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8,7 millions de personnes en République Démocratique du Congo ont besoin d'une assistance humanitaire d'urgence en 2024. Pour mettre en œuvre des interventions de qualité, la communauté humanitaire a besoin de 2,6 milliards de dollars américains, pour répondre notamment aux besoins vitaux des personnes vulnérables affectées par les différentes crises humanitaires en RDC.

C’est dans cette perspective que le plan de réponse humanitaire 2024 a été lancé le 20 février 2024 à Kinshasa par le Ministre des Affaires Sociales, des Actions Humanitaires et de la Solidarité Nationale, S.E Modeste MUTINGA MUTUISHAYI, en présence des bailleurs des fonds, des membres du corps diplomatique, des responsables des agences du système des Nations Unies, des ONG Internationales et Nationales.


Ministre Modeste Mutinga

Le Ministre des Affaires Sociales, des Actions Humanitaires et de la Solidarité Nationale a déploré le taux élevé des déplacés internes dans la partie Est de la RDC, exposée à diverses épidémies ; sans compter les inondations, les glissements de terrain à Kinshasa et dans certaines provinces de la RDC  comme le Kasai Central, qui ont occasionné des pertes énormes.

Sauver des vies humaines et réduire la souffrance des populations est l’objectif majeur que devra atteindre ce plan de réponse 2024 élaboré avec la participation de toute les parties prenantes » ; a indiqué le Ministre Mutinga avant d’ajouter que « Pour l’exercice qui commence, le gouvernement attend plus de transparence et la définition concertée des priorités d’interventions humanitaires. Nous faisons un appel aux partenaires techniques et financiers de la communauté des humanitaires en faveur de l’opérationnalisation de l’approche triple Humanitaire-Développement-Paix, ceci pour l’avènement d’une paix durable en RDC ».

 

Le Coordinateur Humanitaire et Coordonnateur Résident  du Système des Nations-Unies en RDC, Bruno Lemarquis, est revenu sur les conséquences de cette crise humanitaire de plus de 30 ans.

C’est l’une des crises les plus graves, les plus complexes et les plus négligées au monde, ayant occasionné plus de 6.7 millions de personnes déplacées internes, le deuxième plus grand chiffre après le Soudan. Ceci sans compter avec les épidémies, des incidents de protection, l’augmentation très fortes des violences basées sur le genre, des violences sexuelles qui ont atteint des niveaux alarmants, avec plus de 113 000 cas documentés en 2023, dont 50 000 enregistrés dans la seule province du Nord Kivu ».

Bruno Lemarquis qui déplore la diminution de l’appui apporté à la RDC par les bailleurs entre 2022 et 2023, espère en outre que les contributions vont augmenter cette année.

 


Bruno Lemarquis, le Coordinateur Humanitaire et Coordonnateur Résident  du Système des Nations-Unies en RDC

D’où son appel à plus d’engagement politique et diplomatique face aux causes profondes de la crise en RDC, qui sont entre autres les exploitations des ressources naturelles y compris les minerais des conflits sans compter l’épineuse question du flux financier illicite et des conflits fonciers.

Pour sa part l’Ambassadrice des Etats Unis, Lucy Tamlyn a réaffirmé le soutien des bailleurs de fonds au gouvernement congolais. Elle a, à l’occasion, lancé un message à toute la communauté des bailleurs qu’elle représentait à cette cérémonie, de pouvoir mobiliser plus de ressources additionnelles pour assurer la sécurité et la protection des populations vulnérables.

Nous comptons sur l’amélioration de la collaboration entre le gouvernement de la RDC et la communauté internationale. Nous sollicitons également du gouvernement la facilitation, tant de l’importation et dédouanement des engrais, que de l’obtention des visas du personnel international ».

Ce qui permettra de garantir l’accès humanitaire sécurisé et fondé sur des principes que le gouvernement toute la communauté humanitaire devront observer afin d’atteindre l’objectif de sauver des vies et d’alléger les souffrances des populations ; a-t-elle ajouté.

Le lancement du plan de réponse humanitaire c’était aussi des stands d’expositions des clusters humanitaires. Au stand du cluster protection tenu par le Fonds des Nations Unies pour la Population et ses partenaires, les invités ont pu s’imprégner des interventions menées pour alléger  les souffrances de populations vulnérables.

Bref aperçu des besoins de prévention et réponse aux VBG

Il faut noter que 7,7 millions des personnes ont besoin d’une protection contre les violences basées sur le genre parmi lesquelles 1,2 millions sont directement ciblées par le plan de réponse humanitaire. Le Sous Cluster VBG dont UNFPA assure la coordination a besoin de 47 000 000$ UDS pour prévenir et répondre aux violences basées sur le genre.

En effet, la persistance des conflits armés dans les provinces de l’Est, les conflits coutumiers et inter communautaires, les mouvements de population, l’insécurité alimentaire élevée exacerbent les risques de Violences basées sur le genre auxquels les femmes et les filles font face.

En RDC, plus de 135 000 personnes déplacées à Sake, dans la province du Nord-Kivu, ont été forcées de fuir à nouveau, cette fois vers Goma et Minova (Sud-Kivu), alors que la violence s'est intensifiée depuis le début du mois de février, indique OCHA. Deux tiers des habitants de Sake ont maintenant fui.

Parmi eux, 6 615 femmes enceintes ont désespérément besoin de protection et d'un accès sécurisé aux services de santé. L'intensification de la violence ne fait qu'accroître la peur et les privations des femmes et des enfants qui ont déjà été contraints de fuir leurs maisons, leurs moyens de subsistance et leurs communautés.

À ce jour, UNFPA a apporté une première réponse en remettant au gouvernorat du Nord-Kivu et aux divisions provinciales de la santé et du genre 500 kits de dignité, 1000 kits d'accouchement individuels Kit2A et 100 kits 2B pour les personnes nouvellement déplacées.

Et si rien n'est fait ?

Sans financement de la réponse de prévention et réponse aux VBG, les victimes de ces graves violations des droits humains seront abandonnées à leur sort, et les risques de protection augmenteront. En l’absence de la prise en charge, 1,2 million de personnes vont continuer à souffrir des conséquences de VBG et les survivant(e)s de VBG subiront davantage la stigmatisation, la discrimination et le rejet.