La crise persistante dans l’Est de la RDC notamment dans le Nord-Kivu, rend de plus en plus difficile le travail des prestataires de santé dont les sages-femmes qui interviennent pour sauver des vies et fournir des soins essentiels aux mères et aux nouveau-nés.

Dans plusieurs camps de déplacés aux alentours de la ville de Goma, les sages-femmes offrent des services d'accouchement gratuits et se mettent en première ligne pour soutenir les femmes enceintes et les nouveaux nés malgré les bombardements récurrents dans la région et particulièrement sur les sites des personnes déplacées internes.

Jeannette Aloma fait partie des sages-femmes humanitaires formées par UNFPA en 2018.  Ces héroïnes des services de santé sexuelle et reproductive, travaillent dans des circonstances souvent dangereuses pour défendre les droits des femmes à la santé sexuelle et reproductive depuis l’intensification de la crise humanitaire au Nord-Kivu.

On a la vie de bébés et de mamans entre nos mains… Depuis l’intensification de la crise, nous avons renforcé notre présence dans des sites des déplacés comme ici à Lushagala pour fournir des soins appropriés et des services essentiels aux femmes enceintes et aux nouveau-nés. »,

indique Jeannette, que nous avons rencontrée en train de diriger un accouchement.

Célébration de la JISF 2024 au Nord-Kivu

La célébration de la Journée Internationale de la Sage-femme le 5 Mai dernier, était une occasion pour la présidente de la Société Congolaise de la pratique Sage-femme (Scosaf) Nord-Kivu  de solliciter plus d’appui afin de permettre aux sages-femmes de contribuer efficacement à l’amélioration des soins de santé primaire, de promouvoir le droit sexuel et reproductif et de favoriser l’autonomisation des femmes.  Micheline Baguma estime en outre que, les femmes et les enfants sont particulièrement touchés par les conséquences de la pollution et du changement climatique auxquels s'ajoutent les conflits armés au Nord-Kivu.

La promotion de la santé contribue à préserver le climat… C’est pourquoi, nous avons besoin d’investissement, de ressources, d’autonomie, de reconnaissance et d’un siège à la table de prise des décisions afin de rendre accessibles les soins de qualité aux femmes et aux nouveaux nés victimes du changement climatique et des conflits armés ».

Le Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) Nord-Kivu, se félicite du travail abattu par les sage-femmes chaque jour dans des conditions très difficiles et avec des moyens très limités. Mais cela n’empêche pas à cet organe technique du Ministère de la santé de rappeler que la Province du Nord-Kivu a enregistré 65 décès maternels au premier trimestre de 2024.

UNFPA s’engage à promouvoir la profession « sage-femme »

« Lorsque des crises surviennent, les sage-femmes sont souvent les premières sur les lieux, en particulier dans les communautés isolées. Elles savent que les bébés naissent quelle que soit la situation de la femme enceinte, qu’elle se repose chez elle ou qu’elle fuie un conflit ou une catastrophe. » peut-on lire dans la déclaration de Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population.

Alors que les défis concernant la pratique sage-femme sont encore énormes à travers le monde, UNFPA encourage le processus de régulation de la fonction sage-femme en vue du développement et de la valorisation de la fonction pour leur implication effective dans le processus de prises de décisions et de la mise en œuvre des activités en faveur de la santé de la mère et de l’enfant.

UNFPA, en tant qu’agence lead des Nations Unies en matière de santé sexuelle et reproductive, s’engage à soutenir la formation des sage-femmes et appel à plus d’investissement dans des systèmes de soins de santé durables qui défendent et favorisent les droits humains fondamentaux des femmes et qui peuvent réagir en cas de crise et d’incertitude pour mettre fin aux décès maternels évitables.