La tradition était respectée ce 5 Mai à travers toute la planète pour rendre un hommage mérité au travail de la sage-femme dans la prise en charge de la santé maternelle, néonatale et infantile. « Ensemble à nouveau : De l’évidence à la réalité » : C’est sur ce thème que la Journée internationale de la sage-femme a été célébrée en 2023. Une manière de mettre en lumière le travail réalisé par les sages-femmes à travers les soins essentiels qu’ils offrent aux mères et aux nouveau-nés, dans la perspective de l’atteinte des objectifs du développement durable en particulier le troisième objectif qui prône la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et l’accès universel aux services de soins de santé de qualité.
En RDC, une règlementation s’impose
Si la Confédération internationale des sages-femmes (ICM) note avec satisfaction que la pratique sage-femme a été couronnée par des actions salvatrices qui placent les sages-femmes à l’avant-garde des soins maternels et néonatals, en République Démocratique du Congo, la société congolaise pour la pratique sage-femme (SCOSAF) souhaite de toute urgence d’un ordre juridique en vue de règlementer la corporation et sécuriser ce corps professionnel, prestataire de premier recours dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale.
Faisant référence au rapport sur l’état de la pratique sage-femme co-dirigé par l’UNFPA, l’OMS et l’ICM en 2021, le secrétaire Exécutif de la SCOSAF Mr Ambrocka Kabeya a révélé que
les sages-femmes sauvent jusqu’à 4,3 millions de vies chaque année, évitent 67% des décès maternels et 64% des décès néonatals dans le monde. Ce qui prouve selon Ambrocka Kabeya, que « l’investissement dans les sages-femmes sauve des vies, améliore la santé et renforce les systèmes de santé ».
Pour ce faire, la sage-femme a besoin de travailler dans un environnement sécure que seule la réglementation et la régulation de la profession peuvent garantir. Ce qui n’est pas le cas pour la RDC car actuellement, la sage-femme travaille sans un cadre juridique règlementant la profession. Le manque d’une loi qui réglemente la profession sage-femme à des conséquences néfastes au nombre desquelles il cite, le manque de protection des bénéficiaires des services de la sage-femme à savoir la maman et son bébé, la formation inappropriée des sages-femmes dans des écoles non accréditées, le mauvais déploiement et affectation inadaptée de la sage-femme.
La réglementation de la profession sage-femme, se dresserait donc en contrepoids à toutes ces conséquences.
Conscients de cette réalité, le Fonds des Nations Unies pour la Population, UNFPA et le gouvernement congolais se sont engagés à accompagner les apprenants sages-femmes à travers une formation de qualité. Pour ce faire, UNFPA contribue à l’élaboration d'un programme de formation basée sur les compétences et qui répond aux normes de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM). Un autre volet de cet accompagnement, consiste à former les encadreurs cliniques aux méthodes d’encadrement des stagiaires sur base de l’approche par compétence et la formation des enseignants aux méthodes d’enseignement basées sur les compétences. Un troisième volet est la mise en place de la filière de reconversion des infirmiers en sages-femmes dans 6 instituts supérieurs des techniques médicales (ISTM) du pays. Une stratégie mise en place par UNFPA pour augmenter le nombre de sages-femmes là où le besoin est le plus accru.
La SCOSAF accueille ses nouvelles unités
Comme il est de coutume dans toutes les célébrations de la Journée dédiée aux sages-femmes, la société congolaise de la pratique sage-femme a au cours de la cérémonie, fait le bilan de son action depuis plus de 20 ans, a apporté les soins de qualité avant, pendant et après l’accouchement en RDC. La cérémonie était aussi marquée par la prestation de serment des nouvelles unités sages-femmes formées par les instituts supérieurs des techniques médicales du pays. Les nouveaux-venus dans la corporation, une centaine environ à Kinshasa et plusieurs autres dans les provinces où UNFPA appuie les ISTM pour la formation des sages-femmes qualifiés. C’est le cas du Nord-Kivu, l’Ituri, le haut-Katanga, le Maniema et les trois provinces du Kasai. Ces sages-femmes ont pris l’engagement d’œuvrer comme piliers des soins de santé de la mère et de l’enfant à travers une assistance indéfectible à la femme enceinte tout au long de la grossesse et jusqu’à l’accouchement.
A l’occasion de la célébration, a SCOSAF a également déployé ses membres dans la communauté y compris les sites de déplacés internes pour offrir des services de planification familiale gratuits ainsi que la prise en charge médicale des cas de violences sexuelles.