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La population mondiale devrait atteindre 8 milliards d'habitants le 15 novembre 2022, selon les Perspectives de la population mondiale 2022, publiées par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. L’atteinte du chiffre de 8 milliards est à la fois un motif de célébration et un appel à l'humanité pour trouver des solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés.

En effet, les pays doivent analyser les tendances démographiques et anticiper leur trajectoire. Cela leur permettra d’agir sur ces tendances, de les maitriser afin de contribuer à améliorer significativement la vie des populations. Les disparités dans l’âge moyen, les inégalités et le taux de fécondité des populations entre certains pays sont énormes. Les inégalités dépendent souvent de facteurs tels que le genre, l’âge, l’origine, l’ethnie, le handicap, la classe sociale et la religion, entre autres. Certains pays ou continents font face au vieillissement de leur population (ex Europe et Asie) et d’autres ont une population jeune qui augmente rapidement (ex Afrique).

 

En RDC, le seul recensement général de la population et de l’habitat réalisé en 1984 estimait à 30 millions le nombre d’habitant du pays. En l’absence d’un autre recensement pour disposer de données sur la population, les estimations de l’annuaire statistique en 2020 donnent un chiffre 98,3 millions, soit une multiplication de la population par plus de trois en moins de 40 ans. Si ce rythme d’expansion de la population persiste, et si rien n’est fait, en 2050, le pays compterait 278 millions d’habitants.

 

Dans son discours, le vice premier ministre du plan a exprimé l’inquiétude du gouvernement congolais face à la montée très significative de la démographie caractérisée par les violences sexuelles et celles basées sur le genre. « Cette journée, revêt d’un intérêt particulier pour notre pays qui fait face aux défis majeurs liés à la trilogie Population-Développement-Environnement » et de poursuivre « Il s’agit notamment de la forte fécondité au niveau national couplée à la précocité, la mortalité maternelle élevée, la violence sexuelle très courante et l’absence des données à jour et fiable pour la planification du développement ».

Le Représentant de UNFPA-RDC, Dr Eugene KONGNYUY a pour sa part, plaidé      pour que le gouvernement Congolais s’active à l’organisation et la réalisation du recensement général de la population et de l’habitat, un processus que UNFPA est prêt à appuyer. Il a toutefois rappelé que pour une solution durable, les parties doivent attirer leur attention sur des graves violations des droits humains en particulier les droits et les libertés en matière de reproduction. « Pour que le développement soit durable, la population devrait avoir accès aux services de santé de reproduction notamment la planification familiale. C’est la seule chose qui va assurer la résilience démographique » a-t-il souligné.

               

Selon Joseph Mangalu, Professeur en démographie à l’Université de Kinshasa, qui a présenté la situation démographique de la RDC dans le contexte de 8 milliards d’habitants dans le monde, les autorités, à tous les niveaux, doivent reconnaitre que le rythme actuel de l’accroissement de la population congolaise n`est pas soutenable. Il faut donc d’après lui, parvenir à une amélioration de l`appareil statistique, améliorer la qualité du capital humain, à travers l`instruction et la santé, et reconnaitre qu’il n’y a aucun progrès possible et durable sans la reconnaissance des droits, notamment économiques et politiques des femmes et des jeunes.

En rappel, c’est en 1990 que l’Assemblée Générale des Nations Unies a, de par sa résolution 45/1216 instituait le 11 Juillet date de la commémoration de la Journée Mondiale de la Population. C’était en souvenir du 11 Juillet 1987, date à laquelle la population de l’humanité avait franchi le seuil de 5 milliards d’individus.