"Le choix de la planification familiale, levier de l’épanouissement de la femme » est le thème national choisi pour la Journée Mondiale de la Contraception, (JMC) 2023, en République Démocratique du Congo.
Célébrée le 26 septembre de chaque année, la JMC offre une opportunité aux différentes nations du monde de réfléchir et de mettre en place des actions visant à améliorer les interventions pour réduire l’ampleur des grossesses non-désirées à travers le monde et de sensibiliser les communautés sur les avantages de la planification familiale.
Intervenant à l’ouverture de la cérémonie de commémoration, le vice- ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Son Excellence Serge Emmanuel Holen a indiqué que la population en général et la jeunesse en particulier doit être éclairée davantage sur les bienfaits que peuvent procurer une contraception bien comprise, bien pensée et bien réalisée « une contraception bien comprise offre une meilleure santé aux femmes afin qu’elles participent au développement du pays » a mentionné le vice-ministre.
Pour sa part, WANOGO Dotian Ali, Coordonnateur du Comité Technique Multisectoriel Permanent de Planification Familiale (CTMP) et Coordonnateur de l’Unité commodités, Adolescents et Jeunes à UNFPA est revenu sur l’importance de la planification familiale «Les femmes et les filles qui ont la possibilité de planifier leur naissance auront plus d’opportunités pour réaliser leur plein potentiel; elles peuvent continuer leur éducation, participer et contribuer à l’économie, ce qui va permettre de créer une société plus stable et plus équitable. » a-t-il indiqué.
Des chiffres alarmant sur la planification familiale
Dans un exposé fait par WANOGO Dotian Ali, Coordonnateur du Comité Technique Multisectoriel Permanent de Planification Familiale (CTMPF) il apparait que, selon le MICS 2018 (l’enquête par grappes à indicateurs Multiples), environ 28,7% des femmes mariées ou en union ont exprimé des besoins non satisfaits en services de planification familiale, dont 19,4% pour espacer les naissances et 9,3% pour ne plus avoir d’enfants. Selon la même enquête près de 60% des adolescentes de 15-19 ans ont exprimé des besoins non satisfaits en matière de contraception.
Ces chiffres alarmants nous interpellent, toutes et tous, comme acteurs de la planification familiale à doubler les efforts pour créer un environnement favorable à l’utilisation de la contraception. La promotion de la planification familiale (PF) nécessite l’implication des acteurs de tous les secteurs. » a fait remarquer le coordonnateur du CTMPF.
Occasion pour la Directrice du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR), Dr Anne Marie Ntumba, de plaider pour l’implication des partenaires techniques et financiers afin de vulgariser la loi de décembre 2018 fixant les principes fondamentaux relatifs à l'organisation de la santé publique qui accorde une place de choix à la contraception.
Dr Anne Marie Ntumba a félicité le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, pour l’investissement dans la budgétisation et le décaissement des fonds alloués à l’appui des interventions de planification familiale à travers l’achat des produits contraceptifs.
Le dernier décaissement de $2 097 680 a été fait en novembre 2022 et le gouvernement s’est par ailleurs engagé d’ici 2030 à allouer et décaisser chaque année $5,000,000 pour l’achat des contraceptifs et autres médicaments de santé maternelle qui sauvent les vies.
Rencontre avec les dirigeants mondiaux
En marge de la JMC, Dr Natalia Kanem, Directrice Exécutive de UNFPA et Secrétaire général adjoint des Nations Unies a tenu une rencontre à New York avec des dirigeants mondiaux y compris les ministres nationaux du secteur de la santé ainsi que des philanthropes, qui ont annoncé une vision audacieuse et de nouveaux engagements pour mettre fin au déficit de financement des fournitures contraceptives vitales.
Lorsque les femmes et les jeunes ont accès à la méthode contraceptive de leur choix, ils peuvent avoir un pouvoir et une capacité d'action sur leur corps et leur avenir » a rappelé Dr Natalia Kanem.
Au cours de la rencontre, il a été rappelé que 257 millions de femmes souhaitent éviter une grossesse mais n’utilisent pas de méthodes de contraception sûres et modernes. Les grossesses non désirées, qui représentent la moitié de toutes les grossesses, entraînent une réduction de l'éducation et de la participation au travail, ainsi qu'une vulnérabilité accrue à la pauvreté.
Le financement mondial ne parvient pas à répondre aux besoins. A titre d’exemple, pour l’année 2022, le monde a manqué plus de 100 millions de dollars pour répondre à la demande de contraceptifs des femmes. Sans une accélération des engagements et des approches de financement appropriées et durables, cet écart atteindra au moins 1 milliard de dollars d’ici 2030, conclu le communiqué final de la rencontre.
Sensibilisation et plaidoyers pour marquer la JMC 2023 dans les provinces du pays
Au Nord-Kivu la cérémonie a eu lieu dans les sites de déplacés internes de Rusayo et Don-Bosco où UNFPA appuie une campagne d’offre gratuite de services de planification familiale auprès des populations déplacées en vue d’atteindre environ 500 nouvelles acceptantes volontaires de méthodes contraceptives.
Une occasion pour les bénéficiaires de savoir que les services de planification familiale sont gratuits au niveau des cliniques mobiles dans les sites des personnes déplacées internes et au sein de la communauté à travers les sages-femmes et les distributeurs à base communautaire.
Au Sud-Kivu, des activités ont eu lieu dans la zone de santé rurale de Miti Murhesa où une campagne de 30 jours a été lancée au cours de laquelle, près de 200 000 personnes seront sensibilisées sur les avantages des méthodes contraceptives modernes et les risques liés aux infections sexuellement transmissibles (ISTs). Plus de 5 000 nouvelles utilisatrices d’une méthode de contraception moderne sont également attendues.
Une séance de plaidoyer auprès des autorités provinciales a été organisée à Mbujimayi dans la province du Kasaï Oriental, une des provinces à faible prévalence contraceptive. Au cours de cette activité organisée par UNFPA et ses partenaires, le gouvernement provincial s’est engagé à inscrire pour la première fois une ligne budgétaire exclusivement réservée à la planification familiale.