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La fin des fistules iatrogènes passe par l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux

La fin des fistules iatrogènes passe par l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux

Actualités

La fin des fistules iatrogènes passe par l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux

calendar_today 09 Novembre 2020

Equipe de réparation de la fistule obstétricale de l’hôpital Saint Georges dans la province du Kasaï-central

La fistule iatrogène est une réalité en croissance en République Démocratique du Congo (RDC)

La fistule obstétricale est une lésion liée à l’accouchement qu’il est possible de prévenir et, dans la plupart des cas, de guérir. Elle laisse les femmes incontinentes, honteuses d’elles-mêmes et souvent isolées de leur communauté. La fistule obstétricale survient généralement lorsque qu’une femme ou une fille souffre d’un travail d’accouchement prolongé sans avoir accès en temps utile aux soins obstétricaux et néonataux d’urgence. En République Démocratique du Congo, outre ce mode de survenu de cette maladie précédemment décrit et généralement connu, on note de plus en plus une augmentation du nombre de fistule iatrogène, c’est-à-dire celle causée par les prestataires de santé. Cette situation qui est dommageable pour la santé et la vie sociale des femmes et de leur famille est généralement due à la mauvaise qualité des soins et à la faible qualification du personnel de santé.

 

Dr Nembunzu Dolores, spécialiste de la réparation de la fistule obstétricale, formatrice en réparation de la fistule obstétricale

Dr Nembunzu Dolores, une des meilleures spécialistes de la prise en charge chirurgicale de la fistule obstétricale en RDC après quelques jours d’intervention sur les femmes de Kananga victimes de la fistule obstétricale en septembre dernier révèle que

Malheureusement plus de 80 %, voire 90% de cas sont liés à de mauvaises pratiques de césarienne, ce que nous appelons iatrogènes ».

 

Améliorer la qualité des soins de santé maternelle

Cette situation de fistule iatrogène est une catastrophe et conforte la stratégie de l’UNFPA d’accompagner le Ministère de la santé publique par un investissement dans la formation du personnel de santé pour la fourniture de soins obstétricaux et néonataux d’urgence de qualité y compris les bons gestes pour la chirurgie abdominale et les césariennes.  UNFPA et ses partenaires font la promotion de l’accouchement par les Sages-Femmes, convaincu qu’un personnel bien formé avec compétences de sage-femme sait apprécier le moment où il faut l’accouchement normal ou encore le moment où il faut faire une césarienne. Et s’il faut une césarienne, la faire pratiquer par un personnel qualifié et dans de bonnes conditions en termes d’équipements et matériels pour éviter des fistules iatrogènes.

 

Pour le Représentant de UNFPA en RDC, Dr Sennen HOUNTON,

il est impératif d’améliorer la formation des personnels offrant les soins obstétricaux et néonataux d’urgence, les plateaux techniques pour les chirurgies obstétricales, et d’avoir un programme d’assurance qualité afin d’éviter que les femmes et adolescentes viennent dans les centres de santé pour accoucher et repartir avec des séquelles comme la fistule iatrogène».

        
                                                                                                                                                                              

Pour contribuer à l’élimination de la fistule obstétricale en RDC, et traduire en réalité l’accès universel au soin de santé (SDG3), UNFPA appuie le Ministère de la santé dans la mise en place d’équipes chirurgicales pour couvrir toutes les 26 provinces du pays en matière de prise en charge des fistules obstétricales d’ici la fin du 5e Programme Pays 2020-2024. Ces équipes sont mises en place avec l’appui des centres d’excellence de la réparation des fistules de l’hôpital PANZI basé à Bukavu et de Saint Joseph de Kinshasa qui donnent une formation théorique et pratique aux équipes chirurgicales dont un Médecin, un Anesthésiste et deux Infirmiers. A la fin de 2020, nous aurions couvert les provinces du Nord Ubangui, Haut Uélé, Lualaba, Maniema, Kasaï Central, Kasaï, Kasaï Oriental et Mongala. Les Hôpitaux Généraux de Référence (HGR) de ces provinces disposeront d’une équipe chirurgicale pour la prise en charge en routine des cas simples de fistule obstétricale. UNFPA, poursuivra sur la même lancée en 2021 et travaille également avec le Ministère de la santé publique pour renforcer la mise en place d’un programme d’assurance qualité afin que les interventions chirurgicales dans le domaine obstétrical soient pratiquées par le personnel qualifiée.

 

Une équipe de l’hôpital Général de référence de Mwangej à Kolwezi au cours de sa formation en réparation de la fistule obstétricale

 

UNFPA, travaille également avec le Ministère de la santé publique pour renforcer le suivi du personnel de santé afin que les interventions chirurgicales dans le domaine obstétrical soient pratiquées par le personnel qualifiée. UNFPA, poursuivra avec le Ministère de la santé publique les efforts pour renforcer la mise en place d’un programme d’assurance qualité afin que les interventions chirurgicales dans le domaine obstétrical soient pratiquées par le personnel qualifié. 

 

Améliorer la mobilisation des ressources en faveur de l’élimination de la fistule obstétricale

 

Pour soutenir les efforts nationaux, UNFPA, outre la mobilisation des ressources auprès de ses partenaires comme le CERF, le CANADA, la Suède, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon, développe une stratégie de mobilisation de ressources locales pour le financement de la réparation de la fistule obstétricale en RDC. Dans ce cadre, il a organisé des galas de mobilisation de ressources à Kinshasa et à Kolwezi. Ces galas ont été des occasions pour mobiliser des ressources locales auprès des personnalités, provinces et entreprises privées pour soutenir les campagnes de réparation de la fistule obstétricale.

 

Soirée de gala à Kinshasa, la Première Dame, Denise Tshisekedi, entourée par la Ministre du genre, le Représentant de UNFPA et les Ambassadeurs du Canada et de la Tunisie

 

Ces efforts conjugués permettront d’accélérer les progrès de la campagne pour l’élimination de la fistule obstétricale et de continuer à redonner le sourire à des milliers de femmes et filles qui en sont malheureusement victimes.

 

Une femme de la province du Kassaï qui retrouve son sourire après une intervention chirurgicale

 

Pour faire reculer la mortalité et les morbidités maternelles comme la fistule obstétricale, il est capital de renforcer les engagements politiques et financiers au niveau national et provincial, de traduire les plans et politiques en actions concrètes, de veiller à ce que toutes les politiques et tous les budgets accordent une attention particulière à la lutte contre la morbidité et mortalité maternelle. Il importe aussi d’accroître considérablement les ressources humaines qualifiées pour la lutte contre la fistule obstétricale. Il est en outre crucial de renforcer les capacités des équipes obstétricales, d’augmenter le nombre de sages-femmes et de veiller à leur répartition rationnelle, ainsi que d’améliorer l’offre de soins obstétricaux tout en la rendant accessible à tous pour ne laisser personne sur le bas-côté de la route même les plus vulnérables.