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Renforcer la paix à travers le renforcement des capacités

Trente (30) membres du Conseil Territorial de Paix (CTP) de Kalemie dans la province du Tanganyika ont vu leurs compétences renforcées dans la prévention des conflits et la recherche des solutions durables. A travers cet atelier organisé par la Ligue de la Zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (Lizadeel) avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), ce sont des jalons qui sont posés pour une paix durable.

Cette formation, rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet conjoint peace building mise en œuvre par UNHCR, la FAO et UNFPA, financé par le Fond de consolidation de la paix (PBF).  Elle a réuni une trentaine d’acteurs politiques et sociaux dont l’administrateur de territoire de Kalemie, les membres du conseil territorial de sécurité ainsi que ceux de la société civile venus essentiellement des Organisations de femmes et jeunes des communautés Twa et Bantoue. L’objectif est de mieux promouvoir la voix des parties prenantes, de renforcer leur participation et de leur permettre de mieux influencer et convaincre le gouvernement provincial d’être plus redevable et de répondre aux aspirations des femmes et jeunes membres.

Cinq (5) thématiques abordées

Les thématiques développées par les experts de la Monusco, de Lizadeel, de la Commission diocésaine justice et paix (CDJP) et de l’UNFPA, étaient axées sur : (i) la bonne gouvernance et la participation communautaire, (ii) la lutte contre la corruption et la malversation économique, (iii) la gestion et la prévention des conflits, (iv) les notions et les théories de la société civile, (v) la médiation et la négociation, pour prévenir les conflits, (vi) le leadership.


Participants à la formation

La situation entre Twas et Bantous

Dans la province du Tanganyika, les relations entre les Twas et les Bantous, demeurent fortement inégalitaires. Les tensions et violences entre les deux communautés qui ont éclatés en 2016, persistent encore dans beaucoup de territoires. Ces tensions tirent d’une part leurs racines du manque d’opportunités économiques durables, de l’accès aux moyens de subsistance, des barrières à l’égalité des droits des Twas, du faible accès à la terre, et aux services sociaux de base tels que la santé, l’éducation et la protection, favorisant leur exclusion aux prises de décision politique locales. D’autre part, la marginalisation économique et politique de longue date des Twas, combinée à la discrimination sociale qu’ils subissent de la part des populations Bantous, caractérisée par le déséquilibre dans l’imposition des redevances coutumières (récolte annuelle, produit de la chasse ou pêche) et les barrières liées aux stéréotypes et à la discrimination, ont souvent été identifiées comme des conséquences du faible accès aux services sociaux de base et aux ressources naturelles de toute la population de Tanganyika. Cette situation a généré en 2017 des conflits qui ont provoqué un afflux massif de plus de 557 000 déplacés internes.

Ils ont dit après la session de formation…

 Cette formation, m’est très importante pour la simple raison qu’elle s’inscrit dans la recherche de la paix et la paix durable dans le territoire de Kalemie. Ce qui est vrai c’est que la paix dans mon entité n’est pas encore effective. C’est pourquoi, il est important de renforcer l’engagement de tous les acteurs que nous sommes dans la recherche de la paix » Administrateur territorial Kalemie

Cet atelier a été riche en échange d’expériences et très instructif pour nous autres acteurs de la société civile. Même s’il est vrai que nous avons de l’engagement et de la volonté, il nous manque souvent des arguments et même des informations pour faire prévaloir nos droits et devoirs. J’ai acquis des connaissances qui certainement vont m’aider à jouer pleinement mon rôle en tant qu’acteur de la société civile »

A travers cette formation, nous avons vu, que toute cohésion sociale, tout développement, toute démocratie, ne sauront être effectifs en écartant la femme dans les instances décisionnelles. Le concept genre a fait l’objet de beaucoup de débat et j’espère qu’à la sortie de cet atelier les choses vont commencer à bouger pour que la femme puisse prendre sa vraie place dans la communauté »

Le projet solution durable

Le projet « solutions durables adresse les causes structurelles du conflit au Tanganyika par la mise en œuvre de solutions durables en faveur des personnes déplacées et retournées Twas et Bantous. Cela contribuera aussi à rendre opérationnels les mécanismes étatiques (redevabilité) et les comités locaux de paix (et de développement) afin qu’ils puissent être capables de favoriser les décisions ou recommandations communautaires en matière de lutte contre les discriminations, l’inégalité sociale et économique, participer à la réinsertion sociale des retournés, et promouvoir le dialogue entre les autorités locales, les organisations de la société civile, le secteur privé, les acteurs humanitaires et de développement, et les autres parties prenantes. Basé sur l’analyse des besoins, le projet a mis en place un environnement protecteur et propice à la réintégration des personnes déplacées et retournées dans les communautés hôtes et d’origine. Il participe également à la reconstruction/réhabilitation et équipement des infrastructures sociales, et contribue à l’amélioration de l’accès aux opportunités économiques et aux moyens de subsistances durables pour les personnes les plus vulnérables, particulièrement les femmes et les jeunes Twas et Bantous. De plus, à travers des activités de renforcement des capacités techniques des communautés, le projet offrira des opportunités socio-économiques, qui permettront de réduire la vulnérabilité des femmes et jeunes filles des communautés Twa et Bantoue tout en travaillant sur la masculinité positive pour changer les normes sociales. L’UNFPA travaille pour une meilleure participation des jeunes au prise de décision dans les communautés.