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Reconversion des infirmiers en sages-femmes : Une stratégie pour renforcer la qualité des soins en santé de la reproduction

Reconversion des infirmiers en sages-femmes : Une stratégie pour renforcer la qualité des soins en santé de la reproduction

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Reconversion des infirmiers en sages-femmes : Une stratégie pour renforcer la qualité des soins en santé de la reproduction

calendar_today 30 September 2024

Gerda Botayi, ancienne infirmière bénéficière de la bourse UNFPA pour devenir sage-femme
Gerda Botayi, ancienne infirmière bénéficière de la bourse UNFPA pour devenir sage-femme

Le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) déploie des efforts considérables pour éliminer les décès maternels en République Démocratique du Congo (RDC). Malgré les défis persistants, UNFPA met en œuvre des stratégies innovantes pour améliorer la qualité des soins en santé reproductive, notamment par l’augmentation du nombre de personnel qualifié pour assurer ces services. L’une des approches mises en œuvre dans le cadre de cette stratégie est la reconversion des infirmiers en sages-femmes.

La mortalité maternelle et néonatale, fortement liée à l’insuffisance de la qualité des soins dans les établissements de santé, demeure un défi pour la RDC. Les taux de mortalité maternelle et néonatale sont alarmants, avec respectivement 547 décès maternels et 28 décès néonataux pour 100 000 naissances vivantes (Rapport 2020, Division population des NU). Bien que 85,2 % des femmes accouchent en présence d'un professionnel de santé (MICS 2018), la qualité des soins reste préoccupante.

Pour Gerda Botayi, ancienne infirmière à Yete village situé dans le territoire de Ndjolu en province de la Tshuapa, ayant bénéficié de la bourse d'étude UNFPA pour suivre une formation à Kinshasa afin de devenir sage-femme, ce parcours qui marque un tournant décisif.

En tant qu'infirmière, je voyais trop souvent des femmes perdre la vie pour des causes évitables, et nous acceptions cela avec une certaine ignorance, comme si c'était normal. Aujourd'hui, en tant que sage-femme, je réalise à quel point ces décès étaient inutiles et évitables. » Explique-t-elle.

Gerda Botayi, ancienne infirmière bénéficière de la bourse UNFPA pour devenir sage-femme
Gerda Botayi, ancienne infirmière bénéficière de la bourse UNFPA pour devenir sage-femme

Gerda Botayi pense que le gouvernement et ses partenaires devraient multiplier les efforts en vue de renforcer le nombre de sages-femmes formées.

Dans le territoire de Ndjolu, je suis seule à exercer en tant que sage-femme. Partout ailleurs, il manque des sages-femmes, ce qui empêche de réduire le taux de mortalité maternelle et néonatale. De plus, la distance constitue un véritable obstacle : les femmes enceintes doivent souvent parcourir plusieurs kilomètres avant d'atteindre un centre de santé, et malheureusement, elles y parviennent souvent en retard. »

Pour Gerda Botayi, l’offre des services obstétriques et néonatales assurée par une sage-femme diffère de celle d’autres prestataires.

Concernant l'hémorragie lors de l’accouchement, nous avons maintenant accès à un médicament, l'ocytocine, que nous administrons aux femmes pour stopper le saignement. J'ai appris pendant ma reconversion, alors que comme infirmière, nous ne faisions rien. Nous n’administrions pas ce médicament et de nombreuses femmes perdaient la vie à cause de l'hémorragie et du manque de connaissance. »

Gerda Botayi analysant le partogramme
Gerda Botayi analysant le partogramme

Une formation de qualité pour un impact durable

Pour répondre à ce besoin urgent, UNFPA soutient la formation de sages-femmes via une filière de reconversion, permettant aux infirmiers déjà présents dans le système de santé de devenir sages-femmes. Actuellement, 11 provinces offrent cette formation qui dure 18 mois et mène à l'obtention d'un diplôme de Licence en filière sage-femme.

 Alexis Nzee, point focal du partenariat entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) et UNFPA, souligne l’importance de la mise en place d’une filière de reconversion en réponse au taux élevé de mortalité maternelle observé en RDC. Pour accélérer l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), l'accent a été mis sur la formation de ressources capables d'assister les femmes lors de l'accouchement, en particulier les sages-femmes. Selon lui, bien que le cursus normal pour la formation des sages-femmes dure trois ans, l’urgence de la situation et le besoin criant de personnel qualifié dans les maternités ont conduit à privilégier la reconversion des infirmiers déjà en activité. Ainsi, la stratégie a consisté à adapter le cursus de formation des sages-femmes, le réduisant à 18 mois pour un total de 90 crédits.

Cette approche vise à augmenter le nombre de sages-femmes capables d’offrir des soins de qualité, en particulier dans les domaines de la santé reproductive et de la lutte contre les violences basées sur le genre.

L'engagement de UNFPA à atteindre zéro décès maternel en RDC est un objectif ambitieux, mais réalisable. Grâce à des stratégies ciblées, telles que la reconversion des infirmiers en sages-femmes, UNFPA s'efforce d'améliorer la qualité des soins et de sauver des vies. Actuellement, la filière de reconversion est implantée dans les institutions d’enseignements supérieurs en techniques médicales, ISTM à Kananga, Tshikapa, Kindu, Lubumbashi, Bunia et Kinshasa. Une évaluation se poursuivra dans les ISTM de Goma, Mbandaka et Kalemie, afin d'étendre la formation des sages-femmes qualifiées à l'ensemble du territoire congolais.

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