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Nicole, la Sage-femme humanitaire de Djugu

 

Djugu, province de Ituri à l’Est de la République Démocratique du Congo

 Malgré l’insécurité et le crépitement des balles, les femmes enceintes arrivent toujours et je leur apporte l’assistance nécessaire. Elles arrivent fatiguées, traumatisées avec un visage plein de désespoir, je fais tout pour qu’elles accouchent et retourner dans les camps avec de l’espoir ». C’est en ces termes que Nicole FURAHA nous explique les conditions de son travail de sage-femme.

 

Servir les femmes malgré les conditions difficiles

Nicole a 28 ans. Après ses études de sage–femme à Institut Supérieur des Techniques Médicales de Nyankunde à Bunia dans la province de l’Ituri au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, elle a suivi une formation complémentaire de sage-femme humanitaire en 2020 grâce à l’appui de UNFPA. Elle a été déployée en 2021par les responsables de la zone de santé de Drodro pour travailler au Centre de santé de Masumbuko par manque de sage-femme qualifiée.  Loin de sa famille, Nicole est affectée à un milieu rural avec une situation d’insécurité très préoccupante.

 J’avais peur de venir travailler ici, avant de réaliser que Je suis sage-femme et mon travail consiste à sauver des vies, j’ai pris courage. J’ai la passion d’aider mes semblables et j’aime mon travail. C’est pour cela que j’ai accepté de vivre ici, nous sommes dans une localité où la situation sécuritaire est imprévisible.  nous dira Nicole pour décrire la situation à Djugu.

 

Depuis le début de l’année 2023, la province de l’Ituri et les territoires de Djugu et de Mahagi en particulier sont marqués par une recrudescence d’attaques armées. Selon UNOCHA, près de 308 000 personnes se sont nouvellement déplacées en Ituri, portant le total à plus de 1,73 millions de personnes déplacées. Plus de 94% des déplacements sont dus aux attaques et affrontements armés. Environ 432 500 sont des femmes en âge de procréer parmi lesquels on peut estimer à 17 000 femmes enceintes ayant besoin de soins de santé maternelle.

 Je reçois les femmes enceintes déplacées, les survivantes des violences sexuelles fuyant les combats. Etant sage-femme humanitaire, Elles sortent de cet endroit motivées. Quand ma mère m’appelle au téléphone je réponds toujours : Je suis en paix parce que les femmes de cette communauté ont besoin de moi ». Souligne-t-elle.

 

 Sage-femme humanitaire pour assurer les soins de qualité en santé sexuelle et reproductive

 

Les sages –femmes humanitaires jouent un rôle capital dans la continuité des soins de santé sexuelle et reproductive. La situation humanitaire n’empêche pas les femmes de donner naissance même si les conditions d’accouchement sont difficiles. 

 

UNFPA travaille au côté du gouvernent Congolais afin de répondre aux besoins de santé sexuelle et reproductive des populations touchées par les crises humanitaires et renforcer les capacités des sages-femmes pour offrir des services de qualité en santé sexuelle et reproductive. De 2019 à 2022 près de 220 sages-femmes ont été formées dans certaines provinces du pays.

 

Pour UNFPA, la formation des sages-femmes humanitaires et leur déploiement dans les zones en crise, est une stratégie qui permet de garantir la survie de la mère et du nouveau-né et ainsi atteindre ses trois résultats transformateurs à savoir zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale, zéro violence basée sur le genre même dans les situations humanitaires.