Le Fonds des Nations Unies pour la Population appui le ministère congolais de la santé publique pour mettre définitivement fin au risque de transmission du virus Ebola en milieu obstétrical. Ce partenariat est guidée par l’évidence selon laquelle ce milieu est le secteur médical dans lequel plusieurs types de liquide biologique sont manipulés par tous les corps de métiers qui interviennent dans la chaine de soins liés à la santé de la reproduction, notamment depuis les consultations gynécologiques jusqu’à la gestion des déchets après les accouchements.
UNFPA, fidèle à sa mission de défense des droits en matière de santé de la reproduction veut réduire le lourd tribu que le personnel soignant a déjà payé depuis le déclenchement de la maladie. En effet, plus de 5% des personnes décédées de la maladie à virus Ebola(MVE) ont été des spécialistes de la santé ayant été contaminées au cours de la prise en charge de leurs patients. En plus, il a été clairement prouvé qu’ils ont développé la maladie après un contact avec un liquide corporel des malades à qui ils administraient des soins. Pour briser cette chaine de transmission, UNFPA en partenariat avec l’OMS et les structures étatiques s’est engagé à renforcer la prévention et le contrôle des infections(PCI) dans les formations sanitaires.
Ne jamais perdre la vie en voulant aider à donner la vie
Des modules spécifiques de formation ont été élaborés et se dispensent surtout aux sages-femmes et accoucheuses exerçant dans les zones à risque. Aussi, a-t-il été clairement établi que les besoins particuliers des femmes et des enfants n’ont pas été suffisamment pris en compte dans les trois premières stratégies de riposte à la maladie. Dans la mise en œuvre de la stratégie actuelle, quatrième dans la série, le focus sur la prévention et le contrôle des infections dans les maternités est une approche innovante.
C’est pourquoi le partenariat entre l’UNFPA et le ministère cible quelques 400 sages-femmes dans plus de 300 structures de santé des zones à haut risque. Des équipe de superviseures sages-femmes sont déjà constituées et sont chargées parcourir les maternités pour encadrer leurs paires et renforcer les mesures de prévention et de contrôle des infections dans les 2 provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Selon la formatrice et expert au programme national de la santé de la reproduction, Dr Monique KAPAMBA, les services de gynéco-obstétriques constituent un milieu à haut risque de transmission de la MVE. Elle affirme que : « les soins obstétricaux et plus spécifiquement l’accouchement, un acte qui consiste à donner une nouvelle vie, comportent un risque très élevé de contracter le virus au travers des liquides biologiques des parturientes (sang, liquides amniotiques). De plus, dans les maternités, les femmes enceintes et les nouveau-nés constituent de potentiels vecteurs de la MVE suite à leur système immunitaire affaibli par la grossesse. Il s’avère par conséquent urgent et important de renforcer les mesures de prévention dans les maternités situées dans les zones à risque ».
Pour elle, les activités de Prévention et Contrôle des Infections en milieu gynécologique et obstétrical tels que la mise en place des triages et des zones d’isolement, le respect des précautions standards de PCI, le respect des normes PCI lors de la conduite des accouchements etc., sont des mesures essentielles pour rompre la chaine de transmission de la maladie. Elle conclue en ajoutant que «la supervision des activités de PCI dans les maternités est une activité cruciale pour la mise en œuvre du paquet minimum complet de la PCI et aussi pour le maintien des performances de la PCI dans le milieu gynéco-obstétrique ».
L’UNFPA veille sur la santé maternelle dans la riposte
Pour répondre à son ambition d’éliminer les décès maternels évitables, et réaliser l’objectif de zéro transmission d’Ebola dans les maternités, l’UNFPA, de concert avec le Ministère de la Santé et la coordination de la riposte contre la maladie à virus Ébola (MVE), œuvre pour que désormais tout prestataire soit en mesure d’appliquer toutes les mesures préventives contre toute forme de contamination au virus Ébola lors des consultations prénatales, de la surveillance du travail, de l’accouchement, des soins postnatals et la gestion des déchets dans les maternités selon les normes.
Aussi s’est-il avéré indispensable de former le personnel sanitaire sur les mesures préventives de l’infection à virus Ébola dans la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement y compris des complications obstétricales et dans l’offre des services de planification familiale. Ainsi, en appui à l’action du Gouvernement, l’UNFPA s’emploie à renforcer les capacités des sages-femmes et accoucheuses en matière de prévention et contrôle de l’infection à virus Ébola dans les maternités et faire de certaines d’entre-elles les points focaux PCI dans leurs structures respectives, d’autres des superviseurs de PCI dans les zones de santé.
Selon le Coordonnateur de l’Action Humanitaire de l’UNFPA en RDC et Coordonnateur de la réponse de l’UNFPA dans la riposte contre la MVE, Dr Polycarpe TAKOU, «ces formations de sages-femmes et accoucheuses, notez bien qu’il y avait aussi des médecins, est la matérialisation de la nouvelle approche d’action de l’UNFPA dans le cadre de l’actuel plan stratégique national contre la MVE. Le respect des mesures de prévention est une affaire de comportement, de reflexe à cultiver. C’est pour cela que nous avons mis en place le système de supervision de ces sages-femmes formées afin d’accompagner ce changement de comportement. En plus des formations, et la mise en place du mécanisme de supervision, nous dotons les maternités en fournitures et matériel pour le respect des mesures de prévention et contrôle des infections afin de faire des maternités des lieux exempts d’Ebola. Ces initiatives viennent compléter la mise à disposition par l’UNFPA de plus de 27 tonnes d’équipements médicaux et réfection de certaines maternités dans des zones à haut risque (Mangina, Beni, et bientôt à Katwa) dans le cadre du renforcement de capacités pour un système de santé plus résilient.
Satisfecit de la coordination pour l’initiative de l’UNFPA, Coordonnateur Général de la riposte, le Pr Steve Ahuka note que « l’épidémie de la maladie à virus Ebola n’épargne personne, ni les femmes enceintes et celles qui allaitent, ni moins encore les prestataires de santé œuvrant dans les maternités. Veiller au respect des mesures de prévention et de contrôle de l’infection dans les maternités constitue une stratégie efficace de la lutte contre la MVE et contribue aux efforts de la coordination générale de couper la chaine de transmission de cette terrible maladie ».
A la faveur des travaux de la récente revue opérationnelle de la stratégie intégrée de la riposte contre la maladie à virus Ebola dans les provinces du Nord et Sud Kivu ainsi que l’Ituri, le ministre de la Santé, le Docteur Eteni LONGONDO a félicité leur concours précieux apporté à son pays par les partenaires technique et financiers dont l’UNFPA. Il leur recommande d’offrir plus d’encadrement aux acteurs nationaux de la riposte et non de se substituer à ceux-ci afin de permettre le renforcement des capacités des ressources humaines et pérenniser la lutte.
La supervision par les paires: une piqure de rappel pour la prévention et le controle de la transmission de Ebola dans les maternités du Nord-Kivu
Depuis le début du mois d’octobre, Dayene et Zawadi exercent leur profession de sage-femme dans l’itinérance. A l’issu de la formation initiée en urgence par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), elles ont été choisies par le Ministère de la Santé Publique de la République Démocratique du Congo pour faire le tour des maternités à risque de la zone de santé de Goma pour s’assurer que leurs collègues dirigent des accouchement avec le minimum de risque d’infection à la maladie à virus Ebola(MVE). Distinguées au cours de ladite formation par leur maitrise des précautions essentielles de prévention et de contrôle des infections en milieu obstétrical, elles sont mandatées par le Ministère de la Santé pour superviser les accouchements à l’Hôpital Provincial du Nord Kivu(Goma), le Centre de Santé de Rushuru, le Centre de Santé CCCK, l’Hôpital Militaire Régional de Goma, l’Hôpital General de Reference de Nyragongo et le Centre de Santé Régional de Kisiba. De façon rotatoire, chacune des deux sages-femmes superviseures passe chaque semaine, un jour de garde dans chaque maternité pour s’assurer que leurs paires ne s’exposent pas au risque d’infection au virus Ebola aussi bien lors des accouchements que les autres prestations obstétricales. En prenant part à la première formation de protection du personnel obstétricien contre Ebola, Dayene et Zawadi étaient loin de s’imaginer un changement radical dans leur carrière de sages-femmes. Fortes des enseignements reçus et dédiées a leur nouvelle fonction de superviseures, elles confessent avoir pris conscience des risques auxquelles les sages-femmes sont exposées dans la pratique quotidienne.
Des recommandations très utiles. En un mois d’exercice aux côtés de leurs paires, nos deux superviseurs qui couvrent la ville de Goma et son voisinage notent des améliorations considérables tout en relevant le besoin d’amélioration surtout en ce qui concerne les nouveaux réflexes qu’imposent la délicatesse le mécanisme de transmission de la maladie. Pour ce faire, elles préconisent la disponibilité dans les maternités d’équipements de protection appropriés, notamment, les gants gynécologiques et les kits de protection individuelle. Elles souhaitent aussi l’intensification dans les zones à risque des formations en Prévention et contrôle des infections(PCI) et la mise en place systématique des zones de triage et d’isolement à proximité des maternités.
L’UNFPA vise zéro transmission de EBOLA dans les maternités
L’exemple des deux sages-femmes est le modèle de supervision initié par le Fonds des Nations Unies pour la Population(UNFPA) pour s’assurer que quelques 300 structures de santé situées dans les zones a risque des provinces du Nord Kivu et de l’Ituri où tous les jours une équipe de superviseures sages-femmes irait de maternités en maternités pour encadrer leurs paires et renforcer les mesures de prévention et de contrôle des infections. Dès le déclenchement de cette épidémie a l’Est du pays en Aout 2018, l’UNFPA avait opté pour la réfection de certaines maternités dans des zones à haut risque comme Mangina et l’Hôpital General de Béni. Mais la progression rapide spatiale de la maladie l’a plutôt guidé à développer une approche plus dynamique en vue bloquer la chaine de transmission au niveau de tous les prestataires de soins gynéco-obstétriques. Pour répondre à son ambition d’éliminer tous les décès maternels évitables, et réaliser l’objectif de zéro transmission d’Ebola dans les maternités, l’UNFPA de concert avec le Ministère congolais de la Santé et la coordination de la riposte contre la maladie à virus Ébola (MVE), œuvre pour que désormais tout prestataire soit en mesure d’appliquer toutes les mesures préventives contre toute forme de contamination au virus Ébola lors des consultations prénatales, de la surveillance du travail, de l’accouchement, des soins postnatals et gérer les déchets dans les maternités selon les normes.