Ces kits de dignité que vous venez de nous donner sont très significatifs. Je vois des brosses à dents et des pâtes dentifrice et autres biens. Combien de fois n’avions-nous pas oublié de brosser les dents à cause de la souffrance »,
s’est exclamée Suzane Maninga, une infirmière de 46 ans venue de Bandundu opérée au cours de la campagne de réparation de la fistule obstétricale à l’hôpital Général Evangélique de la Communauté Baptiste du Congo (CBCO) Vanga.
Cet hôpital a organisé en mars une campagne de réparation de la fistule obstétricale. UNFPA, Agence leader dans la campagne pour l’élimination de la fistule obstétricale a accompagné l’hôpital Général Evangélique de Vanga avec la remise de Kits fistule pour la chirurgie et des Kits SR8 composés de médicaments et matériels médicaux pour la prise en charge des avortements spontanés et complications d’avortements.
L’hôpital Général Evangélique Vanga se trouve dans la mission Protestante CBCO Vanga dans la Zone de santé rurale qui porte le même nom dans le territoire de Bulungu, province du Kwilu. C’est l’un des hôpitaux dotés de l’expertise chirurgicale et du plateau technique approprié pour la prise en charge de la fistule obstétricale. Cet hôpital organise régulièrement des campagnes de réparation de la fistule obstétricale, la dernière en date remonte en 2021.
Pour cette campagne, une équipe composée d’infirmiers, de chirurgiens belges et américains venus de l’ONG Médecins Du Désert (MDD) a durant deux semaines conduit des opérations de réparation de la fistule obstétricale. Les malades sont venues des provinces du Sud Ubangi, du Kasaï Central ainsi que de la ville de Bandundu et villages environnants.
Remise des kits de dignité aux femmes opérées
Le Pasteur Malala Mpris, Pasteur de District de Vanga, Dr Blaise Munguigu, Médecin Chef de Zone de santé de Vanga, Mme Patricia, Infirmière Belge travaillant à la Maternité de l’Hôpital Evangélique de Vanga et Dr Junior Mudji, Médecin Coordonnateur des activités et chargé des recherches, ont remis tour à tour les kits de dignité aux 35 femmes opérées de la fistule obstétricale. Les kits remis aux femmes ont été acquis grâce au fonds du Gouvernement Canadien.
Le parcours de Constantine Niama Kanda
Constantine Niama Kanda, cultivatrice de 40 ans venue de Ifounde dans la province du Sud Ubangi est l’une des femmes opérée de la fistule obstétricale. Elle s’est retrouvée avec la fistule obstétricale lors de l’accouchement de son 7ème enfant à l’issue d’une césarienne. Elle a souffert durant 5 ans, son mari l’a fui. Elle a vendu sa maison en tôle, ses habits et tous ceux qu’elle possédait pour chercher le remède à sa maladie, mais en vain. Alors qu’avant cette souffrance, elle cultivait 2 à 3 hectares de maïs et faisait la vente des produits de sa récolte.
Les gens n’achetaient plus les fruits de ma récolte à cause des odeurs des urines. Je me suis rendue compte de la gravité c’est pourquoi j’ai décidé de me rendre à Kinshasa auprès de mon oncle qui m’avait conduite voir un médecin. C’est après consultation que ce médecin nous a appris que cette maladie est soignée ici à Vanga. Mon oncle m’a trouvé les frais de transport. Après mon intervention chirurgicale, je suis guérie. Je ne mouille pas le lit, les urines coulent normalement. Merci à vous tous ».
Dans le cadre de la campagne pour l’élimination de la fistule obstétricale, le Bureau pays de UNFPA en RDC a développé une vision de privilégier la réparation de la fistule obstétricale en routine grâce à la disponibilité de l’expertise chirurgicale locale et le renforcement des plateaux techniques des Hôpitaux Généraux de Référence des Provinces. C’est dans ce contexte que UNFPA appuie la formation des équipes chirurgicales constituées chacune de 2 infirmiers, 1 anesthésiste et 2 Médecins pour la réparation de cas simples de la fistule obstétricale. A ce jour, 22 provinces sont dotées d’une équipe chirurgicale chacune pour la réparation de la fistule obstétricale en mode de routine.
Les stratégies combinées sous forme de campagne et de routine ont permis en 2022 de donner le sourire à 1.226 femmes et filles.