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« Comprendre l’imperceptible : Agir pour résoudre les crises oubliées des grossesses non intentionnelles », c’est le thème du Rapport sur l’état de la Population Mondiale 2022, lancé à Kinshasa le 13 avril dernier, par le Vice-Ministre du Plan, Monsieur Crispin Mbadu Phanzu  en présence de la Vice-Ministre de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévention, Mme Véronique Kilumba Nkulu, des députés et sénateurs, des membres des agences du Système des Nations Unies et du corps diplomatique accrédité à Kinshasa, des membres des ONG ainsi que des jeunes.


La cérémonie du lancement du Rapport au Kempeski Hôtel

Dans son adresse, le Vice-Ministre du Plan a précisé que le chemin parcouru jusqu’ici par la RDC pour atteindre des objectifs du développement durable, n’est certes pas élogieux mais cela reste un processus d’amélioration continue dans le Programme d’Action du Gouvernement. Ainsi, avec l’appui des partenaires au développement, le Gouvernement ne ménage aucun effort pour mettre en place les actions diverses afin d’améliorer au quotidien les conditions de vie des femmes, des adolescentes et des jeunes filles. Il a également invité tous les partenaires au développement de s’investir dans la lutte contre la mortalité maternelle, la promotion de la Planification Familiale, la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre ainsi que l’amélioration du Système Statistique National en République Démocratique du Congo.


Vice-Ministre du Plan, Monsieur Crispin Mbadu Phanzu 

Des perspectives qui ne laissent pas indifférent UNFPA.

Dr Eugene Kongnyuy, Représentant de UNFPA en RDC a souligné dans son discours, que les grossesses non désirées constituent une crise invisible parce que presque la moitié de grossesses au monde sont des grossesses non désirées, soit au total 121 millions par an. Ceci est un problème personnel pour la femme, car c’est une expérience inoubliable et pénible qui a de l’impact tout au long de sa vie. Les grossesses non désirées sont également un problème de santé publique a poursuivi Dr Eugène Kongnyuy. Plus de 60 % des grossesses non désirées se terminent par un avortement à risque entrainant des conséquences sur la santé physique, santé mentale, la stérilité et même la mort. C’est aussi un problème de droits humains, parce que les grossesses non désirées sont à la fois une cause et une conséquence à la discrimination basée sur le genre et à la conséquence de la restriction de l’autonomie corporelle des femmes et des filles. Enfin, les grossesses non désirées sont un problème humanitaire et de développement car aucun développement n’est possible sans la régulation des naissances a-t-il conclu.


Dr Eugene Kongnyuy, Représentant de UNFPA en RDC

Ces différentes interventions ont été précédées par la présentation de la synthèse du rapport et sa contextualisation par rapport à la RDC, faite par le Professeur Eliwo Akoto du département des sciences de la population et du développement de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Ce rapport aborde la question des grossesses non intentionnelles (GNI) qui ne reçoivent pas toute l’attention requise. Ce phénomène oublié concerne une grossesse sur deux, dont un grand nombre est non désiré car cela n’est pas le fait d’un choix délibéré de la part des femmes et des filles.. D’après l’analyse du Professeur Eliwo, Ce phénomène a des origines multiples : les discriminations basées sur le genre qui empêchent les femmes d’exercer leur libre arbitre, la région et le milieu de résidence, le niveau de vie, les difficultés d’assurer les services de santé sexuelle et reproductive à cause des crises, la non-reconnaissance des droits fondamentaux de décider d’avoir ou non des enfants, les crises humanitaires (conflits, catastrophes naturelles).


Professeur Eliwo Akoto du département des sciences de la population et du développement de l’Université de Kinshasa (UNIKIN)

Le recours à l’analyse écologique a permis de mieux faire ressortir l’influence considérable exercée par l’environnement socio-économique et culturel sur la prévalence des grossesses non intentionnelles. Cette étude montre que le développement global est un facteur majeur de réduction des grossesses non intentionnelles.


Les participants au lancement du Rapport 


Les participants au lancement du Rapport 


Les participants au lancement du Rapport 

Il sied de rappeler que chaque année UNFPA invite la communauté internationale à réfléchir sur une thématique majeure en relation avec les questions de population et développement de l’heure à travers le lancement du rapport spécifique dénommé Rapport sur l’état de la Population Mondiale.