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Revenant du marché puisqu’ayant déjà  repris avec ses activités de vente des  asperges et  boissons au marché de Kamina, les affaires ne semblent pas très bien marcher pour Rosette mais la jeune dame  se force pour parvenir à nourrir ses enfants. Tombée enceinte 10 fois, elle  n’a plus que 3 enfants, les sept  autres étant  décédés.

Sortie  de la maladie la plus honteuse dont puisse souffrir une femme,  elle  manque  les mots pour remercier l’UNFPA lequel à travers son partenaire HOPE MAMA AFRICA, l’a tirée de cette honte pour laquelle les gens de son quartier se sont moqués d’elle. La société la considérait comme victime d’un mauvais sort à la suite du décès de son dernier enfant.  Elle ne dormait presque plus, la maladie a durée plus de 10 ans.

Lors de sa 10ème grossesse, elle a connu des complications le jour de l’accouchement, allant jusqu’à avouer: « je n’avais jamais accouché de cette façon ».  A l’approche de la période de naissance de son bébé, elle a quitté le village pour aller s’installer à Lueshi à une trentaine de  Kilomètres  de Kamina.  Le jour de son enfantement arrivé,  la poche des eaux s’est  rompue, elle a fait appel à la matrone du village qui est  venue compliquer davantage  la situation.  Le travail avait trop durée et l’enfant n’était toujours pas sorti. Le lendemain, elle sera référée  à l’Hôpital Général de Référence  de Kamina, où elle a subi une césarienne qui a entrainé  le décès du nouveau-né.  Juste après,  elle a commencé à mouiller ses habits. Son mari et elle-même ont fait recours à la médecine traditionnelle sans succès.

Ne pouvant plus vendre, elle a arrêté de se rendre au marché parce que personne ne pouvait acheter ses asperges et moins encore sa boisson. Elle était considérée comme une personne envoutée, tout le monde s’est moqué d’elle. « Mettez-vous à ma place pour comprendre cette souffrance endurée plusieurs années. Les urines d’un petit enfant sentent. Maintenant, ce sont mes urines, moi qui suis une adulte, une mère de famille, c’est la honte. J’avais demandé à Dieu la mort comme solution ».

Elle, qui n’avait plus envie de vivre, a saisi l’occasion le jour où l’infirmière de l’HGR de Kamina lui a annoncé que les porteuses de fistules se rendaient à Lubumbashi pour se faire soigner, elle a pris son courage pour tenter sa chance de guérison.

L’opération s’est très bien déroulée,  elle a eu la chance que certaines femmes n’ont  pas  connue.  En  une première intervention,  elle a eu la vie sauve, les urines  se sont arrêtées de couler. De retour dans  sa province natale, les amies du quartier, membres de familles, connaissances,  ses enfants autant que son mari, sont heureux  de la voir  recouvrer sa santé. 

 

Portera-elle  encore  une autre grossesse ?

Elle ne sait pas encore si elle pourra retomber enceinte après toutes les souffrances endurées, surtout qu’elle n’a que 3 naissances vivantes sur 10 accouchements. Elle se rappelle une chose : « Le  médecin à Lubumbashi  m’avait dit qu’une fois que je retombe enceinte, que l’accouchement se fasse par la voie haute et non par la voie basse ».  Son souhait est de n’est plus concevoir.

L’équipe de l’UNFPA s’est  rendue à Kamina pour l’approvisionnement de la Province du Haut Lomami en produits  SR (santé de la reproduction) et documenter sur les cas de fistules opérés.