A la maternité de Lukonga à Kananga, nous rencontrons Sylvie Kisimba, 34 ans et mère de six enfants qui se rappelle de son premier accouchement dans les conditions assez difficiles.

J’ai fréquenté pour la toute première fois la maternité de Lukonga en 2005. À cette époque, les parturientes devaient apporter leurs propres matériels pour les interventions, ainsi que du savon et une somme d’argent pour anticiper d'éventuelles dépenses se souvient-elle.

Aujourd'hui, grâce à une réhabilitation complète et un équipement adéquat, la maternité de l'Hôpital Général de Référence de Lukonga,  à Kananga, dans la province du Kasaï Central répond désormais aux normes du système de santé. Cela permet d'assurer les droits en matière de santé sexuelle et reproductive, améliorant ainsi les conditions d’accouchement pour les femmes de cette province.  Le financement du Canada à UNFPA a permis de réaliser cette transformation. Avec satisfaction, une délégation de l’ambassade du Canada, est allée constater les résultats concrets de cet investissement, avec une maternité prête à servir la population et à offrir des services de qualité en matière de santé maternelle et de soins aux nouveau-nés, associés à une offre complète de services de planification familiale. C’est l’ONG Caritas-Kananga qui a supervisé ces travaux avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population, UNFPA. Travaux qui ont abouti à cette maternité qui donne l'espoir d'atteindre un objectif ambitieux :  Zéro décès maternel évitable à l'horizon 2030.

Zéro décès maternel évitable à l’horizon 2030 : C’est possible !

Les efforts déployés par UNFPA sont au cœur de cette lutte pour sauver des vies. L'organisation s'est fixée trois objectifs qui, une fois atteints d'ici 2030, changeront radicalement les vies des femmes et des filles. Parmi ces objectifs, il y a la garantie que chaque personne a droit à la santé, et particulièrement, à une santé reproductive saine. Les résultats enregistrés et présentés dans le rapport annuel de UNFPA  2022, témoignent des actions concrètes : 1474 décès maternels évités, 892 sages-femmes formées dans des institutions spécialisées et 1226 femmes ayant bénéficié d'une réparation chirurgicale de la fistule obstétricale. Ces progrès ont déjà changé favorablement la vie de nombreuses femmes en 2022, mais il est crucial de pérenniser ces actions pour que, d'ici 2030, l'objectif tant attendu puisse être pleinement atteint.

Les structures de santé conformes aux normes et le personnel de santé qualifié sont des facteurs clés pour réduire les décès maternels. Les témoignages émouvants de patientes, tels que celui de Sylvie, révèlent l'impact tangible de ces améliorations. Pour elle, le changement était évident dès son arrivée à l'HGR de Lukonga. La maternité avait été totalement rénovée. En plus du rétablissement de l’électricité, les équipements et les matériels hospitaliers ont également été renouvelés sans compter la présence d’une équipe de sages-femmes dévouée pour accompagner la femme enceinte, durant la grossesse, pendant et après l’accouchement en apportant les services nécessaires pour elle et le bébé. Ce témoignage éloquent atteste des progrès réalisés et des améliorations majeures apportées à cette maternité, qui assure une meilleure qualité de l’offre des soins et services en santé de reproduction qu’il y a quelques années.

L'équipe médicale et les stagiaires

De janvier à juillet 2023, la maternité de l'HGR Lukonga a enregistré 193 nouveau-nés sans le moindre décès maternel enregistré. L'équipe médicale compétente, composée de quatre médecins et de six sages-femmes et infirmières, formées par UNFPA, suit chaque étape de la prise en charge des femmes avec grand soin. Les dossiers de consultation prénatale (CPN) régulièrement mis à jour et une préparation minutieuse pour chaque accouchement contribuent à assurer une expérience de maternité sûre pour les patientes.

Enfin, soulignons l'importance du projet d'amélioration du système de santé pour assurer les droits en matière de santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles en RDC. Sept réhabilitations ont déjà été réalisées dans le Sankuru, le Kasaï et le Kasaï-Central dans le cadre de ce projet ambitieux.

Ces réalisations montrent que le rêve d’atteindre zéro décès maternel n'est pas insurmontable, et qu'avec une détermination continue et un engagement collectif, il est possible de transformer ce rêve en réalité. Les avancées remarquables accomplies à Lukonga témoignent de l'efficacité des mesures prises et suscitent l'espoir que, d'ici 2030, toutes les femmes et les filles de la RDC puissent bénéficier d'un accès à des soins maternels de qualité et sans danger.