Vous êtes ici

Avec les bénéfices de mon petit commerce, j’ai repris mes études en deuxième secondaire »

explique Rose (nom d’emprunt) que nous avons rencontrée à Butembo dans son petit restaurant « sans griffe » qu’elle a ouvert depuis presqu’une année.

Rose, habitait chez sa grand-mère à Oicha, situé à 30 kilomètres de la ville de Beni au Nord- Kivu, jusqu’au jour où sa vie a basculé dans une sombre histoire suite à son viol par un garçon alors qu’elle n’avait que 15 ans. Elle n’avait jamais informé sa famille sur ce qui lui était arrivé. Elle n’avait pas bénéficié d’une prise en charge médicale et moins encore psychologique. Ignorant que l’acte posé par ce jeune homme pouvait entrainer une grossesse non désirée. Lorsque la famille s’est rendue compte qu’elle était enceinte, sa grand-mère a décidé de l’emmener auprès du violeur. Après négociation à l’amiable, les deux familles ont convenu à un mariage précoce et forcé. Elle est restée vivre chez son bourreau jusqu’au jour de la disparition tragique de ce dernier au champ alors qu’elle était à 7 mois de grossesse.  Ne pouvant plus rester dans sa belle-famille, ni encore chez sa grand-mère, elle s’est décidée de rentrer chez ses parents à Butembo.

Une vie sauvée

C’est à Butembo que Rose va rencontrer les relais communautaires en pleine sensibilisation qui vont la référer au Centre de santé Vungi, dans la zone de santé de Katwa, d’où elle bénéficiera d’un accompagnement psychologique et surtout d’une assistance à l’accouchement. Notons que le centre de santé Vungi a bénéficié d’un appui régulier de UNFPA durant toute la mise en œuvre du projet d’appui à la transition post-Ebola. Après son accouchement, elle a poursuivi avec ses séances de psychothérapie jusqu’au jour où elle était comptée parmi les survivantes pouvant bénéficier de fonds afin de réaliser une activité génératrice de revenus pour les plus vulnérables.

Un projet et une réalisation

 Lorsque j’ai reçu 200$ comme fonds de démarrage, j’ai pensé à ouvrir un restaurant parce que les gens mangent chaque jour ».

Après avoir bénéficié de la formation sur la gestion efficace des activités génératrices de revenus (AGR), Rose a lancé son restaurant, situé sur une avenue commerciale dans son quartier. Elle prépare et vend de la viande, du poulet et des frites. Son petit commerce fonctionne très bien et lui rapporte des bénéfices. En dehors du restaurant, elle met en vente d’autres petits articles et a réussi à développer un petit projet d’élevage de 5 canards acquis grâce aux bénéfices tirés de cette affaire. Rose pense avoir retrouvé une vie plus stable, car elle a repris ses études et arrive à prendre en charge son enfant. Bien qu’ayant repris les cours, elle continue à tenir son restaurant.

Progrès réalisé grâce au suivi

A Butembo, Rose comme les autres bénéficiaires, est accompagnée d’une manière régulière par Mme Kavugho Komba, chargée de suivi au Programme de Promotion pour les Soins de Santé Primaires (PPSSP).

Je fais un plan de suivi pour toutes les survivantes qui ont bénéficié de l’appui de UNFPA. Deux fois par mois, je rends visite à Rose. Grâce à mes conseils, elle évolue très bien. ».  

La bénéficiaire a profité de cette occasion pour remercier UNFPA pour cet appui qui lui a permis de retourner aux études afin de réaliser un jour son rêve de devenir médecin ou femme d’affaire.

Dans le cadre du Projet d’Appui à la transition post-Ebola financé avec les Fonds CERF RR post-Ebola, UNFPA a travaillé en partenariat avec PPSSP afin de renforcer la résilience des personnes et des communautés affectées par la Maladie à Virus Ebola à travers les interventions de santé reproductive et de protection dans 24 Zones de Santé (ZS) dont 17 au Nord Kivu et 7 en Ituri. A travers ce projet, 50 filles et femmes survivantes des VBG ont bénéficié de ce programme de réinsertion socio-économique dans les provinces du Nord-Kivu et de Ituri.