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Une cinquantaine de journalistes a été informée sur le travail humanitaire de UNFPA au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri. Cette rencontre d’échanges animée par Monsieur Keneth Ehouzou, Représentant par Intérim de UNFPA en RDC qu’entouraient d’autres experts de UNFPA ainsi que des délégués des Ministères de la santé et du genre, a porté sur la contribution de UNFPA à la réponse sur la crise humanitaire persistante dans l’Est de la RDC.  Après la présentation de la situation humanitaire et des interventions spécifiques menées par UNFPA, les journalistes ont échangé avec l’animateur avant de se rendre sur le site des déplacées internes de Bulengo non loin de Goma.  

 

La situation humanitaire et la réponse en cours

 

Dans une présentation sur les interventions humanitaires de UNFPA dans la partie Est de la RDC, Monsieur Ali Dotian Wanogo, Coordonnateur humanitaire, a donné les raisons qui ont justifiées le passage à l’échelle et l’intensification des interventions dans cette partie du pays. En effet à l’Est de la RDC, les conflits en cours et les catastrophes naturelles récurrentes ont poussé au déplacement, environ 5,5 millions personnes dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri. Ces personnes vivent dans des sites surpeuplés et aussi des abris de fortune, une situation qui accroît le risque de problèmes de santé de la reproduction et la nécessité de protéger les femmes et les jeunes filles.  Dans un contexte national où le système de santé est au point de rupture en raison de l'accès limité à des soins de santé de qualité marqué par le chevauchement de plusieurs épidémies. Les femmes et les jeunes filles ont du mal à accéder aux services de santé sexuelle et reproductive dans l'Est de la RDC, où l'on estime à 220 000 le nombre de femmes actuellement enceintes. Avant l'escalade de la violence, l'infrastructure sanitaire du pays était faible et le taux de mortalité maternelle était l'un des plus élevés au monde.  L'accès aux soins maternels et néonatals, y compris les soins obstétriques d'urgence et le planning familial est limité.

 


Monsieur Ali Dotian Wanogo, Coordonnateur humanitaire

Les violences sexuelles ont pris de l’ampleur en 2023 dans les zones de l’Est de la RDC.  Les femmes et les filles vivant dans les sites de déplacement ont signalé qu'elles étaient exposées au risque de viol et d'agression sexuelle, exacerbé par la nécessité de se déplacer en dehors des camps à la recherche de fournitures et de travail.  On signale également que des femmes et des filles déplacées sont contraintes de se livrer aux pratiques tel que « le sexe de survie », y compris dans les sites de personnes déplacées.  Pour les survivants de violences sexuelles, l'accès à un soutien médical et psychosocial complet est limité, en particulier pour ceux qui recherchent des services judiciaires et juridiques ou une intégration socio-économique.


Constance Mananga, journaliste de la RTNC venue de Kinshasa

Face à cette situation, en synergie avec les autres acteurs humanitaires, UNFPA est sur le terrain et a intensifié ses interventions avec le déploiement d’une équipe d’urgence afin d'assurer une réponse plus efficace et à grande échelle.  Les interventions se focalisent sur : la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre, la santé de la reproduction, l'accès des femmes à la planification familiale. UNFPA appui le fonctionnement des cliniques mobiles, des structures sanitaires des différentes zones de santé, les espaces sûrs dans lesquelles des services et informations sur la Santé de la Reproduction, les Violences Basées sur le Genre (VBG) et Exploitation et Abus Sexuels (EAS) sont offerts gratuitement aux femmes et filles déplacées et vulnérables.  En matière d’exploitation et abus sexuels, la stratégie de UNFPA est multidimensionnelle, axée sur les victimes, pour prévenir et prendre en charge efficacement les cas d’exploitations et abus sexuels. UNFPA conduit également le plaidoyer pour que les femmes et les filles soient protégées au cours de cette situation humanitaire difficile.

 

Le rôle des médias


Les journalistes participants au café de presse

Les hommes et les femmes de médias ont un rôle fondamental dans la réussite des interventions humanitaire. C’est dans cette perspective que Monsieur Ehouzou Keneth, le Représentant par Intérim de UNFPA en RDC les a encouragé à poursuivre les efforts :

Le travail que vous avez déjà abattu sur les questions de population et de développement est appréciable notamment en ce qui concerne la lutte contre les VBG. Permettez-moi de vous féliciter et de vous exprimer toute ma gratitude.  Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car ce qui reste à faire en RDC est immense et les efforts doivent se poursuivre ».

Les échanges avec les journalistes ont montré leur intérêt par rapport aux questions humanitaires et thématiques abordées par UNFPA. Ils ont souhaité que le partenariat se poursuive pour leur permettre d’avoir les informations pour mieux faire leur travail. A l’issue des échanges, une dizaine de journalistes a été déployée sur le terrain, notamment dans le site des déplacées internes de Bulengo où ils ont visité la clinique mobile et l’espace sûr mise en place par UNFPA.