Une femme sur trois dans le monde a été victime de violences sexuelles ou de violences physiques ou sexuelles commises par son partenaire intime. Dans les situations humanitaires les femmes et les filles sont encore plus exposées à ces types de violences par maque de sécurité, protection, dignité ou encore d’accès aux services sociaux de base. Dans ce cadre, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Sud Soudan ont développé des actions et démontré un engagement important en matière de lutte contre les violences basées sur le genre.
Dans ces deux pays, les Nations Unies et plus précisément le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Bureau de coordination des Nations Unies pour les affaires humanitaires (UNOCHA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) se veulent champions de l’esprit de « One UN » et de la vision du Secrétaire Général sur la réforme des Nations Unies qui met les droits humains en avant pour une paix et un développement durable. Ainsi, ces trois agences onusiennes, soutiennent les priorités sur les VBG en matière de plaidoyer et planification de l’aide, d’une part, et d’autre part travaillent avec plusieurs partenaires dans le Sous-cluster VBG et les Ministères du Genre des pays respectifs pour aboutir à zéro violence basée sur le genre.
C’est dans ce contexte que les expériences en République Démocratique du Congo (RDC) et le Sud Soudan ont été partagées lors de la 74eme Assemblée Générale des Nations Unies, à travers la modération du Canada qui porte le leadership globale de l’Appel à l’Action pour la protection des violences basées sur le genre en situation humanitaire et plus précisément par Madame Jacqueline O’Neil, Ambassadeur du Canada pour la femme, la paix et la sécurité.
Une mobilisation de haut niveau des agences des Nations Unies
La rencontre de haut niveau sur le partage d’expérience sur les VBG en RDC et au Sud Soudan, Co-organisée par le RDC, le Sud Soudan, le Canada, l’UNFPA, UNOCHA et le PNUD a connu la mobilisation de personnalités de haut rang de ces trois agences onusiennes. Monsieur Mark LOWCOCK, le Secrétaire Générale adjoint des Nations Unies en charge des affaires humanitaires, Dr Natalia KANEM, la Directrice Exécutive de UNFPA, Monsieur Mourad WAHBA, l’Administrateur Adjoint du PNUD y ont pris part.
A cette rencontre de partage d’expérience, Dr Natalia KANEM, la Directrice exécutive de l’UNFPA dira « Beaucoup de temps est passé sans qu’il ne soit mis fin aux violences basées sur le genre. C’est une priorité de l’UNFPA qui sera dans l’agenda de la CIPD25 à Nairobi en novembre prochain ».
Quant à Monsieur Mark LOWCOCK, le Coordonnateur de UNOCHA, il a porté le plaidoyer d’une survivante rencontrée à Goma lors de sa visite en mars 2019. Il a également proposé d’augmenter les financements à la lutte contre les VBG dans l’aide humanitaire qui ne correspondent qu’à 1% présentement dédié à ce secteur.
Les Ministres de la République Démocratique du Congo et du Sud Soudan plaident pour des actions soutenues
Le Ministre de la santé de la République Démocratique du Congo, Dr Eteni LONGONDO et Le Ministre en charge du genre du Sud Soudan, Madame Nunu KUMBA ont dénoncé cette forme de violence et salué les actions en cours. Le plaidoyer fait par ces deux Etats en faveur de l’accompagnement des partenaires pour l’intensification des actions vient en soutien aux actions déjà engagées. C’est ainsi que le Ministre de la santé de la République Démocratique du Congo, Dr Eteni LONGONDO, dira que : « Nous devons investir nos efforts pour briser le cycle de violence et renforcer la résilience des survivantes ».
Partenariat multiple autour de la lutte contre les VBG
L’organisation de la rencontre de haut niveau sur les VBG a été soutenue par plusieurs partenaires. En effet, elle a été soutenue par le Gouvernement du CANADA, l’Union Européenne, l’UNFPA, le PNUD et l’UNOCHA. Ce partenariat multiple a une fois de plus montré que la réussite de la lutte contre les VBG passe par une synergie d’action entre les acteurs.
Par ailleurs, il faut noter que le partenariat multiple et multiforme généré en RDC par l’appel à l’action, l’utilisation du Sous-cluster VBG comme outil de travail, le substantiel leadership gouvernementale et l’opportunité de bien intégrer la voix des organisations de la société civile dirigées par les femmes ont été présenté comme « le cocktail » menant vers l’élimination des VBG en RDC.
L’engagement des pays donateurs
Au cours de la rencontre de Haut niveau sur les VBG, les pays donateurs ont tenu à faire entendre leur voix et pour faire comprendre l’urgence d’agir. C’est ainsi que tour à tour, Monsieur Christos Stylianides Commissaire Européen pour la protection civile et opérations d’aide humanitaire et Madame Merete Fjeld Brattested, Directrice Générale des UN et affaires humanitaires du Ministère des Affaires Etrangères de la Norvège ont partagé leur vision. Le premier a montré la valeur ajouté pour les donateurs de l’expérience de la RDC qui permet clairement de quantifier les besoins en matière de lutte contre les VBG et le second a fait le point sur les nouveaux financements promis à la Conférence pour mettre fin aux violences sexuelles et sexistes en mai 2020 à Oslo. Les représentant de l’Allemagne, de la Suède et du Royaume Uni sont également intervenus lors du débat pour donner leurs respectives et priorités pour soutenir les actions de VBG.
Les premiers répondants : les ONG nationale et internationales
Les ONG Crown the Woman Society, Care USA, ICRC ; Global Centre for responsability to protect ont montré leur rôle dans la lutte contre les VBG dans les pays. Les femmes et les filles sont souvent les premières répondantes en situation de crise mais leurs organisations sont les dernières à être visibles et appuyé, c’est le message que Mme Riya Williams de Crown the Woman Society, une ONG sud-soudanise a porté lors de cette rencontre. Quant au CICR, l’un des organisateurs de la conférence d’Oslo, il a proposé d’investir beaucoup plus dans la protection des violences sexuelles commises par des groupes armées non étatiques.
Cette rencontre de haut niveau a permis de mettre un focus sur les VBG dans le cadre de la 74eme Assemblée Générale des Nations Unies.
Au-delà du partage d’expérience, elle a été une excellente opportunité d’interaction entre les acteurs majeurs de la lutte contre les VBG en situation humanitaire et de sortie de crise. On note une convergence de vue entre les gouvernements, les donateurs, les Nations unies et les ONG. Cela a surtout permis de noter l’engagement de tous en faveur de l’élimination des violences basées sur le genre dans le cadre de la 74eme Assemblée Générale des Nations Unies.
Siaka Traore et Noemi Dalmonte