité.