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Malgré la destruction des voies d’accès à Uvira, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a dépêché ce week-end plus de dix (10) tonnes de secours aux communautés sinistrées, pour soulager les plus démunies après les eaux torrentielles qui ont emporté maisons et biens faisant au passage plus de 50 morts et 200 blessés. Ainsi, en moins d’une semaine après le cri de détresse des pouvoirs publics de la République Démocratique du Congo face à la destruction de plus de 50% des structures sanitaires de la ville, l’UNFPA a décidé de renforcer la zone sanitaire en vue d’assurer la continuité des services de santé sexuelle et reproductive. Désormais les femmes pourront être prises en charge pour des accouchements hygiéniques, les complications de la grossesse, la chirurgie obstétricale, la prévention et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles tels que le VIH/SIDA. L’initiative de l’UNFPA fait suite à une évaluation multisectorielle réalisée par les acteurs humanitaires intervenant dans la zone sanitaire  d’Uvira. C’est pourquoi l’UNFPA a ajouté aux matériels médicaux, des kits de dignité qui seront répartis aux familles les plus affectées et démunies par l’ONG Caritas-Développement Uvira. Aussi- convient-il de préciser que cette réponse humanitaire a été rendue possible grâce au soutien de ses partenaires traditionnels dont le Canada et la Suède. Déjà, en vue de prévenir d’éventuelles dégradations de la situation actuelle, le  Dr Sennen Houton, Représentant de l’UNFPA lance un appel pour plus de générosité de la part des donateurs car la RD Congo fait face à Ebola, au coronavirus, à une multitude de crises humanitaires graves dues à la récurrence des conflits et catastrophes naturelles dont celle d’Uvira ayant provoqué près de 200.000 sans-abris regroupés sur quarante (40) sites de déplacés spontanément et hébergés dans les familles d’accueil. L’évaluation des acteurs humanitaires montrent aussi que près de 5 581 maisons ont été entièrement ou partiellement endommagées par les eaux et des ménages entiers vivent soit dans des familles d’accueil soit dans des sites spontanés.

 


Débarquement des kits de secours au bureau central de la zone sanitaire de Uvira

En recevant les matériels médicaux, le Ministre provincial de la santé, genre et affaires humanitaires, Monsieur Cosmos Bishisha a loué les efforts de l’UNFPA dans la protection de la femme avant de demander aux structures médicales bénéficiaires de gérer ce don reçu en prônant la transparence et le bien-être des populations sinistrées de la ville d’Uvira.  Pour sa part, le Médecin-Che de Zone, Dr PANZU  NIMI a estimé : « les dons apportés par l’UNFPA sont arrivés au bon moment. Nos structures sanitaires sont actuellement débordées au-delà de leurs capacités. Avec cet apport nous sommes certains que la misère des sinistrés sera soulagée à un certain niveau. Nous remercions de tout cœur l’UNFPA en lui promettant de gérer ces dons en bons pères de famille. » Il a ajouté que chaque fois que la population de sa zone de santé est confrontée à une crise humanitaire, l’UNFPA leur vient au secours dans le volet de santé de la reproduction, rappelant au passage l’appui reçu par quelques structures médicales de sa zone de santé lors de l’afflux des réfugiés burundais dans le territoire d’Uvira en 2017.

Au nom des bénéficiaires le Directeur de Caritas-Développement Uvira, le Révérend Père Dominique MULUME-ODERHWA a exprimé sa gratitude en ces termes « Depuis que notre ville d’Uvira a été frappée par cette catastrophe, nous avons lancé des cris S.O.S. à plusieurs niveaux. L’UNFPA fait parties des premières organisations qui ont répondu favorablement, et l’octroi de ce matériel le prouve suffisamment. Au nom de toute notre population, des sinistrés et de notre structure, la Caritas-Développement Uvira, nous disons un grand merci à l’UNFPA en demandant à d’autres organisations de lui emboiter le pas car les besoins sont encore multiples au sein de nos frères et sœurs sinistrés. »

D’après le Maire de la Ville d’Uvira, l'usine de traitement d'eau a été durement touchée, ce qui pourrait entrainer la recrudescence des cas de choléra étant donné que la ville d’Uvira est située dans une zone endémique. Les capacités de réponse sur place en santé sont aussi affectées avec le Centre de Santé de Mulongwe totalement inondé et hors service.


Remise symbolique des kits médicaux au Ministre provincial de la santé,
genre et affaires humanitaires, Monsieur Cosmos Bishisha

Cette catastrophe s’ajoute aux épisodes d’épidémies de Choléra et de Rougeole ayant causé de nombreux décès depuis le début de cette année 2020. Aussi, devrait-on craindre la pandémie de COVID-19, meme si la ville n’a encore enregistré aucun cas. La promiscuité, conséquence des bousculades lors des opérations de sauvetage et aussi sur des sites d’accueil constituent potentiellement des facteurs susceptibles de favoriser la propagation du COVID-19.


Vue aérienne de la ville sinistrée de Uvira. Mai 2020

Par Théophane Patinvoh(UNFPA-Goma) avec la Contribution de Jean Paul Ruteye KITAMBALA(Caritas-Développement Uvira)