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Elles sont au total vingt (20) guéries de la fistule obstétricale et filles-mères victimes de grossesses non désirées. Elles ont reçu chacune une machine à coudre  après une formation adéquate assurée par UNFPA et ses partenaires. La cérémonie de remise  des machines à coudre  a été organisée à la maison de la femme de Kindu par la division provinciale du genre et famille, couplée d’une sensibilisation sur la planification familiale.

Pour rappel, après la campagne de réparation de fistule obstétricale menée en 2019 et la réparation en mode de routine à l’Hôpital Général de Kindu uen 2020, UNFPA, grâce au financement de la Suède, a appuyé en juin 2022, la formation en coupe et couture des vingt survivantes de la fistule obstétricale et filles-mères. Cinq machines à coudre, une machine de broderie et deux ordinateurs pour la base des données, ont été remis à la maison de la femme du Maniema pour l’encadrement des femmes vulnérables dans le cadre de leur réinsertion socio-économique en vue de transformer leurs vies.

Dix-huit mois après cette donation et l’encadrement, ces femmes engagées dans l'entrepreneuriat féminin ont travaillé en équipe et ont économisé de l’argent pour acheter vingt autres machines pour  que chacune d’elles soit capable d’organiser son atelier de couture. 

 Fatouma Dale Geneviève, directrice à la maison de la femme a, lors de la cérémonie de remise des machines, encouragé ces femmes à l’abnégation et l’assiduité afin de fructifier  cette acquisition pour leur autonomisation.

 « J’ai acquis des compétences et matériels de base pour commencer mon propre atelier »


Les survivantes de la fistule obstétricale en formation

Nji Mbenga Solange, 25 ans, habite la ville de Kindu. Elle a été abandonnée et rejetée depuis 2020 par son mari et sa belle-famille à cause de la fistule survenue après un accouchement non assisté. Cette mère de trois enfants fait partie des vingt nouvelles entrepreneures qui ont démontré leurs capacités à réussir ensemble et qui croient aller plus loin dans la coupe et couture au Maniema.

Après mon opération chirurgicale, (se souvient-elle), j’ai été prise en charge ici à la maison de la femme. En deux ans, j'ai beaucoup appris sur la coupe et couture. Aujourd’hui je fais des vêtements pour vendre et l’argent m’aide à contribuer dans notre caisse ici et subvenir aux besoins de ma famille. Nous avons travaillé en équipe et j'ai acquis des compétences et matériels de base pour commencer mon propre atelier », a indiqué Solange.

Le fait pour Solange et ses coéquipières de croire en elles-mêmes et en leurs capacités à travailler individuellement n’est pas un fait du hasard. La formation qu’elles ont reçue et le résultat de leur travail portent déjà leurs fruits. En seulement dix-huit mois, l’équipe a été capable de se procurer vingt nouvelles machines à coudre. Le revenu moyen pour chaque femme varie entre 20 000 et 30 000 francs congolais par jour, soit 7.5 dollars américains.  

La Province du Maniema compte à ce jour 557 cas de fistules obstétricales réparés, parmi lesquels, 282 cas réparés lors des campagnes et 275 cas réparés en mode de routine à l’Hôpital Général de Kindu. Les femmes guéries, bénéficient d’une assistance psychosociale et de la réinsertion socio-économique.

Vaut mieux prévenir que guérir


Les survivantes de la fistule obstétricale devenues entrepreneures

Pour renforcer la résilience de ces femmes,  la Société Congolaise de la Pratique Sage-Femme (SCOSAF) Maniema les a, par la même occasion, sensibilisées sur l'importance de recourir aux méthodes contraceptives et leur a offert gratuitement des services de planification familiale selon leur choix pour éviter les grossesses non désirées.

Kangela Julie est bénéficiaire d’une méthode de planification familiale à longue durée. Pour elle, sa méthode de choix va lui permettre d’avoir la grossesse au moment voulu. 

Nous remercions beaucoup UNFPA. Nous avons été victimes de grossesses non désirées et aujourd’hui, on nous a appris comment avoir une activité sexuelle responsable, sans crainte de tomber enceinte de manière involontaire. Ces méthodes vont nous permettre d’avoir des enfants en temps et en nombre voulu. » 

Au demeurant, UNFPA soutient l'entrepreneuriat féminin dans le but de contribuer au progrès général de la société et renforcer la résilience et l’autonomisation des femmes qui passe par la planification familiale. L’agence lead des Nations Unies sur la santé sexuelle et reproductive travaille sur le terrain pour s’assurer que chaque grossesse est désirée et que chaque individu, où qu’il soit, ait accès à la planification familiale volontaire et sans danger.